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Enfants roms dans une école à Ostrava - Rép. tchèque © Jiri Pasz/Amnesty International
Les discriminations faites aux Roms
Entre 10 et 12 millions de Roms vivent en Europe dont 8 millions dans l’Union européenne. Ils représentent la plus grande minorité ethnique d’Europe. Victimes de discriminations, les Roms souffrent de préjugés, d’exclusion sociale et de violences.
L’histoire des Roms est jalonnée de violences à leur encontre. L’un des épisodes les plus effroyables est leur génocide par le régime Nazi. 500 000 Roms et Sintis (groupe ethnique Rom de l'Ouest de l'Europe) ont été assassinés par les nazis qui les considéraient comme appartenant à une “race inférieure”.
En République Tchèque, les femmes Roms ont été victimes de campagnes de stérilisation par les autorités entre 1966 et 2012. Pas moins de 90 000 femmes auraient été stérilisées depuis les années 1980.
Les Roms font partie des groupes les plus discriminés en Europe et ils représentent la communauté envers laquelle il y a le plus d’intolérances en France. Ils subissent un racisme qui entraine leur marginalisation, leur persécution et des violences. Dans plusieurs pays européens, dont la Bulgarie, la France, la Grèce, la République Tchèque, l'Italie, et la Roumanie, ils souffrent d’expulsions forcées de leurs lieux de vie, de scolarisation dans des classes réservées aux Roms et de violences racistes.
Lire aussi : qu’est-ce que le racisme et la discrimination raciale ?
Ségrégation scolaire
Les enfants Roms sont victimes de discriminations et subissent de graves atteintes à leur droit fondamental à l’éducation en Europe. En République Tchèque, en Hongrie et en Slovaquie, ces enfants sont soit placés de manière disproportionnée dans des établissements conçus pour des élèves présentant un « handicap mental léger » soit relégués dans des classes ou des écoles n’accueillant que des Roms.
Nous avons constaté au cours de nos recherches qu’en Slovaquie, les autorités construisaient des écoles dans des conteneurs métalliques à proximité des quartiers roms. Les enfants se retrouvent ainsi parqués à l’écart de la société.
Cette situation de ségrégation scolaire se retrouve également en France. Le Défenseur des droits a dénoncé le refus par certains maires d’inscrire les enfants Roms à l’école, sous prétexte qu’ils n’avaient pas d’adresse fixe. Le Défenseur a conclu à une discrimination fondée sur l’origine, le lieu de résidence et vulnérabilité économique.
Expulsions forcées des familles
Notre rapport Condamnés à l’errance : les expulsions forcées de Roms en France, dénonce les conditions de vie des populations Roms, relégués dans des campements de fortune sous la menace quotidienne d’une expulsion forcée. Les discriminations subies et l’absence de protection contre les expulsions forcées les condamnent à l’errance.
Ces expulsions forcées s’inscrivent dans un contexte d’hostilité envers les populations Roms, qui se manifeste notamment dans les propos stigmatisants des responsables politiques. Le 21 mars 2025, le maire du Bourget, Jean-Baptiste Borsali a demandé au ministre de l’Intérieur d’évacuer deux camps de Roms indiquant dans son courrier des propos discriminants “Leur présence est nuisible”, “Nos rues sont envahies par une mendicité insistante et parfois agressive, les cambriolages et vols à l’arraché ont augmenté et un sentiment d’insécurité s’installe.”
Le droit français ne prévoit aucune protection effective contre les expulsions forcées. Dans la plupart des cas, aucune solution de relogement n’est proposée. Cette instabilité subie engendre des conséquences dramatiques : précarisation, rupture de scolarité et du parcours de soin, marginalisation persistante.
Leur habitat précaire et les expulsions répétées de bidonvilles sans relogement induisent des atteintes multiples et graves à leurs droits les plus fondamentaux : entraves pour accéder à l’emploi et aux soins, refus de scolarisation des enfants et contrôles de police incessants.
Défenseur des droits, Discriminations et origines : l’urgence d’agir, 2020.
Lire aussi : Errance des familles Roms à Montreuil, une enquête de notre magazine La Chronique
Ces multiples atteintes aux droits des personnes Roms sont le produit de siècles de racisme et de discriminations à leur encontre. Profondément ancré dans nos sociétés et dans les institutions, le racisme subit par les Roms est systémique.
L’ensemble de notre mouvement est engagé pour lutter contre les discriminations faites aux Roms : lutte contre la ségrégation scolaire, contre les expulsions forcées ou encore pour la reconnaissance et la réparation des violations des droits reproductifs des femmes Roms.

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