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Un an après le début du mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement doit changer sa méthode de maintien de l’ordre

2 500 blessés côté manifestants et 1 800 côté force de l’ordre : ces chiffres officiels révèlent le caractère inédit des violences qui ont émaillé les manifestations en France depuis un an. Parmi les manifestants, vingt-quatre personnes ont été éborgnées et cinq ont eu une main arrachée. C’est dans le cadre de ce lourd bilan que le ministère de l’Intérieur travaille sur une révision de sa doctrine de maintien de l’ordre. Amnesty International exhorte aujourd’hui le gouvernement à intégrer pleinement les droits humains dans cette nouvelle doctrine pour mettre fin aux cas d’usage disproportionné et donc illégal de la force, à l’usage d’armes contraires au droit international et aux entraves au droit de manifester pacifiquement.

« Le maintien de l’ordre est un exercice difficile, en particulier quand certains manifestants commettent des violences, mais ceux et celles qui manifestent pacifiquement ne doivent pas voir leur droit entravé », déclare la présidente d’Amnesty International France, Cécile Coudriou. 

Depuis un an, en France, le nombre et la gravité des blessures lors des manifestations ont atteint des records. Parmi les victimes, se trouvent des manifestants pacifiques mais aussi de simples passants ainsi que des journalistes et observateurs. Le 2 février dernier, c’est un observateur de la Ligue des droits de l’homme qui a dû être évacué à l’hôpital après avoir été touché en pleine tête par un tir de projectile de la police.

« Cette gestion des manifestations dépasse aujourd’hui le mouvement des Gilets jaunes, comme on l’a vu avec les manifestations du 1er mai et celle des pompiers. Nous-mêmes, nous avons été “nassés” alors que nous étions en mission d’observation lors des manifestations autour du G7. Et lors de la marche pour le climat du 21 septembre 2019, nous avons été gazés alors que nous manifestions pacifiquement. Aujourd’hui, le maintien de l’ordre en France consiste trop souvent à appliquer une répression immédiate et de grande ampleur au point d’entraver les libertés fondamentales », explique Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer Libertés à Amnesty international France.

Parce qu’elles portent atteinte au droit de manifester pacifiquement, Amnesty International n’a cessé de condamner les mesures disproportionnées prises par les forces de l’ordre dans de nombreuses manifestations, notamment l’emploi massif de gaz lacrymogènes, le recours aux techniques de nasses, et l’utilisation des grenades explosives GLI-F4, de grenades de désencerclement et de lanceurs de balles LBD40.   

« Les Nations unies, le Défenseur des droits ou le Conseil de l’Europe se sont tous inquiétés de l’usage excessif de la force en France et des restrictions que cela entraîne sur le droit pour les personnes de manifester pacifiquement », rappelle Cécile Coudriou.

Certains pays européens ont adopté des pratiques de gestion des manifestations centrées sur l’idée de dialogue et de désescalade afin d’éviter d’avoir à recourir à la force. Même lorsque des violences sont commises par des manifestants, les autorités cherchent alors à limiter le recours à la force et à privilégier la protection du droit de manifester pacifiquement. Amnesty international a identifié de nombreuses pratiques permettant de mieux respecter les droits humains, telles que le recours à des agents de liaison pour dialoguer avec les manifestants ou l’abandon de certains armements.

« L’idée est de tout mettre en œuvre pour faire baisser les tensions et ne pas avoir à utiliser la force.   Et ce, en restaurant la confiance et la reconnaissance de la légitimité de la police. Il s’agit, par exemple, de communiquer avec les manifestants en évitant les injonctions et en écoutant leurs demandes. Ceci afin de leur permettre d’exercer leur liberté d’expression dans les meilleures conditions », précise Anne-Sophie Simpere.

Les organisations internationales, y compris la Cour européenne des droits de l’homme, reconnaissent que les autorités doivent éviter d’avoir recours à la violence même en cas d’un certain « désordre », comme par exemple les blocages routiers. Les forces de police doivent toujours évaluer l’opportunité d’intervenir et de déterminer si cela risque d’entraîner une escalade de violence.

 « La répression massive et indiscriminée est non seulement illégale, mais aussi contreproductive : elle tend à radicaliser tous les participants en créant une forme de solidarité face aux forces de l’ordre. Le résultat est contreproductif car les violences ne cessent pas et les droits des manifestants pacifiques sont menacés », ajoute Anne-Sophie Simpere.

« Un an après le début du mouvement des Gilets jaunes, Amnesty international appelle le ministère de l‘intérieur à changer de méthode en plaçant le respect des droits fondamentaux et la logique de désescalade au cœur de sa nouvelle doctrine de maintien de l’ordre », affirme Cécile Coudriou.

Amnesty International France I Service presse

Véronique Tardivel I 01 53 38 66 00 I 06 76 94 37 05 I vtardivel@amnesty.fr

Créée en 1961, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant de plus de 7 millions de membres et sympathisants qui œuvrent pour le respect, la défense et la promotion de tous les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Amnesty International a reçu le prix Nobel de la paix en 1977. La section française (AIF) a été créée en 1971. Son financement repose sur la générosité du public (200 000 donateurs), sur les ventes de produits de soutien et les cotisations de plus de 90 000 membres. AIF est agréée par le Comité de la charte du don en confiance.

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