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Manifestation No Ban No Wall © Amnesty International USA

Manifestation No Ban No Wall © Amnesty International USA

Personnes réfugiées et migrantes

Décret anti-réfugiés : un couple déchiré

De nombreuses personnes affectées par l’interdiction d’entrée sur le territoire ont trop peur pour s’exprimer publiquement, mais elles veulent que leur sort soit connu du monde entier. Nous nous sommes entretenues avec des personnes touchées par l’interdiction. Tous les noms ont été changés.

Noor est une citoyenne américaine qui vit aux États-Unis depuis plus de 30 ans. Elle a rencontré Tariq pour la première fois en 2010 alors qu’elle était au Yémen pour trois mois. Lorsque le soulèvement contre le président yéménite Ali Abdullah Saleh a débuté en 2011, ils ont travaillé ensemble pour organiser un réseau d’écrivains et de militants.

Signer notre pétition : non au nouveau décret anti-réfugiés du président Donald Trump !

Quelques années plus tard, le couple décide de se marier. « Je devais me rendre au Yémen en septembre 2015 [pour le mariage] mais la situation devenait vraiment très dangereuse pour lui, » déclare Noor. « De très nombreux journalistes disparaissaient ou étaient emprisonnés…

Un mois avant son départ, des Houthis ont tiré une balle dans la jambe d’un de ses amis à Sanaa, devant tout le monde. » Ils ont donc décidé de se marier en Inde. Alors que les aéroports étaient fermés, Noor a raconté que Tariq avait dû sortir « un peu clandestinement » du pays.

De retour à New York, Noor a déposé une demande de visa pour lui en mars 2016. Mais depuis l’interdiction de voyager du président Trump, elle perd espoir de voir arriver le jour où ils pourront à nouveau être ensemble.

Elle s’inquiète tout particulièrement car le gouvernement yéménite devrait intervenir pour les contrôles requis par le décret présidentiel, ce qui signifie que l’interdiction temporaire pourrait s’avérer permanente. « Nous n’avons même pas de gouvernement opérationnel [au Yémen]… De quel gouvernement est-ce qu’ils parlent ? Du gouvernement en exil d’Abd Rabbu Mansour Hadi ? Ou de celui des Houthis au nord ? » demande-t-elle.

« Quand je lui ai parlé récemment, j’étais très triste. Il était triste également. Il m’a dit : “Ne t’inquiètes pas, même si nous devons attendre dix ans ou toute une vie. »

- Entretien réalisé en personne le 26 février à Brooklyn et par téléphone le 3 mars.