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Différents syndicats sont regroupés pour manifester contre la réforme des retraites, le 05 décembre 2019 à Marseille, France - © Julien Mecchi / Avenir Pictures / AbacaPress via Reuters

Différents syndicats sont regroupés pour manifester contre la réforme des retraites, le 05 décembre 2019 à Marseille, France - © Julien Mecchi / Avenir Pictures / AbacaPress via Reuters

Différents syndicats sont regroupés pour manifester contre la réforme des retraites, le 05 décembre 2019 à Marseille, France - © Julien Mecchi / Avenir Pictures / AbacaPress via Reuters

À quoi sert un syndicat ?

Congés payés, week-ends, retraite, assurance chômage, congés maternité… Tous ces droits ont été acquis de longue lutte, grâce à des syndicats. Les organisations syndicales jouent un rôle fondamental pour le respect du droit au travail, notamment le droit à des conditions de travail justes et favorables.

Le droit syndical est reconnu par le droit international relatif aux droits humains qui prévoit clairement que toutes les personnes ont le droit de constituer des organisations syndicales de leur choix et de s'affilier à ces organisations. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), l’adhésion à un syndicat ou la participation à des activités syndicales ne doivent pas être la cause d’un licenciement ou d’autres préjudices pour le travailleur ou la travailleuse.

Se défendre face à la hiérarchie 

Les syndicats sont les seuls groupements autorisés à négocier les conventions collectives, qui sont déterminantes pour le cadre de travail de chacun.e. En cas de conflit avec l’employeur, les syndicats aident à défendre les intérêts collectifs des salariés auprès de la direction et peuvent engager toutes sortes d’actions de protestation (grèves, manifestations, pétitions...). Dans les cas de conflits individuels, ils peuvent accompagner les salariés à des entretiens, défendre leurs intérêts auprès des instances, et même les soutenir en cas de litiges débouchant sur une procédure judiciaire. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.  

Par ailleurs, depuis 2007, les syndicats doivent être systématiquement consultés par le gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation professionnelle. Ils peuvent ainsi négocier et améliorer la protection des droits des travailleurs dans les lois en préparation.  

Lanceurs d’alertes et vigies 

Les syndicats ont accès à de nombreux documents internes et peuvent garantir la transparence des informations auprès des autres salariés, mais aussi de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer. Dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales, ils peuvent même être consultés pour co-rédiger le plan de vigilance et sont obligés d’être associés pour installer le mécanisme d’alerte de l’entreprise.  

Lire aussi : Qu’est-ce que le "devoir de vigilance” ?  

Les représentants syndicaux sont protégés au sein de l'entreprise. Ils peuvent ainsi s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de bâton de l'employeur. 

L’importance des syndicats pendant la pandémie 

L’importance du respect du rôle des syndicats sur les lieux de travail est devenue encore plus manifeste lors de la pandémie de COVID-19. De nombreux exemples montrent que les syndicats et les autres organisations de travailleurs et travailleuses ont joué un rôle crucial dans la protection des droits humains.  

Par exemple, des syndicats d’Amazon en France ont gagné au tribunal en obtenant la fermeture des entrepôts. Les syndicats estimaient notamment que l’évaluation des risques professionnels inhérents à la Covid-19 était insuffisante, et que les mesures de protection des salariés n’étaient pas adaptées. Cette action leur a permis d’obtenir ensuite « des garanties en matière de santé, un retour volontaire au travail pour le personnel, des horaires adaptés pour favoriser la distanciation, et une augmentation de salaire de 2 euros par heure jusqu’à la fin du mois de mai 2020 ». 

Amazon et l'exercice du droit syndical  

Malgré plusieurs déclarations publiques bienveillantes d'Amazon à propos des syndicats de l'entreprise, il y a eu de plus en plus de recherches sur la façon dont l'entreprise a activement cherché à limiter et à dissuader les travailleurs d'adhérer ou de former des syndicats, ou de s'organiser collectivement. Amazon semble percevoir l’activité syndicale comme un « risque » et utilise ses propres services juridiques ainsi que des cabinets d'avocats externes pour gérer cela. L'un de ces cabinets d'avocats déclare qu'il a "une connaissance approfondie de la pratique traditionnelle du travail, [et] comprend l'état d'esprit des organisateurs syndicaux et est prêt à conseiller les employeurs confrontés à de telles tactiques".  

Nous avons réalisé une série d’entretiens auprès de plusieurs syndicats français, présents chez Amazon. En France plusieurs syndicats trouvent que les relations avec Amazon sont « tendues » et refusent le dialogue.  

La réponse d’Amazon 

Dans un échange de courrier avec Amnesty International, Amazon a déclaré que "la liberté d'association est l'un des nombreux moyens qu'un employé peut choisir pour communiquer avec la direction. Nous respectons le droit de nos employés d'adhérer, de former ou de ne pas adhérer à un syndicat ou à une autre organisation légale de leur choix, sans crainte de représailles, d'intimidation ou de harcèlement. Partout chez Amazon, nous accordons une grande importance aux conversations quotidiennes avec chaque associé. L'engagement direct avec nos employés est une partie importante de notre culture de travail". 

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