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Manifestation ce samedi 13 novembre en soutien aux personnes exilées. Anais et Ludovic en grève de la faim depuis 34 jours, les citoyens et associations demandent la suspension des expulsions, la fin des demantelements de campement durant la treve hivernale, l arret de toute confiscation des tentes et affaires personnelles des exilees et l ouverture d un dialogue raisonne avec les autorites publiques. Photographie de Pauline Tournier / Hans Lucas.
Manifestation ce samedi 13 novembre en soutien aux personnes exilées. Crédit : Pauline Tournier / Hans Lucas.

Manifestation ce samedi 13 novembre en soutien aux personnes exilées. Crédit : Pauline Tournier / Hans Lucas.

Personnes réfugiées et migrantes

Grève de la faim à Calais : M. Macron, il faut agir !

A Calais, deux militants associatifs, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, ont entamé leur 36e jour de grève de la faim. Ils mettent leur vie en danger pour dénoncer le traitement inhumain réservé aux personnes exilées. A travers une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron, nous réitérons notre soutien à leurs revendications et en appelons collectivement, avec 15 associations nationales et le soutien de plus de 45 associations locales de la société civile, au sens des responsabilités et à l'humanité de nos responsables politiques.

Depuis maintenant 36 jours, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein ont cessé de s’alimenter pour demander le respect de la dignité et des droits des personnes exilées à Calais. Chaque jour, au nom d'une politique qui vise à dissuader les personnes exilées de transiter par Calais, notre gouvernement franchit des lignes rouges. Chaque jour, il met la France dans l'illégalité et renie ses valeurs en traitant ces personnes de façon inhumaine et dégradante.

Il a fallu que trois citoyens s'engagent dans une grève de la faim pour briser le silence assourdissant dans lequel ce drame se poursuit sur notre sol. 

Soutien aux revendications des grévistes de la faim à Calais

Nous soutenons pleinement les trois revendications présentées par les grévistes, à savoir :

la fin des expulsions quotidiennes sur Calais pendant la trêve hivernale,

la fin de la destruction des effets personnels des personnes exilées,

l’ouverture d’un dialogue raisonné et constructif entre les pouvoirs publics et les associations non mandatées par l’État sur la distribution de biens de première nécessité.

Ces revendications, pourtant très élémentaires, n’ont pas encore été prises en compte.

Des annonces clairement insuffisantes

Les annonces par le gouvernement de l'instauration d'un préavis de 45 minutes avant les expulsions et la création d’un « sas » pour 300 personnes avec une orientation vers des hébergements loin de la frontière britannique, ne sont pas à la hauteur et ne remettent quasiment pas en cause les traitements inhumains et dégradants infligés quotidiennement aux plus de mille personnes exilées vivant dans le Calaisis.

C'est pourquoi, collectivement, avec 15 associations nationales et le soutien de plus de 45 associations locales de la société civile, nous adressons une lettre ouverte au président Emmanuel Macron pour lui demander un rendez-vous, en soutien aux revendications des grévistes de la faim à Calais.

Depuis 30 ans, une politique inhumaine inefficace

Depuis près de 30 ans, le choix prioritaire de la dissuasion, y compris par la force, n’a jamais eu pour autre effet que d’exacerber la souffrance humaine, aggraver les atteintes aux droits humains et accentuer l’épuisement des défenseurs des droits humains, citoyens et citoyennes fidèles au principe républicain de fraternité.

La situation qui prévaut à Calais, à Grande-Synthe et plus généralement sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord, impose qu'une réponse gouvernementale positive soit apportée au plus vite aux demandes minimales formulées. Des solutions peuvent et doivent être apportées à cette situation. Elles doivent s’ancrer dans le respect effectif des droits humains des personnes exilées et impliquent un engagement politique sur un temps long et l’ouverture d’un dialogue raisonné associant personnes exilées, associations et pouvoirs publics.

Nous appelons donc à un geste fort de la part des responsables politiques et du président de la République française, afin que de nouvelles discussions commencent rapidement.