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© BRAD WAUGH/epa/Corbis

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Australie : tout ce qu'il faut savoir sur les droits humains

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 156 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains en Australie en 2022.

De nouvelles lois ont restreint le droit de manifester pacifiquement dans plusieurs États et territoires. Les membres des Premières Nations étaient toujours en butte à la discrimination. Les droits des mineur·e·s en détention ont été violés. L’Australie a accepté une offre de la Nouvelle-Zélande concernant la réinstallation de personnes réfugiées, mais la pratique de la détention illimitée des demandeurs et demandeuses d’asile s’est poursuivie. De nouvelles cibles de réduction des émissions de carbone ont été inscrites dans la loi, mais elles étaient loin des niveaux requis.

LIBERTÉ DE RÉUNION

Les États de Nouvelle-Galles du Sud, de Tasmanie et de Victoria ont adopté de nouvelles lois prévoyant de lourdes amendes et des peines d’emprisonnement en cas de participation à des manifestations non autorisées.

En août, la police de Nouvelle-Galles du Sud a arrêté 34 manifestant·e·s pacifiques et une observatrice juridique lors d’une manifestation à Sydney contre l’inaction des autorités au sujet du changement climatique. Vingt et une personnes ont été inculpées en vertu de la Loi de 2022 portant modification de la législation relative aux infractions routières et encouraient une peine de deux ans d’emprisonnement ou une amende pouvant aller jusqu’à 22 000 dollars australiens (environ 14 170 dollars des États- Unis).

DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES

Les Aborigènes et les personnes originaires des îles du détroit de Torrès restaient surreprésentés parmi la population carcérale adulte, en dépit des objectifs visant à réduire le nombre d’autochtones dans les prisons.

Pendant l’année, 21 Aborigènes et insulaires du détroit de Torrès sont morts en détention.

En septembre, le gouvernement a proposé de modifier la Constitution afin de créer une « voix des Aborigènes et des populations des îles du détroit de Torrès », organe chargé de représenter directement ces personnes auprès des pouvoirs publics pour les questions concernant les Premières Nations.

Toujours en septembre, le Comité des droits de l’homme [ONU] a estimé que l’Australie ne protégeait pas comme il se devait les populations des îles du détroit de Torrès des effets du changement climatique, violant ainsi leur droit à la culture et leur droit de ne pas subir d’ingérence arbitraire dans leur vie privée, leur famille et leur foyer.

DROITS DES ENFANTS

L’Australie a continué de détenir des mineur·e·s dès l’âge de 10 ans. La moitié d'entre eux étaient des jeunes issus des Premières Nations, alors que ceux-ci ne représentaient que 6 % de la population âgée de 10 à 17 ans.

En juillet, 17 garçons incarcérés au centre de détention pour mineur·e·s de Banksia Hill, en Australie-Occidentale, ont été transférés à la prison de haute sécurité pour adultes de Casuarina. Des actes d’automutilation ont été signalés chez les jeunes transférés. Une augmentation du taux d’automutilation parmi les enfants incarcérés au centre de détention pour jeunes Don Dale, dans le Territoire du Nord, a aussi été constatée.

En août, une enquête officielle a dévoilé des accusations de violences sexuelles et physiques contre des enfants incarcérés au centre de détention pour mineur·e·s d’Ashley, en Tasmanie, déclenchant des appels à la fermeture immédiate de l’établissement.

DROITS DES PERSONNES RÉFUGIÉES OU MIGRANTES

L’État a accepté en mars une offre de la Nouvelle-Zélande proposant la réinstallation sur son territoire de 150 réfugié·e·s par an sur les trois prochaines années. Néanmoins, la pratique de la détention illimitée de personnes réfugiées ou demandeuses d’asile à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que sur le territoire australien, s’est poursuivie.

En juillet, Mostafa Azimitabar, dit « Moz », réfugié kurde d’Iran, a contesté la légalité de sa détention de 15 mois dans des hôtels, qualifiés par les autorités de « lieux de détention de substitution ». Aucune décision n’était encore intervenue dans cette affaire à la fin de l’année.

LUTTE CONTRE LA CRISE CLIMATIQUE

La Loi relative au changement climatique, adoptée le 9 septembre, prévoyait une réduction des émissions de 43 % par rapport au niveau de 2005 d’ici à 2030. Bien que représentant un progrès, cet objectif n’était pas suffisant pour maintenir la hausse des températures moyennes mondiales au- dessous du seuil de 1,5 °C.

L’État s’est engagé à accroître son soutien financier aux pays de la région pour les aider à atténuer les effets du changement climatique et a porté le montant de cette aide à deux millions de dollars australiens (environ 1,3 milliard de dollars des États-Unis) pour la période 2020-2025, mais le pays n’a pas réintégré le fonds mondial pour le climat qu’il avait quitté en 2018.

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