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Éthiopie. Il faut permettre à des enquêteurs indépendants et aux médias d’accéder à la région Amhara pour enquêter sur les violations commises dans le cadre de l’état d’urgence

Le gouvernement éthiopien doit immédiatement autoriser des enquêteurs indépendants et les médias à se rendre dans la région Amhara, des informations faisant état de violations flagrantes des droits humains à la suite d’affrontements armés entre les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) et la milice armée locale Fano, a déclaré Amnesty International vendredi 18 août.

Plusieurs médias ont signalé qu’une frappe aérienne menée dans la région cette semaine avait entraîné la mort de nombreux civil·e·s. Amnesty International a également reçu des informations selon lesquelles un grand nombre de personnes ont été blessées et tuées à Finote Selam, Bahir Dar et Shewa Robit, et ces allégations doivent donner lieu à une enquête plus poussée.

« Face aux informations faisant état de violations persistantes des droits humains dans la région Amhara, le gouvernement éthiopien doit permettre à la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie et à d’autres organes d’enquête indépendants, ainsi qu’aux médias indépendants, d’examiner ces allégations de manière approfondie », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

« Le gouvernement et ses forces de sécurité doivent respecter et protéger les droits fondamentaux de la population. »

Le 4 août 2023, le gouvernement éthiopien a déclaré un état d’urgence de six mois applicable à l’ensemble du pays, à la suite de flambées de violence dans la région Amhara. L’état d’urgence, approuvé par la Chambre des représentants du peuple le 14 août 2023, confère au gouvernement des pouvoirs étendus lui permettant d’arrêter des suspects sans mandat du tribunal, d’imposer des couvre-feux, d’empêcher la liberté de mouvement et d’interdire les assemblées publiques ou les associations.

Le gouvernement et ses forces de sécurité doivent respecter et protéger les droits fondamentaux de la population

Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International

L’état d’urgence place la région Amhara sous un poste de commandement dirigé par le chef des services de renseignement du pays, qui rend directement compte au Premier ministre.

La proclamation de l’état d’urgence autorise par ailleurs la fermeture ou la restriction des médias ou d’autres entités soupçonnées « d’agir de manière contraire à l’objectif de cette proclamation » – des termes mal définis, susceptibles d’être interprétés de manière large et qui ne sont pas soumis à un contrôle judiciaire.

Le gouvernement fédéral a également annoncé avoir incarcéré des personnes à Addis-Abeba dans des centres de détention informels, notamment des écoles. Des avocats et des proches de personnes détenues à Addis-Abeba ont indiqué à Amnesty International que les détenus n’avaient pas le droit d’accéder aux tribunaux ni de bénéficier d’un avocat.

Le gouvernement a bloqué l’accès à Internet dans la région Amhara depuis le 3 août 2023, ce qui porte atteinte au droit du public à la liberté d’expression et à l’accès à l’information.

En Éthiopie, de précédentes proclamations de l’état d’urgence ont donné lieu à des arrestations massives, à des détentions prolongées sans inculpation ni jugement et à des restrictions illégales de la communication.

Cet état d’urgence très étendu confère au gouvernement éthiopien des pouvoirs illimités, tandis que les blocages d’Internet rendent plus difficile le suivi de la situation dans la région Amhara

Tigere Chagutah

« Cet état d’urgence très étendu confère au gouvernement éthiopien des pouvoirs illimités, tandis que les blocages d’Internet rendent plus difficile le suivi de la situation dans la région Amhara », a déclaré Tigere Chagutah.

« Ce n’est pas le moment pour les acteurs internationaux et régionaux de relâcher leur attention sur ce qui se passe en Éthiopie, et il est essentiel que la Commission indépendante d’experts en droits de l’homme sur l’Éthiopie, d’autres organes d’enquête indépendants et les médias puissent travailler librement. »

Complément d’information

La milice Fano et les forces spéciales amharas ont combattu aux côtés des forces de défense nationale éthiopiennes contre les forces tigréennes entre novembre 2020 et le 2 novembre 2022, date de la signature d’un accord de cessation des hostilités. En avril 2022, Amnesty International et Human Rights Watch ont indiqué que les responsables régionaux amharas, les forces spéciales amharas et la milice Fano, avec la complicité des forces fédérales, étaient responsables du nettoyage ethnique des Tigréen·ne·s du Tigré occidental.

En avril 2023, le gouvernement fédéral éthiopien a annoncé son intention de démanteler les forces spéciales régionales, y compris les forces spéciales amharas, et de réintégrer leurs membres dans les forces fédérales. Cette décision a suscité des protestations dans la région Amhara.

Au début du mois d’août 2023, les Fano se sont emparés des principales villes de la région Amhara, dont la ville historique de Gondar et Debre Birhan, située à seulement 135 km d’Addis-Abeba. Après la déclaration de l’état d’urgence national pour six mois par le gouvernement fédéral, les ENDF ont annoncé avoir repris ces grandes villes.

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