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URGENCE ISRAËL-GAZA

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© Amnesty International

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Conflits armés et protection des civils

Les homicides illégaux de l’armée israélienne

L'armée israélienne a tué 35 Palestiniens et en a blessé plus de 5 500 – certaines blessures semblent avoir été délibérément infligées pour laisser des séquelles à vie – lors des manifestations qui ont lieu chaque vendredi depuis le 30 mars.

Les organisateurs de la « Grande marche du retour » ont répété que les manifestations seraient pacifiques et engloberaient de nombreux « sit-ins », concerts, jeux sportifs, discours et autres activités pacifiques.

Malgré cela, l'armée israélienne a renforcé ses effectifs et a commencé à viser la foule.

Dans la plupart des cas de mort que nous avons analysés, les victimes ont reçu des balles dans la partie supérieure du corps, notamment à la tête et à la poitrine, parfois par derrière.

Lire aussi : En Israël, quand manifester est impossible

Des manifestants se font tirer dans le dos

Il ressort des déclarations de témoins oculaires et des preuves vidéo et photographiques que de nombreuses victimes ont sans doute été délibérément tuées ou blessées alors qu'elles ne représentaient pas de menace imminente pour les soldats israéliens.

Mohammad Khalil Obeid, footballeur de 23 ans, touché aux deux genoux © Getty

Parmi les victimes figure Mohammad Khalil Obeid, footballeur de 23 ans, touché aux deux genoux alors qu'il se filmait, dos à la barrière, lors d'une manifestation à l'est du camp d'al Breij, le 30 mars.

Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut le voir s’effondrer sous les tirs. Sur la séquence, il se trouve dans une zone isolée, loin du mur/barrière et ne semble pas représenter une quelconque menace pour la vie des soldats israéliens. Mohammad Khalil Obeid doit se faire poser une prothèse du genou pour pouvoir remarcher.

En tant que joueur de foot palestinien, ma vie est fichue... Je rêvais de jouer des matchs internationaux et de brandir le drapeau palestinien à l'étranger [pour montrer] que nous ne sommes pas des terroristes

Mohammad Khalil Obeid, footballeur de 23 ans, touché aux deux genoux

Il ajoute « Nous voulions faire passer notre message à tous les organismes, pays et chefs d'État afin qu'ils voient ce qui nous arrive, car personne n'accepterait cela où que ce soit dans le monde. »

Des blessures que les médecins n'avaient pas revues depuis la guerre

Selon des médecins de l'hôpital européen et de l'hôpital al Shifa de la ville de Gaza, la plupart des blessures graves qu'ils ont constatées sont situées aux membres inférieurs, notamment au genou, et sont typiques des blessures de guerre qu'ils n'avaient pas observées depuis le conflit de 2014 à Gaza.

Lire aussi : Les recours excessifs à la force par l'armée israélienne

Beaucoup de patients souffrent de graves lésions des os et des tissus, et présentent de larges orifices de sortie des balles, entre 10 et 15 mm. Ils auront sans doute d'autres complications, infections ou handicaps physiques, comme la paralysie ou l'amputation. Les informations faisant état d'un grand nombre de blessures au genou, qui renforcent l'hypothèse de balles à fragmentation, sont particulièrement inquiétantes.

Si elles sont avérées, cela signifie que l'armée israélienne inflige intentionnellement des blessures qui peuvent laisser des séquelles à vie.

Les médecins ont ajouté qu'ils observent un autre type de blessure dévastatrice qui se caractérise par de larges cavités internes, du plastique à l'intérieur du corps, et pas d'orifices de sortie.

D'après des experts militaires et un médecin légiste qui ont examiné les clichés que nous avons obtenu nombre des blessures observées par les médecins à Gaza correspondent à celles infligées par les fusils israéliens Tavor, utilisant des munitions militaires à haute vitesse de 5,56 mm.

D'autres blessures sont caractéristiques des fusils à lunette Remington M24, de fabrication américaine, tirant des munitions de chasse de 7,62 mm, qui s'écartent et s'évasent dans la plaie.

Lire aussi : Israël : à quand un embargo sur les armes ?

Des informations confirmées par de nombreuses ONG

Selon une récente déclaration de Médecins sans frontières, la moitié des 500 patients admis dans sa clinique ont été pris en charge pour des blessures « où la balle a littéralement détruit les tissus après avoir pulvérisé l’os ».

Cette information est corroborée par des ONG humanitaires et par des témoignages de médecins recueillis par des organisations palestiniennes de défense des droits humains à Gaza.

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La nature de ces blessures montre que les soldats israéliens utilisent des armes militaires à haute vitesse destinées à causer le maximum de dégâts aux manifestants palestiniens qui ne représentent pourtant pas de menace imminente pour eux.

Ces tentatives délibérées de tuer et de mutiler sont choquantes, mais aussi totalement illégales. Certains cas s'apparentent à des homicides délibérés, ce qui constitue une grave violation des Conventions de Genève et un crime de guerre.

Si Israël ne mène pas d’investigations efficaces et indépendantes débouchant sur la poursuite pénale des responsables, la Cour pénale internationale doit conduire une enquête officielle sur ces homicides et graves blessures, susceptibles de constituer des crimes de guerre, et traduire en justice les responsables présumés.

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