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Climat d'hostilité et discours discriminatoires à l'égard des personnes musulmanes en France

Ces dernières semaines, en France, ont été marquées par un climat particulièrement hostile et par des discours discriminatoires à l’égard des personnes musulmanes. Ces tensions ont atteint un point culminant avec la récente attaque d’une mosquée à Bayonne, où deux personnes ont été grièvement blessées.

Amnesty International France (AIF) demande aux autorités françaises de veiller à ce que les personnes musulmanes ne soient pas présentées comme un groupe suspect en pointant la pratique d’une religion, pourtant protégée par la loi, comme un risque sécuritaire.

Un tel discours fait peser sur les personnes visées un sentiment de suspicion et de rejet. Surtout, il encourage la montée d’actes stigmatisants ou discriminatoires et les violations de leurs droits fondamentaux.

Le ministre de l’Intérieur, lors de son audition du 8 octobre dernier devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, a dressé une liste de « signaux faibles de radicalisation ». Celle-ci comportait des pratiques et des signes d’apparence physique protégés par la liberté de religion. Ces mêmes « signaux faibles » ont déjà été largement utilisés dans le cadre de la lutte anti-terroriste ces dernières années et ont eu un impact discriminatoire contre les personnes musulmanes. Cette même liste a été utilisée par l’Université de Cergy-Pontoise dans une « fiche de remontée des signaux faibles », rapidement retirée.

Par ailleurs, après qu’un élu local du Rassemblement national a tenu publiquement des propos discriminatoires humiliants envers une femme portant un foulard dans le cadre d’une sortie scolaire, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, déclarait que « le voile n’est pas souhaitable dans notre société », un propos stigmatisant et fondé sur une image stéréotypée selon laquelle les femmes musulmanes qui portent le foulard y seraient nécessairement contraintes. Cette déclaration n’a par la suite aucunement été dénoncée par le gouvernement.

Le 29 octobre 2019, une proposition de loi visant à exclure des sorties scolaires les personnes qui portent « des signes religieux ostensibles » a été votée par le Sénat. Le ministre de l’Éducation nationale a exprimé l’opposition du gouvernement à cette proposition de loi, tout en réitérant que le voile n’était « pas interdit, mais pas souhaitable ». AIF condamne sans réserve cette proposition de loi. Si elle venait à entrer en vigueur, une telle interdiction serait contraire au droit international relatif aux droits humains, qui prévoit que toute personne doit pouvoir manifester librement sa religion.

Dans ce contexte délétère, les responsables politiques français, à l’échelle nationale et locale, doivent s’abstenir de tenir des propos qui stigmatisent les personnes musulmanes. Au contraire, leur devoir est de garantir la protection des personnes contre toutes formes de discrimination dans tous les domaines, y compris celles liées à la religion ou aux convictions.

AIF appelle les autorités françaises à prendre leurs responsabilités et à mettre en place de véritables politiques ciblées de lutte contre les discriminations et contre les propos d’incitation à la discrimination, l’hostilité ou la violence envers les personnes musulmanes.

Complément d’information

Amnesty International dénonce régulièrement les discriminations et les restrictions de droits auxquelles se trouve exposée une partie de la population en raison de ses pratiques religieuses réelles ou supposées.

Ainsi, notamment depuis l’état d’urgence puis l’introduction de la loi du 30 octobre 2017 « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme », les mesures anti-terroristes, souvent prises à partir de ces mêmes « signaux faibles de radicalisation », ont eu un impact discriminatoire à l’encontre de personnes musulmanes.

Amnesty International a aussi manifesté son opposition aux lois discriminatoires interdisant le port de symboles et de vêtements religieux. Ces lois sont en effet une violation de la liberté de religion et d’expression et contreviennent au droit international.

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