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Tom Ciotkowski © Amnesty International/Imogen Putler

Tom Ciotkowski © Amnesty International/Imogen Putler

Liberté d'expression

Dans le box des accusés pour avoir observé des violences policières

Aujourd’hui a lieu le procès de Tom Ciotkowski, un défenseur britannique des droits humains qui a recueilli des informations sur des violences policières commises contre des migrants et réfugiés et des bénévoles qui leur venaient en aide à Calais. Pour cela, il risque jusqu’à cinq ans de prison.

Mise à jour du 16/05/2019 : L'audience de Tom est reportée au 13 juin 2019.

Tom Ciotkowski risque jusqu'à cinq ans d’emprisonnement et une amende pouvant aller jusqu'à 7 500 euros pour des accusations fabriquées de toutes pièces. En juillet 2018, il a observé des policiers français qui empêchaient des bénévoles de distribuer de la nourriture à des personnes migrantes et réfugiées à Calais. Il a été inculpé d’« outrage et violence » après avoir remis en cause des violences commises par un policier contre une autre bénévole.

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Son histoire

Fin juillet 2018, Tom Ciotkowski a observé des policiers français alors que ceux-ci contrôlaient les documents d’identité de bénévoles qui tentaient de distribuer de la nourriture à des personnes migrantes et réfugiées. Un policier a poussé une personne bénévole et lui a donné un coup de pied, scène que Tom Ciotkowski a filmée sur son téléphone portable.

Lorsque Tom Ciotkowski s'est plaint du comportement de la police, un agent s'est approché de lui et d'une bénévole, qu'il a frappée au moyen d’une matraque. Tom Ciotkowski a demandé à l'agent son numéro matricule et lui a dit de ne pas s’en prendre à des femmes. Un autre policier l’a alors poussé violemment, ce qui l’a fait basculer par-dessus une glissière de sécurité qui séparait le bas-côté de la route, échappant de peu à un camion qui passait.

Tom Ciotkowski a ensuite été arrêté, maintenu en garde à vue pendant trente-six heures et inculpé d’« outrage et violence ».

En mai 2019, Tom Ciotkowski a porté plainte contre le policier qui l'avait poussé et contre d'autres agents qui avaient rédigé des rapports contenant de fausses affirmations contre lui pour justifier son arrestation et les poursuites à son encontre.

Stratégie d’intimidation

Tom Ciotkowski est un jeune bénévole altruiste qui agissait pour venir en aide aux personnes migrantes et réfugiées quand il a été arrêté. Il n'a commis aucune infraction et il est injustement pris pour cible pour avoir recueilli des informations sur le comportement violent de la police à Calais.

Lire aussi : Un défenseur des droits des migrants condamné pour un tweet

Le cas de Tom Ciotkowski ne fait malheureusement qu’illustrer les actes de harcèlement, les tentatives d’intimidation et les attaques auxquels la police soumet des défenseurs et défenseures des droits humains qui œuvrent en faveur des personnes migrantes et réfugiées à Calais.

Cette affaire reflète aussi, plus généralement, une tendance européenne consistant à réprimer pénalement les actes de solidarité, afin de décourager d’autres personnes de défendre les droits humains.

Les efforts des personnes et des ONG qui viennent en aide aux personnes en détresse devraient être applaudis, célébrés et soutenus, et non considérés comme des infractions. Les charges scandaleuses qui pèsent sur Tom Ciotkowski doivent être abandonnées. Nous avons plus que jamais besoin de personnes courageuses et altruistes comme lui.

Nous appelons les gouvernements européens, et la France en particulier, à cesser de traiter la solidarité comme une infraction.

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