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Mauritanie. La condamnation d’une jeune manifestante vise à intimider les défenseurs des droits humains

En réaction à la condamnation hier 20 avril, à trois mois de prison avec sursis de la jeune activiste mauritanienne Oumou Kane, présidente de l’Association multiculturelle pour un avenir meilleur (AMAM), pour « participation à un rassemblement non autorisé », François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, a déclaré :

« Oumou Kane a simplement été condamnée pour avoir organisé une manifestation pacifique. Cette condamnation vise à intimider les défenseurs des droits humains et illustre la volonté des autorités de réprimer toute forme de dissidence. »

« Personne, ni les organisateurs, ni les manifestants, ne devrait faire de la prison pour avoir exercé son droit à la liberté de réunion pacifique qui est un droit et non un privilège.»

« Les autorités mauritaniennes doivent par ailleurs diligenter une enquête sur le recours à la force dont les forces de police ont fait usage pour disperser les jeunes manifestants le week-end dernier ; et les arrestations et détentions arbitraires qui ont suivi la manifestation. Les responsables présumés de ces exactions doivent être présentés devant la justice dans le cadre d’un procès équitable. »

Complément d’information

A l’initiative des organisations de la société civile, y compris des associations de jeunes, une marche pacifique de la jeunesse mauritanienne a été organisée le 16 avril dernier à Nouakchott, la capitale du pays. Elle avait pour but, selon les organisateurs, de demander aux autorités de prendre des mesures afin d’améliorer les conditions de vie des jeunes et de mettre un terme à leur marginalisation dans l’espace public.

En prélude à la manifestation, les organisateurs ont déposé une demande d'autorisation le 10 avril, en y joignant le récépissé de l’Association multiculturelle pour un avenir meilleur (AMAM) dont Oumou Kane est la présidente. Le 15 avril, veille de la manifestation, le préfet a informé les organisateurs que la marche n’était pas autorisée, sans préciser le motif de cette décision et sans leur remettre de notification écrite.

Le 16 avril, alors que les manifestants étaient pacifiquement rassemblés pour démarrer la marche, la police anti-émeute les a dispersés et poursuivis dans les quartiers. Selon des témoignages recueillis par Amnesty International, les manifestants sont restés pacifiques et n'ont pas répondu aux provocations de la police. Sans aucune sommation, les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser la foule et ont chargé les manifestants à coup de matraque, faisant plusieurs blessés. 26 jeunes activistes ont été arrêtés, certains dans les quartiers environnant le site de la manifestation sans que ceux-ci y aient pris part. 16 ont été libérés le soir même.

Les 10 autres, dont deux femmes, ont été placés sous mandat de dépôt le 17 avril et jugés hier 20 avril. La cour a condamné Oumou Kane à trois mois de prison avec sursis et à payer une amende de 15400 Ouguiya (environ 40 euros) en lui reprochant d’être à l’origine de la manifestation. Les neuf autres activistes ont été acquittés. Tous ont été libérés le 20 avril au soir.

Le droit à la liberté de réunion est garanti par la Constitution (article 10) et par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 21) et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (article 11) ratifiés par la Mauritanie.

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