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Population déplacée dans le Djebel Marra au Soudan © private

Population déplacée dans le Djebel Marra au Soudan © private

Conflits armés et protection des civils

Enquête sur les attaques à l’arme chimique au Darfour, une occasion manquée ?

La rencontre de quatre jours, qui se tient à la Haye, du Conseil exécutif des États membres de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est une occasion à ne pas rater pour exiger qu'une enquête approfondie soit diligentée sur les attaques à l’arme chimique qui auraient été menées par les forces gouvernementales soudanaises dans la région du Djebel Marra, au Darfour.

Dans un rapport publié en septembre 2016, Amnesty International a dévoilé des éléments crédibles attestant de l'utilisation répétée d'armes chimiques contre des civils, dont de très jeunes enfants, de janvier à août 2016.

Selon les estimations, ces attaques ont fait entre 200 et 250 morts et de très nombreux grands blessés, et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques doit mener des enquêtes exhaustives et indépendantes sur ces faits. Si les États membres ne lancent pas les investigations, ils manqueraient terriblement et honteusement à leur devoir.

Certains États ont fait part de leur inquiétude face à l'usage de ces agents chimiques contre des civils, mais ce n'est pas suffisant. Ils doivent veiller à ce que des mesures concrètes soient prises pour définir la nature et l'ampleur du programme soudanais en matière d'armes chimiques et exiger du Soudan qu’il coopère pleinement avec l'OIAC.

Amnesty International engage les États membres à demander au gouvernement soudanais de donner des précisions sur son utilisation présumée d’armes chimiques dans le Djebel Marra. En l'absence d'éclaircissements à ce sujet, ils devraient demander une inspection sur place par mise en demeure, conformément à l'article IX de la Convention sur les armes chimiques.

En outre, la communauté internationale doit exercer une pression politique sur le gouvernement du Soudan afin qu'il autorise les Casques bleus des Nations unies et de l'Union africaine, ainsi que les organismes humanitaires, à se rendre librement au Djebel Marra, à fournir une assistance humanitaire vitale, à établir des bases opérationnelles et à mener des patrouilles de prévention.