La politique migratoire de Donald Trump a pris un nouveau tournant répressif. Des descentes violente de police ont lieu à Los Angeles pour expulser des personnes exilées. Des troupes armées ont été déployées dans les rues pour réprimer les manifestants qui protestaient contre les expulsions massives de personnes immigrées. Par ces méthodes, l’administration Trump veut écraser la dissidence et instiller la peur.
Rafles, descentes de police violentes et arrestations massives : les services de l’immigration et des douanes (ICE) ont lancé le vendredi 6 juin une vaste opération à Los Angeles contre des personnes immigrées. Plus de 40 personnes ont été arrêtées. L'application de la politique migratoire de Donald Trump dans la deuxième ville des Etats-Unis a déclenché d’importantes manifestations, qui se sont transformées en émeutes dans certains quartiers de la ville.
En réaction au mouvement de contestation, l'administration Trump a déployé les forces armées dans les rues de Los Angeles, contre l'avis du gouverneur de Californie. Face aux manifestants : 4000 réservistes de la Garde nationale, 700 Marines.
Les troupes armées n’ont pas leur place dans les quartiers. Les militaires ne sont pas formées au maintien de l'ordre. Cette militarisation du contrôle de l’immigration est contraire aux droits humains.
Ne vous y trompez pas : la réponse du président Trump aux manifestations n’a rien à voir avec la sécurité publique. C’est une manière pour son administration d’attiser la peur et de réprimer l’opposition. En envoyant la police, l’ICE ou l’armée dans les quartiers pour faire taire les voix qui réclament justice et droits humains, le président Trump continue d’envoyer un message clair et glaçant : la dissidence sera punie.
Paul O’Brien, directeur exécutif d’Amnesty International USA
La réponse militarisée aux manifestations, y compris le déploiement de la Garde nationale et des Marines à Los Angeles, ne fait qu’aggraver les tensions et constitue un aperçu glaçant de violations des droits humains encore plus graves à venir.
Gavin Newsom, le gouverneur démocrate de la Californie, a également dénoncé cette répression militarisée : "Trump organise une rafle militaire à Los Angeles (...) Si des citoyennes et des citoyens peuvent être appréhendés dans la rue sans mandat d'arrêt, sur la base d'un simple soupçon ou de la couleur de leur peau, ça veut dire qu'aucun de nous n'est à l'abri. L’heure est venue de résister.”
Manifester est un droit humain et l'administration de Donald Trump a l’obligation de respecter, protéger et garantir les droits humains à la liberté d’expression et de réunion pacifique – et non de les réprimer.
Dans une série de huit photos, nous retraçons les évènements.

Los Angeles, le 10 juin 2025 © Patrick T. Fallon / AFP
Des manifestants participent à une veillée de prière à Grand Park, au centre-ville de Los Angeles, alors que les manifestations se poursuivent contre les opérations fédérales d'immigration. Sur une pancarte, on peut lire une citation biblique : « Prends la défense de ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes, protège les droits de ceux qui sont abandonnés. » (Livre des Proverbes, chapitre 31, verset 8).

Los Angeles, 9 juin 2025 © Frederic J. Brown / AFP
Alors que le président Donald Trump accuse les manifestants d’insurrection et menace de réprimer plus sévèrement toute opposition aux forces de l’ordre, une manifestante brandie une pancarte affirmant : « Refusons d’avoir peur ou de nous taire ».

Los Angeles, le 8 juin 2025 © David Pashaee / Middle East Images via AFP
Le face à face entre la police et les manifestants s’installe alors que la décision du président Donald Trump de déployer 2 000 soldats de la Garde nationale à Los Angeles est vivement critiquée par les responsables californiens, dont le gouverneur, qui l’a qualifiée de « volontairement provocatrice ».

Los Angeles, le 9 juin 2025 © Spencer Platt / Getty Images via AFP
La fleur jaune tendue par un manifestant aux agents de la LAPD (police de Los Angeles) se veut un symbole de paix et de résistance pacifique, alors que la tension reste vive dans la ville après trois jours de heurts. Les rassemblements, majoritairement pacifiques, s’inscrivent dans une longue tradition de mobilisations à Los Angeles contre les injustices raciales et les politiques migratoires jugées répressives.

Los Angeles, le 9 juin 2025 © Ringo Chiu / AFP
Des membres de la Garde nationale de Californie observent une manifestation dans le centre de Los Angeles. L’administration du président Donald Trump vient d’annoncer l’envoi de 700 Marines et de milliers de soldats supplémentaires dans la ville. Cette décision a suscité une vive réaction du gouverneur de Californie, qui dénonce un déploiement « délirant » et une atteinte à la souveraineté de l’Etat de Californie.

Los Angeles, le 10 juin 2025 © Ronaldo Schemidt / AFP
Arrestation d’un manifestant par des agents fédéraux de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) et du département de la Sécurité intérieure (DHS) devant le bâtiment fédéral Edward R. Roybal. Ce jour-là, la police procède à 197 arrestations, principalement pour refus de dispersion.

Los Angeles, le 9 juin 2025 © Mario Tama / Getty Images via AFP
La police se déploie dans les rues du centre-ville pour faire respecter le couvre-feu instauré plus tôt dans la journée par la maire de la ville, Karen Bass, dans le but de « stopper les actes de vandalisme et les pillages ».

Los Angeles, le 9 juin 2025 © Spencer Platt/Getty Images via AFP
Après trois jours d’affrontements consécutifs entre la police et les manifestants, un couvre-feu a été instauré dans le centre-ville de Los Angeles entre 20H00 et 6H00 du matin.
Nos demandes
Stop à la militarisation de Los Angeles
Respect du droit de manifester
Fin des expulsions massives de personnes exilées, contraires au droit international