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URGENCE PROCHE ORIENT

 Exigez avec nous la justice pour toutes les victimes et la protection sans condition des populations civiles

© BRAD WAUGH/epa/Corbis

© BRAD WAUGH/epa/Corbis

Australie

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 150 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains en Australie en 2024.

La discrimination envers les Aborigènes et les peuples des îles du détroit de Torrès persistait. Des mineur·e·s âgés pour certains de seulement 10 ans ont été emprisonnés. Les nouvelles lois relatives à l’immigration ont augmenté les risques de détention illimitée ou de retour forcé, ainsi que d’autres violations des droits humains en détention. Des lois contre les manifestations ont été utilisées pour restreindre le droit de réunion pacifique. De nouveaux projets d’exploitation de combustibles fossiles ont été approuvés, confortant la place de l’Australie parmi les principaux pays producteurs.

DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES

Les Aborigènes et les peuples des îles du détroit de Torrès continuaient d’être confrontés à des inégalités. Seulement cinq des 19 objectifs de l’accord national visant à réduire les inégalités étaient en cours de réalisation. La situation a empiré sur quatre objectifs, dont le taux d’incarcération des personnes autochtones, le nombre d’enfants placés et les taux de suicide chez les membres des Premières Nations.

Dix-huit personnes autochtones sont mortes en détention pendant l’année.

Les femmes autochtones étaient surreprésentées parmi les victimes de violence domestique. Les auteurs présumés de crimes commis contre des femmes et des enfants autochtones portés disparus ou victimes de meurtre échappaient souvent aux poursuites.

DROITS DES ENFANTS

Le Territoire du Nord a abaissé l’âge de la responsabilité pénale de 12 ans à 10 ans et réintroduit des dispositifs de contrainte physique tels que les cagoules anti-crachat. Le Queensland a alourdi les peines encourues par les mineur·e·s dans le cadre de la politique « Crime d’adulte, durée d’adulte ». En juin, l’État de Victoria a rehaussé l’âge de la responsabilité pénale à 12 ans, mais renoncé à son projet de l’amener à 14 ans.

En Australie-Occidentale, trois mineurs aborigènes sont morts dans des centres de détention pour jeunes délinquant·e·s. Les enfants et adolescent·e·s aborigènes étaient 23 fois plus susceptibles d’être soumis à une surveillance de la justice pour mineur·e·s et avaient 28 fois plus de risques d’être détenus que les autres mineur·e·s, alors qu’ils ne représentaient que 5,7 % de la population âgée de 10 à 17 ans.

DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES

Les autorités australiennes ont continué d’appliquer des politiques illégales relatives aux réfugié·e·s, y compris la détention illimitée et l’envoi de personnes en quête d’asile sur l’île de Nauru. À la fin de l’année, il y avait plus de 100 personnes réfugiées ou demandeuses d’asile à Nauru.

La Haute Cour a rejeté en mai un recours formé par un demandeur d’asile iranien, connu sous le pseudonyme « ASF17 », qui était détenu depuis 2013. La demande de protection d’ASF17 en raison de persécutions fondées sur sa sexualité, traitée dans le cadre d’une procédure « accélérée » entachée d’irrégularités, avait été rejetée. Ne pouvant être renvoyé en Iran, cet homme risquait d’être maintenu en détention illimitée en Australie. La décision de justice avait des conséquences pour quelque 200 personnes placées dans des centres de détention des services de l’immigration dans des circonstances similaires.

Trois nouvelles lois sur l’immigration ont été adoptées fin novembre. Elles prévoyaient notamment une extension des pouvoirs en matière de détention et d’expulsion des personnes réfugiées ou migrantes, y compris vers des pays tiers, et de nouvelles prérogatives permettant de saisir les téléphones des personnes détenues.

DROITS DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

En juillet, la Commission royale sur le handicap a publié un rapport comportant plus de 200 recommandations. Seulement 13 d’entre elles ont été acceptées sans réserve, tandis que 117 autres ont obtenu une « acceptation du principe ». Le gouvernement a refusé d’abandonner les écoles spéciales, les foyers de groupe et les programmes spécialisés pour l’emploi, ainsi que d’adopter de nouvelles lois pour renforcer la protection des personnes en situation de handicap, comme le recommandait la Commission. Amnesty International craignait des conséquences négatives pour les droits au logement, à l’éducation et au travail de ces personnes.

DROIT À UN ENVIRONNEMENT SAIN

Le gouvernement a continué de lancer des projets d’exploitation de combustibles fossiles et figurait parmi les 20 pays exploitant le plus de réserves de gaz. L’Australie faisait également partie des neuf pays responsables de 90 % de la production mondiale de charbon. L’augmentation de plus de 5 % de la production de charbon et de gaz envisagée d’ici à 2030 était incompatible avec les engagements internationaux relatifs au climat. Aucun plan clair visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles ou à diminuer leur extraction n’était en place. Les contributions du pays au financement climatique ont été jugées extrêmement insuffisantes.

LIBERTÉ DE RÉUNION

Des lois contre les manifestations ont été utilisées contre des militant·e·s écologistes et des personnes qui protestaient contre la guerre à Gaza. Le 25 juin, à Newcastle, en Nouvelle-Galles du Sud, la police a intercepté un manifestant pour le climat qui tentait de perturber la circulation de trains et arrêté au moins 26 personnes. En novembre, plus de 170 personnes ont été arrêtées pour avoir immobilisé temporairement des navires charbonniers. Des étudiant·e·s et des militant·e·s qui manifestaient en faveur des droits humains des Palestinien·ne·s ont fait l’objet d’arrestations, de violences policières et de harcèlement. L’université de Sydney a mis en place une politique obligeant les étudiant·e·s à demander une autorisation pour manifester. À l’université de Melbourne, des vidéos enregistrées par des caméras de surveillance et des données de géolocalisation Wi-Fi ont été utilisées comme éléments à charge contre des manifestant·e·s devant la justice.

En septembre, des personnes qui manifestaient contre la guerre ont été arrêtées après des affrontements avec la police devant le site d’une grande exposition d’armes de défense à Melbourne. La police a tiré des balles en caoutchouc sur les protestataires.

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