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Chine. Le procès d’un étudiant ouïghour met en lumière la volonté du gouvernement d’incarcérer les musulmans

Un étudiant ouïghour doit être jugé pour « séparatisme » dans la ville d’Ürümqi mardi 28 juin, dans le cadre de ce qui semble être le dernier exemple en date de la stratégie du gouvernement chinois visant à emprisonner illégalement les musulmans dans la région du Xinjiang, a déclaré Amnesty International le 27 juin 2022.

Zulyar Yasin a été arrêté chez lui en décembre 2021 et sa famille a été informée récemment qu’il sera condamné à une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, a appris Amnesty International. Zulyar Yasin est semble-t-il pris pour cible parce qu’il s’est rendu en Turquie lorsqu’il était adolescent.

« Ces poursuites ne sont que la partie émergée de l’iceberg s’agissant des violations des droits humains dont sont victimes les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres musulmans dans le Xinjiang, mais donnent un aperçu du fonctionnement de la machine répressive du gouvernement chinois, a déclaré Gwen Lee, chargée de campagne sur la Chine à Amnesty International.

« Zulyar Yasin est la dernière victime de la campagne du gouvernement chinois qui consiste à incarcérer arbitrairement à grande échelle les Ouïghours et les autres musulmans. Sa famille affirme que les autorités n’ont fourni aucune preuve liée aux accusations de ” séparatisme ” dont il fait l’objet. »

Âgé de 25 ans, Zulyar Yasin était en dernière année d’un cursus de cinq ans en gestion des terres et foresterie à l’Université de Fujian, dans le sud-est de la Chine, lorsqu’il a été arrêté alors qu’il était en stage à Ürümqi, dans le Xinjiang.

C’est un avocat commis d’office, et non un avocat de son choix, qui doit le défendre au tribunal le 28 juin, ce qui est contraire aux normes internationales en matière d’équité des procès.

Zulyar Yasin a passé deux ans à l’Université d’Istanbul à étudier la finance, de 2014 à 2016. Les Ouïghour·e·s et d’autres habitant·e·s du Xinjiang qui ont passé du temps à l’étranger sont systématiquement pris pour cibles et placés en détention arbitraire par les autorités.

Qu’ils soient enfermés dans une prison ou un camp, l’emprisonnement, la torture et la persécution des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes au Xinjiang sont illégaux, généralisés et se poursuivent

Gwen Lee

Les poursuites engagées contre des Ouïghours et des membres d’autres minorités musulmanes dans le Xinjiang se déroulent bien souvent dans le secret ; Amnesty International a eu connaissance du cas de Zulyar Yasin par des contacts avec ses proches à l’étranger.

Sa tante, citoyenne néerlandaise, a déclaré : « La police n’a aucune preuve de son soi-disant crime. Il n’y a pas de loi en Chine – les Ouïghour·e·s sont pris pour cibles et détenus pour de faux péchés. Je suis brisée. »

Elle appelle le gouvernement des Pays-Bas à intervenir dans cette affaire.

« Dans ses discours récents, le gouvernement chinois prétend que des personnes sont libérées ou ” ont obtenu leur diplôme ” dans les camps de ” rééducation ” qui ont suscité l’indignation internationale. Même si c’est vrai, il n’y a pas de quoi se réjouir alors que les victimes sont en fait envoyées arbitrairement en prison pour des infractions formulées en termes vagues, à l’issue de procès iniques, a déclaré Gwen Lee.

« Qu’ils soient enfermés dans une prison ou un camp, l’emprisonnement, la torture et la persécution des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes au Xinjiang sont illégaux, généralisés et se poursuivent. La communauté internationale, notamment les Nations unies, doit redoubler d’efforts pour lutter contre les crimes contre l’humanité et les autres violations graves des droits humains commis au Xinjiang par les autorités de Pékin. »

Complément d’information

En juin 2021, Amnesty International a publié un rapport étoffé démontrant que la répression exercée par le pouvoir chinois contre les minorités ethniques à majorité musulmane du Xinjiang s’apparentait à des crimes contre l’humanité.

Fondé sur des dizaines de témoignages, ce rapport décrit « un enfer dystopique » incluant de graves violations des droits fondamentaux des détenus, une surveillance systématique de millions de personnes par l’État et des mesures prises pour éradiquer les traditions religieuses, les pratiques culturelles et les langues locales des groupes ethniques musulmans de la région.

Amnesty International a lancé une campagne internationale réclamant la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement dans les camps et les prisons, ainsi que la fermeture des camps d’internement.

Une équipe dirigée par la haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU Michelle Bachelet a passé six jours en Chine au mois de mai, dont deux jours dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Cependant, Michelle Bachelet n’a pas abordé les crimes contre l’humanité imputables au gouvernement chinois lors de sa visite. 

Le bureau de Michelle Bachelet a déjà compilé son propre rapport sur les violations des droits humains perpétrées au Xinjiang et a annoncé l’an dernier qu’il était en cours de « finalisation ». Il n’a pas encore été rendu public, malgré les multiples demandes de près de 200 ONG, dont Amnesty International.

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