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Bombes-barrils, Daraya, Syrie
Bombes-barrils, Daraya, Syrie / © FADI DIRANI/AFP/Getty Images

Bombes-barrils, Daraya, Syrie / © FADI DIRANI/AFP/Getty Images

Conflits armés et protection des civils

Syrie : le gouvernement bombarde et affame ses propres citoyens

Ils ont dit : « C’est proche ! C’est proche ! », puis je n’ai plus rien senti. Isra a crié « C’est proche ! C’est proche ! », et le baril a explosé. »

Une famille traumatisée raconte ce qu’est devenu leur quotidien dans la ville assiégée de Daraya, en périphérie de Damas.

Les bombes-barils sont des armes grossières mais meurtrières, fabriquées à partir de barils de pétrole, de réservoirs d’essence ou de bonbonnes de gaz, remplis d'explosifs, de combustible et de fragments de métal, et largués depuis des hélicoptères et des avions. Elles manquent par définition de précision et ne doivent en aucun cas être utilisées à proximité de civils. Les forces gouvernementales syriennes ont largué des milliers de barils d'explosifs sur Daraya au cours de trois ans d’un siège paralysant.

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D'après les données recueillies par le Conseil municipal de Daraya, près de 6 800 barils d'explosifs ont été largués sur la ville entre janvier 2014 et le 26 février 2016, date de l'accord de « cessation des hostilités ».

Au moins 42 civils, dont 17 enfants, ont été tués par ces armes imprécises. D'après les militants locaux, 1 200 autres civils ont été blessés. Ils estiment que le bilan meurtrier serait sans doute bien plus élevé, si les habitants n'étaient pas aussi habitués à se précipiter dans les abris dès que des hélicoptères sont repérés. La plupart des habitants de Daraya ont fui il y a plusieurs années et aujourd'hui, il n'en reste qu'entre 4 000 et 8 000, soit une petite partie de la population initiale.

Si aucun baril d'explosifs n'a été largué sur Daraya depuis l'entrée en vigueur de la « cessation partielle des hostilités » le 26 février, des attaques utilisant d'autres armements ont eu lieu et les milliers de civils qui se trouvent toujours dans la ville souffrent de graves pénuries de nourriture et de médicaments, et de l'absence d'électricité.

Priorité n°1 : accès pour l'aide humanitaire

Alors que les pourparlers de paix ont repris à Genève, la priorité aujourd’hui est d’obtenir de l'accès de l'aide humanitaire à ces zones une priorité. À la destruction généralisée et de grande ampleur causée par les milliers de barils d'explosifs largués sur Daraya par les forces gouvernementales s'est ajouté le blocage de la ville – aucune aide humanitaire n'y a été acheminée depuis novembre 2012.

Les travailleurs médicaux manquent cruellement de ressources pour faire face à l'ampleur de la crise humanitaire à laquelle ils sont confrontés. Le seul hôpital de campagne encore debout dans la ville assiégée a été pris pour cible à 15 reprises par les forces gouvernementales.

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Au 26 mars, un mois après l'entrée en vigueur de la « cessation des hostilités », le gouvernement syrien n'avait pas autorisé l'accès humanitaire à six zones assiégées au moins, dont des régions de la Ghouta orientale et Daraya, malgré les demandes répétées de l'ONU, selon un rapport du secrétaire général du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le gouvernement syrien doit autoriser l'acheminement de l'aide requise de toute urgence à Daraya, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire et des résolutions contraignantes du Conseil de sécurité de l'ONU.