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Des croix avec des chiffres sont visibles sur un lieu d'enterrement collectif, alors que l'attaque de la Russie contre l'Ukraine se poursuit, dans la ville d'Izioum, récemment libérée par les forces armées ukrainiennes, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, le 16 septembre 2022. REUTERS/Gleb Garanich

Des croix avec des chiffres sont visibles sur un lieu d'enterrement collectif, alors que l'attaque de la Russie contre l'Ukraine se poursuit, dans la ville d'Izioum, récemment libérée par les forces armées ukrainiennes, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, le 16 septembre 2022. REUTERS/Gleb Garanich

Charnier à Izioum, en Ukraine : nous demandons justice et réparation pour les victimes et leurs familles

Après des mois d'occupation russe, les autorités ukrainiennes ont repris le contrôle d'Izioum, dans la région de Kharkiv, et ont découvert un charnier contenant plus de 440 tombes. Des centaines de corps de civils et de militaires ukrainiens enterrés dans une forêt. Cette macabre découverte confirme nos craintes les plus sombres. Le peuple ukrainien et le monde entier méritent de savoir comment sont mortes ces personnes. Nous demandons justice et réparation pour les victimes et leurs familles.

A retenir

La découverte d’un charnier près de la ville d'Izioum, dans la région de Kharkiv, confirme nos craintes les plus sombres.

En mars, nous tirions la sonnette d'alarme sur le sort des civils à Izioum, une ville en butte aux attaques incessantes des forces russes depuis le quatrième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il doit y avoir justice et réparation pour les victimes et leurs familles, ainsi qu'un procès équitable et l’obligation de rendre des comptes pour les auteurs présumés.

Nous demandons une nouvelle fois à la communauté internationale de fournir des ressources afin d'aider l'Ukraine à obtenir des preuves.

Après des mois d'occupation russe, les autorités ukrainiennes ont repris le contrôle d'Izioum, dans la région de Kharkiv, et ont annoncé qu'elles avaient découvert un site funéraire improvisé dans une forêt voisine, où elles ont recensé plus de 440 tombes récentes. Selon Oleh Kotenko, responsable ukrainien chargé des personnes disparues, ce site a été creusé à la hâte pour faire face aux nombreuses victimes, notamment celles du bombardement intensif de la ville par les forces russes, en février et mars 2022. Ces informations sont corroborées par les photographies et les témoignages recueillis par des journalistes de la région.

Des journalistes ont rapporté que plusieurs croix en bois portent les noms des personnes qui seraient enterrées dans ces tombes, tandis que la plupart ne portent que des numéros ; sur une fosse par exemple, un chiffre indique que dix-sept soldats ukrainiens y sont enterrés.

La découverte d'un charnier contenant les corps de civils et de militaires ukrainiens dans une forêt près de la ville d'Izioum confirme nos craintes les plus sombres. En mars, nous tirions la sonnette d'alarme sur le sort des civils à Izioum, une ville en butte aux attaques incessantes des forces russes depuis le quatrième jour de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie.

Marie Struthers, directrice du programme Europe de l'Est et Asie centrale d'Amnesty International

«  Le peuple ukrainien et le monde entier méritent de savoir comment sont mortes ces personnes. Pour chaque homicide illégal ou crime de guerre, il doit y avoir justice et réparation pour les victimes et leurs familles, ainsi qu'un procès équitable et l’obligation de rendre des comptes pour les auteurs présumés » a déclaré Marie Struthers.

IL EST ESSENTIEL DE RECUEILLIR DES PREUVES

À mesure que les forces russes se retirent, des éléments faisant état de crimes de guerre commis par celles-ci et par des groupes armés soutenus par la Russie apparaissent, sous forme de témoignages, de vidéos et de photos.

Le 10 septembre 2022, des organes ukrainiens responsables de l’application des lois ont annoncé que des policiers avaient exhumé les corps de deux hommes qui auraient été torturés et tués par les forces russes dans le village de Hrakove (oblast de Kharkiv) en mars 2022. Les 11 et 12 septembre 2022, des frappes de l’armée russe ont endommagé des infrastructures énergétiques essentielles, provoquant d’importantes coupures d’électricité et d’eau ainsi que des perturbations dans la circulation des trains.

Au moment où l’Ukraine reprend le contrôle de territoires occupés par les forces russes, il est essentiel de recueillir des preuves de leurs crimes de guerre supposés. Ce recueil de preuves nécessite des ressources considérables, c’est pourquoi nous demandons une nouvelle fois à la communauté internationale d'appuyer ces efforts.

Nous appelons une nouvelle fois la communauté internationale a fournir des ressources afin d'aider l'Ukraine à obtenir des preuves et à mener les enquêtes nécessaires pour déterminer les circonstances de la mort de ces personnes et établir les responsabilités. Pour que les victimes obtiennent justice et réparations, il importe que les procès des auteurs présumés de crimes de guerre respectent les normes internationales d’équité.

Marie Struthers, directrice du programme Europe de l'Est et Asie centrale d'Amnesty International

Ceux qui commettent ou ordonnent des crimes de droit international doivent garder en tête qu'il n'existe pas de prescription et que la justice les rattrapera.

Toutes nos enquêtes en Ukraine

Depuis le début de l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, nous avons enquêté sur de nombreuses violations graves du droit international humanitaire (lois de la guerre) imputables aux forces russe. Retrouvez toutes nos enquêtes dans notre dossier dédié.