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Iran. Les arrestations d’avocats et de militants des droits des femmes témoignent d’une répression de plus en plus forte de la société civile

Les autorités iraniennes ont arrêté arbitrairement trois avocats spécialisés dans la défense des droits humains et une militante des droits des femmes en seulement quatre jours, dans le cadre d’une répression de plus en plus forte qui musèle complètement la société civile iranienne et instaure un climat de peur étouffant pour les défenseurs des droits humains, a déclaré Amnesty International lundi 3 septembre.

L’avocate Hoda Amid, spécialisée dans la défense des droits humains et militante des droits des femmes, a été arrêtée le 1er septembre, au lendemain des arrestations de deux autres avocats spécialistes des droits humains, Payam Derafshan et Farokh Forouzan. Ces derniers ont été arrêtés le 31 août alors qu’ils se trouvaient au domicile d’un autre avocat récemment emprisonné, Arash Keykhosravi, dans la ville de Karaj, au nord-ouest de Téhéran.

Le 1er septembre également, la militante des droits des femmes Najmeh Vahedi a été arrêtée par le service de renseignement des pasdaran (gardiens de la révolution) chez elle à Téhéran.

« Ces récentes arrestations sont une tentative évidente pour réduire au silence les personnes qui défendent les droits humains en Iran, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« La situation des droits humains en Iran a atteint un niveau critique. Exprimer doucement notre inquiétude ne suffit pas. Nous appelons la communauté internationale à demander fermement que les autorités iraniennes cessent les attaques visant les défenseurs des droits humains, notamment les avocats spécialisés dans la défense des droits humains et les militants des droits des femmes. Elle doit exhorter les autorités à libérer immédiatement et sans condition les dernières personnes arrêtées et à s’assurer que chaque détenu puisse accéder aux services d’un avocat de son choix dès le moment de son arrestation.

« Étant engagée dans un dialogue avec l’Iran, l’Union européenne devrait être au premier plan de ces demandes. »

Amnesty International ne sait pas si certains de ces détenus ont été inculpés.

Cette série d’arrestations découle d’une politique répressive visant les avocats spécialisés dans la défense des droits humains et les militants des droits des femmes, qui a également donné lieu à l’arrestation, le 13 juin, de Nasrin Sotoudeh, l’une des plus célèbres avocates spécialistes des droits humains en Iran, qui a défendu des femmes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à la pratique abusive, discriminatoire et dégradante du port obligatoire du voile islamique (hijab). Celle-ci est actuellement détenue à la prison d’Évin, à Téhéran, sous le coup d’une inculpation pour plusieurs chefs d’accusation liés à la sécurité nationale, notamment « outrage au Guide suprême » et « diffusion de propagande contre le régime ».

Les arrestations d’avocats spécialisés dans la défense des droits humains font partie des manœuvres des autorités pour les empêcher de défendre leurs clients, qui sont souvent des défenseurs des droits humains ou des personnes risquant la peine de mort, parfois pour des faits commis avant l’âge de 18 ans.

Hoda Amid a évoqué par écrit une campagne intitulée « Combat pour changer le visage masculin du Majlis [Parlement] », qui a été lancée avant les élections législatives en février 2016 afin d’accroître la représentation des femmes au Parlement. Elle et Najmeh Vahedi s’efforçaient en outre de renforcer l’autonomie des femmes et des filles, notamment en leur apprenant comment protéger leurs droits dans le cadre du mariage.

Payam Derafshan était l’avocat d’Arash Keykhosravi, l’un de ses confrères qui a été arrêté par les forces de sécurité devant le Parlement d’Iran le 18 août avec deux autres avocats, Ghassem Sholeh-Sadi et Masoud Javadieh. Avant son arrestation, Arash Keykhosravi représentait la famille de Kavous Seyed-Emami, universitaire et militant écologiste irano-canadien qui est mort dans des circonstances suspectes à la prison d’Evin en février 2018.

Arash Keykhosravi, Ghassem Sholeh-Sadi et Masoud Javadieh manifestaient pacifiquement devant le Parlement contre la procédure de vérification des candidats aux élections législatives et en faveur d’un vote libre, équitable et transparent. Masoud Javadieh a été remis en liberté sous caution le lendemain, mais Arash Keykhosravi et Ghassem Sholeh-Sadi ont été transférés à la prison de Fashafouyeh, au sud de Téhéran, et inculpés de « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale ».

Chronologie des autres arrestations

Août

-- Roya Saghiri a été arrêtée le 25 août ; elle doit purger une peine de 23 mois d’emprisonnement pour « trouble à l’ordre public » uniquement parce qu’elle a manifesté pacifiquement contre le port obligatoire du voile islamique (hijab) en décembre 2017.

Juillet

-- L’avocat Mohammad Najafi, spécialisé dans la défense des droits humains, a été reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation dont celui de « trouble à l’ordre public » par un tribunal pénal d’Arak, dans la province de Markazi, et condamné à trois ans de prison et 74 coups de fouet au total. Les poursuites engagées contre lui sont liées à des interviews qu’il a accordées à des médias au début de l’année 2018, au cours desquelles il a dénoncé la mort en détention de Vahid Heydari, qui est décédé début janvier dans des circonstances suspectes à la prison d’Arak, en soulignant que son corps présentait des marques de torture et d’autres mauvais traitements, dont des coupures et des ecchymoses.

-- Un autre avocat spécialiste des droits humains, Mostafa Tork Hamadani, a été cité à comparaître et inculpé de « diffusion de propagande contre le régime » après avoir critiqué le pouvoir judiciaire qui lui avait interdit de prendre la défense de militants écologistes emprisonnés.

-- Mostafa Daneshjoo, un avocat membre de la minorité persécutée des derviches Gonabadi d’Iran, a été arrêté le 8 juillet par des membres armés des forces de sécurité qui ont enfoncé violemment la porte du domicile de sa mère, situé à Téhéran, puis l’ont appréhendé sous les yeux de cette dernière (une femme âgée), de son épouse et de leur fillette. Avant son arrestation, il avait défendu de nombreux derviches Gonabadi poursuivis par les autorités.

-- Le défenseur des droits humains Farhad Meysami, médecin de profession, a été arrêté le 31 juillet et inculpé de chefs d’accusation liés à son soutien à la campagne contre le port obligatoire du voile islamique. Après que les autorités ont trouvé des badges affichant le slogan « Je suis contre le hijab obligatoire », il a été inculpé de « diffusion de propagande contre le régime » et de « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale ». Il a également été inculpé d’« outrage aux valeurs sacrées de l’islam » car, selon les autorités, il a « insulté » le voile islamique. Il a entamé une grève de la faim le 1er août pour protester contre sa détention et le refus des autorités de le laisser contacter un avocat de son choix.

Juin

-- L’avocate Zeynab Taheri a été arrêtée le 19 juin pour des accusations forgées de toutes pièces, notamment « diffusion de propagande contre le régime », « publication de mensonges » et « troubles à l’opinion publique ». Elle travaillait sur des dossiers sensibles ayant trait à la sécurité nationale et avait vivement dénoncé l’iniquité flagrante du procès de son client Mohammad Salas, chauffeur de bus soufi exécuté deux jours avant son arrestation.

-- Nasrin Sotoudeh, éminente avocat spécialisée dans la défense des droits humains, a été arrêtée le 13 juin et inculpée de plusieurs infractions liées à la sécurité nationale. Elle a entamé une grève de la faim le 25 août pour protester contre sa détention injustifiée et le harcèlement subi par ses proches de la part des autorités.

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