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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

KFAR AZA, ISRAËL - 10 OCTOBRE : Des soldats de l'IDF enlèvent le corps de civils qui ont été tués quelques jours plus tôt lors d'une attaque par des groupes armés du Hamas dans ce kibboutz près de la frontière avec Gaza, le 10 octobre 2023 à Kfar Aza, Israël. (Photo par Alexi J. Rosenfeld/Getty Images)

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Israël/Gaza : face à une inquiétante vague de dénigrement, Amnesty International France rappelle les principes qui président à son action

Paris, le 7 novembre 2023. Ces derniers jours, notre association Amnesty International France et certains de ses porte-paroles ont fait l’objet d’accusations factuellement fausses, colportées sur certains réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Ces propos ont notamment trait à nos positions - ou prétendues absences de position – sur les otages ou sur notre “refus” de l'emploi du terme terrorisme.

Ces propos largement diffusés ou relayés sont faux en ce qu’ils ne reflètent pas nos positions - pourtant largement diffusées et parfaitement accessibles sur notre site amnesty.fr. Devant des accusations d’une ampleur inquiétante, nous nous devons de les dénoncer et d’alerter sur l’impact néfaste qu’elles peuvent avoir sur la perception de notre indispensable travail de dénonciation des violations des droits humains. Face à des contre-vérités, nous rétablissons les faits et affirmons les principes qui président à nos actions, aux premiers rangs desquels notre stricte impartialité, notre complète indépendance et notre indéfectible attachement à la protection de toutes les victimes.

1. Notre position sur les attaques du 7 octobre 2023 et sur les otages

Amnesty International a d'emblée dénoncé les crimes atroces commis par plusieurs groupes armés palestiniens, dont le Hamas, contre la population civile israélienne, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées. Attaquer délibérément des personnes civiles, les prendre en otage sont des actes injustifiables et constituent des crimes de guerre. Nous avons à de nombreuses reprises appelé à la libération immédiate et sans conditions des 240 otages israéliens ou étrangers actuellement détenus à Gaza.

Cette position ne souffre d’aucune ambiguïté et a régulièrement été rappelée dans nos prises de paroles publiques. Nous la réaffirmons avec force.

2. Sur l’emploi du terme terrorisme

Faute d’une définition unanimement consacrée en droit international - boussole de notre organisation -, la politique d’Amnesty International est d’éviter de qualifier un groupe de « terroriste » sauf lorsque nous citons d’autres sources, comme par exemple des documents issus des Nations unies. Cela fait partie de nos lignes de conduite, rigoureusement alignées sur le droit international. Le fait qu’il ne fasse pas partie de notre vocabulaire ne diminue en rien notre jugement de la gravité des actes commis par les groupes armés palestiniens, notamment le Hamas, et notre condamnation sans réserve de leurs crimes. Nous n’ignorons pas et comprenons que ce terme puisse être utilisé par d’autres.

Les crimes commis le 7 octobre 2023 par ces groupes armés palestiniens relèvent tous de crimes de guerre. Nous avons ainsi appelé à une enquête de la Cour pénale internationale afin que leurs auteurs répondent de leurs actes.

Nous dénonçons donc avec force les accusations graves et calomnieuses dont nous faisons l’objet.

Nous alertons également sur l’impact qu'elles ont et auront sur notre travail et sur celui d’autres ONG ou acteurs qui ont aussi pu être visés. Ces propos, outre qu’ils sont faux, portent atteinte, dénigrent et mettent en péril le travail des organisations – ONG comme organisations onusiennes, qu’elles soient chargées de porter des secours à la population civile ou de documenter les violations du Droit international humanitaire et les potentiels crimes de guerre.

Si nous réaffirmons notre confiance dans l’indispensable travail que font les journalistes, nous dénonçons avec vigueur la campagne de dénigrement dont nous sommes l’objet en rupture de toute règle déontologique et alertons sur son impact et sur le fait qu’aucun débat ne peut se faire au mépris de ces règles.

Nous appelons enfin à la responsabilité de tous les commentateurs et utilisateurs des réseaux sociaux. Comme nous l’avons démontré dans d’autres conflits (Birmanie, Ethiopie, etc.), le déferlement de haine observé sur ces réseaux peut être artificiellement alimenté via des algorithmes conçus en ce sens par ces mêmes plateformes.

Tomber dans ces discours de haine, par le relais de fausses informations, de phrases détournées de leurs contextes, voire de campagnes coordonnées à l’encontre d’ONG humanitaires, de droits humains ou d’institutions de l’ONU ne permettra en rien de résoudre le conflit meurtrier qui se déroule au Proche-Orient ni d'apaiser les tensions graves qu'il génère dans notre société.

En résumé, nos positions ne souffrent d’aucune ambiguïté en dépit de ce que propagent certains. 

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