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Hamid Ahmadi a été condamné alors qu'il était mineur © Privé

Hamid Ahmadi a été condamné alors qu'il était mineur © Privé

Peine de mort et torture

En Iran, la vie d’Hamid en suspens

Au cours du mois dernier, les autorités iraniennes ont exécuté deux jeunes hommes arrêtés alors qu'ils étaient mineurs et ont programmé une troisième exécution, celle d’Hamid Ahmadi.

Mise à jour 22/02/2017 : L’exécution d’Hamid Ahmadi a été suspendue

L'Iran est l'un des très rares pays qui continuent à exécuter des mineurs délinquants, en violation flagrante du droit international relatif aux droits humains, qui interdit de recourir à la peine de mort contre des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits.

Lire aussi : en Irak, de l'injustice au bain de sang

L’histoire d’Hamid Ahmadi

Hamid Ahmadi a été condamné à mort en 2009 à l'issue d'un procès inique dans la province de Gilan, qui s'est fondé sur des « aveux » qui lui auraient été extorqués sous la torture et les mauvais traitements. 

D’après ses déclarations, des policiers l'ont détenu pendant trois jours dans une cellule immonde, maculée d'urine, lui ont lié les pieds et les mains ensemble, l'ont poussé face contre terre dans la cellule, l'ont attaché à un poteau dans la cour, lui ont asséné des coups de pied sur les parties génitales et l'ont privé d'eau et de nourriture. Un policier lui a dit qu'il ne risquait pas d’être exécuté et devait simplement « avouer » avoir asséné les coups de couteau, pour que l'enquête puisse aboutir au plus vite.  

Hamid Ahmadi a affirmé que la douleur qu'ils lui ont infligée était telle qu'il était prêt à avouer n'importe quoi pour qu'elle s'arrête. Les autorités n'ont semble-t-il pas ouvert d'enquête sur ses allégations de torture.

Les autorités iraniennes doivent immédiatement annuler l'exécution de cet homme arrêté pour un crime commis alors qu'il avait 17 ans.

L’angoisse à répétition

L'exécution d'Hamid Ahmadi était fixée au 4 février, mais sa famille a été informée le 2 février qu'elle avait été repoussée d'une semaine.

Depuis sa condamnation à mort Hamid Ahmadi a subi de nombreuses épreuves angoissantes et éprouvantes. C'est la 3e fois qu'il est transféré à l'isolement pour attendre sa mise à mort.

La dernière fois que son exécution a été programmée, en mai 2015, elle a été annulée in extremis en raison du tollé suscité au sein de l’opinion publique. Il a alors obtenu d’être rejugé en vertu de nouvelles dispositions relatives à la justice des mineurs du Code pénal islamique de 2013, qui autorise les juges à remplacer la peine de mort par un autre châtiment s’ils estiment que le mineur délinquant n'avait pas atteint « la maturité psychologique » au moment des faits. Cependant, il a été condamné à mort à nouveau à l’issue de ce second procès en 2015. 

Lire aussi : le combat d'une mère pour son fils condamné à mort

L’Iran multiplie les exécutions de mineur délinquant

L’exécution Hamid Ahmadi va consolider une pratique par laquelle l'Iran bafoue à répétition le droit international relatif aux droits humains en envoyant à la potence des personnes arrêtées alors qu'elles étaient mineures, bien souvent condamnées à l'issue de procès manifestement iniques.

Procéder à une troisième exécution de ce type en un mois serait une trahison de plus aux propres engagements vis-à-vis du respect des droits des enfants 

Au lieu d'afficher un tel enthousiasme pour la peine de mort, les autorités iraniennes devraient immédiatement annuler l'exécution d'Hamid Ahmadi, commuer sa condamnation à la peine capitale et ordonner la tenue d'un nouveau procès respectant les normes internationales relatives aux droits humains.

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