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La situation intenable des personnels de santé en Espagne

Les dépenses liées aux professionnels de santé ont diminué depuis la crise financière, ce qui s'est traduit par une baisse des salaires, de mauvaises conditions de travail et des contrats précaires. Une situation qui met en péril les droits humains.

Cette réduction des dépenses a contribué à la diminution du nombre de personnes employées par les services de santé ; selon les statistiques officielles, en 2014, 28 500 personnes en moins, par rapport à 2012, travaillaient pour le système national de santé espagnole (SNS).

Nous connaissons de nombreux cas d'infirmiers et infirmières qui ont quitté leur travail à cause du stress. Un grand nombre d'entre eux doivent s'occuper chaque jour de 33 cas complexes. Ils ont dû démissionner parce qu'ils n'y arrivaient plus. »

Une infirmière

Lire aussi : le droit à la santé dans le viseur de l'austérité

Des situations de stress

Plusieurs professionnels de santé ont également dit que l'on faisait de plus en plus pression sur eux pour qu'ils respectent les mesures d'incitation économique qui limitent, par exemple, le montant à dépenser pour chaque patient. Un patient a ainsi déclaré que son médecin lui avait dit : « Je dois vous prescrire un médicament coûteux, mais je vais me faire gronder pour cela. »

Tous les professionnels de santé avec qui nous avons parlé étaient frustrés car ils auraient voulu pouvoir faire davantage pour leurs patients. L'épuisement, les restrictions économiques et les charges de travail insupportables sont autant de facteurs qui empêchent les travailleurs des services de santé de prodiguer les meilleurs soins possible. Ils se sentent impuissants, exploités et déçus par le système.

Une qualité de soins en baisse

Plusieurs professionnels de santé et utilisateurs du système de santé se sont plaints de la dégradation de la qualité des équipements médicaux depuis la crise. Par exemple, des infirmiers et infirmières ont dit que les aiguilles de moins bonne qualité utilisées pour les tests de diabète rendaient ces tests plus douloureux pour les patients. Nous nous sommes également entretenue avec des utilisateurs de fauteuil roulant et des professionnels de santé qui ont dit que la qualité de ces fauteuils roulants s'était dégradée à la suite de la crise.

Une femme, B, a dit qu'elle avait souffert d'ulcères parce que le coussin de son fauteuil roulant était usé et qu'il ne pouvait pas être remplacé, et un médecin s'est dit préoccupé par l'efficacité douteuse des freins des fauteuils roulants fournis actuellement.

Presque tous les professionnels de santé avec qui nous avons parlé ont confirmé que la durée de la consultation pour chaque patient avait diminué.

Avant je pouvais rester plus longtemps avec [mon psychologue]. Maintenant, c'est juste 5 minutes. Quand je suis sorti du dernier rendez-vous, je me sentais exactement comme quand j'étais arrivé. »

Un homme qui reçoit depuis de nombreuses années des soins de santé mentale

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