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Yémen. Les autorités houthies doivent libérer quatre journalistes condamnés à mort

Au Yémen, les autorités houthies de facto doivent annuler les condamnations à mort prononcées contre quatre journalistes yéménites qui risquent d’être exécutés à l’issue d’un procès manifestement inique et ordonner leur libération immédiate, a déclaré Amnesty International le 20 mai 2022, à la veille d’une audience en appel qui se tiendra le 22 mai devant la chambre criminelle de la Cour d’appel, à Sanaa, au Yémen.

Depuis 2015, les autorités houthies détiennent arbitrairement Akram Al Walidi, Abdelkhaleq Amran, Hareth Hamid et Tawfiq Al Mansouri sans inculpation ni jugement, depuis plus de quatre ans. Ils ont été soumis à toute une série d’atteintes aux droits humains – disparition forcée, détention au secret et à l’isolement par intermittence, coups et privation de soins médicaux notamment. Le tribunal pénal spécial à Sanaa les a condamnés à mort en avril 2020 à l’issue d’un procès inique, un verdict contre lequel les accusés ont depuis fait appel.

« Les autorités houthies de facto doivent annuler ces condamnations à mort et libérer immédiatement ces journalistes. Depuis le début, il s’agit d’un simulacre de procès qui fait payer un lourd tribut à ces hommes et à leurs familles. Dans l’attente de leur libération trop attendue, ils doivent bénéficier de soins médicaux d’urgence ; en effet, priver des personnes gravement malades de soins médicaux est un acte de cruauté qui s’apparente à de la torture ou à des mauvais traitements, a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Les autorités houthies de facto doivent aussi libérer sans attendre les personnes qu’elles ont incarcérées uniquement pour régler leurs comptes sur le plan politique ou exercer un contrôle, notamment des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains, des opposant·e·s politiques et des membres de minorités religieuses. Elles sont tenues de respecter les droits fondamentaux et inaliénables des personnes sous leur contrôle. »

En octobre 2020, les quatre journalistes ont été transférés à la prison d’Exchange House, au Camp central de sécurité à Sanaa, en attendant d’être libérés dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers. Malgré l’ordonnance du procureur général, en date du 30 octobre 2020, ordonnant leur libération, ils ont été maintenus en détention. Selon leur avocat, les quatre hommes ont été privé des visites de leurs familles et de leurs avocats, soumis à des traitements cruels et privés d’un accès à des soins médicaux adaptés et opportuns.

Tawfiq al Mansouri est dans un état de santé critique. Il souffre d’une maladie de la prostate ainsi que de maladies chroniques, notamment de troubles cardiaques et de diabète. Amnesty International a interrogé un ancien prisonnier qui avait été détenu avec les quatre journalistes au Camp central de sécurité à Sanaa. Il a confirmé qu’on leur avait refusé des soins médicaux, qu’ils étaient détenus dans des conditions épouvantables, qu’on leur refusait les visites de leur famille et qu’ils n’avaient accès à de l’eau potable qu’une demi-heure par jour, via l’eau du robinet des toilettes. Le frère de Tawfiq a ajouté que sa famille n’était même pas autorisée à lui apporter des médicaments, alors qu’il avait appris par des détenus libérés que l’état de santé de Tawfiq était très préoccupant. Depuis 2020, les autorités refusent le transfert à l’hôpital de Tawfiq al Mansouri pour qu’il puisse être soigné.

Complément d’information

Toutes les parties au conflit au Yémen se rendent responsables de graves violations des droits humains, dont des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements, ainsi que des procès iniques.

Dans les zones sous leur contrôle, les forces houthies arrêtent et détiennent arbitrairement des détracteurs, dont des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des membres de la communauté baha’i, et ont infligé à de nombreuses personnes des procès iniques, des détentions au secret ou encore des disparitions forcées.

En mai 2021, Amnesty International a publié un rapportenquêtant sur ce qu’ont vécu des civil·e·s libérés dans le cadre d’accords politiques en 2020 et sur les conditions de libération qui ont contraint bon nombre d’entre eux à s’exiler, les Nations unies facilitant leur départ ; en outre, huit détenus ont été bannis dans d’autres régions du pays.

Les conditions dans les prisons et les centres de détention gérés par les Houthis sont catastrophiques : très forte surpopulation, nourriture et eau potable insuffisantes, et installations sanitaires déplorables. Selon Reporters sans frontières, 14 journalistes sont actuellement détenus au Yémen uniquement en raison de leur travail et deux journalistes ont été tués en 2022.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

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