Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Sénégal. La Cour de Justice de la CEDEAO ordonne l’abrogation de l’arrêté interdisant les manifestations politiques au centre-ville de Dakar

Dans une décision datant du 31 mars 2022, la Cour de Justice de la CEDEAO a demandé l’abrogation de l’arrêté ministériel no. 7580 du 20 juillet 2011 qui interdit les « manifestations à caractère politique » au centre-ville de Dakar, dans l’espace compris entre l’avenue El Hadj Malick Sy et le Cap Manuel, et prescrivant un périmètre de protection. 

La Cour de Justice a jugé que l’État du Sénégal a violé les droits à la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique du peuple sénégalais via cet arrêté du Ministère de l’Intérieur, communément appelé « arrêté Ousmane Ngom » qui contrevient aux articles 9 et 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, protégeant ces droits.

La décision de la Cour de Justice intervient suite à une plainte contre l’État du Sénégal faite par la section Sénégal d’Amnesty International et la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH) datant du 14 septembre 2020.

« La décision de la Cour de justice est claire sur le fait que l’arrêté a contrevenu aux libertés fondamentales pendant une décennie au Sénégal. Il incombe à l’État du Sénégal de respecter la décision de la Cour en abrogeant cet arrêté au plus vite »

Seydi Gassama, directeur exécutif de la section d'Amnesty International au Sénégal

« La décision de la Cour de justice est claire sur le fait que l’arrêté a contrevenu aux libertés fondamentales pendant une décennie au Sénégal. Il incombe à l’État du Sénégal de respecter la décision de la Cour en abrogeant cet arrêté au plus vite », a déclaré Seydi Gassama, directeur exécutif de la section d’Amnesty International au Sénégal.

La Cour a n’a pas donné droit aux raisons de sécurité et de protection des biens privés invoquées par l’État du Sénégal pour justifier cet arrêté, jugeant la portée de l’arrêté « indûment large et vague. » Selon la Cour « la référence à la menace pour la sécurité nationale n’est pas une baguette magique pour détourner une allégation de violation d’un droit de l’homme sans préciser la question de la sécurité nationale protégée ou que l’on cherche à protéger ». La Cour statue également que l’arrêté, en vigueur depuis 2011, « a pris un caractère indéfini » et qu’une restriction à un droit humain « n’est pas censée constituer une obstruction ou un déni perpétuel de la jouissance de ce droit ». Les arguments de la Cour peuvent avoir une résonnance dans la région d’Afrique de l’Ouest, au vu des restrictions à la liberté de réunion pacifique imposées par les autorités de certains pays pour des raisons vagues et larges de sécurité nationale.  

La Cour estime en outre que l’application de l’arrêté a constitué un préjudice pour le peuple sénégalais, pour qui la violation de ces droits, a généré « une détresse, une déception, une frustration évidente face à la suppression de la possibilité de recueillir et d’exprimer des opinions sur des questions politiques affectant l’Etat du Sénégal ». 

Avec ce jugement, la Cour de Justice donne raison aux arguments avancés par les défenseurs des droits humains depuis une décennie et réaffirme que les raisons de sécurité, définies vaguement et non circonscrites dans le temps, ne peuvent être invoquées pour restreindre des libertés fondamentales.

Alassane Seck, président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l'Homme.

« Avec ce jugement, la Cour de Justice donne raison aux arguments avancés par les défenseurs des droits humains depuis une décennie et réaffirme que les raisons de sécurité, définies vaguement et non circonscrites dans le temps, ne peuvent être invoquées pour restreindre des libertés fondamentales », a déclaré Alassane Seck, président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme.

La Cour de Justice, dans son jugement, a donc ordonné à l’état du Sénégal d’abroger cet arrêté ministériel, sous un délai de 3 mois, après la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO, soit avant le 30 juin 2022.

Complément d’information

L’arrêté ministériel no. 7580 du 20 juillet 2011 avait été pris dans le cadre des manifestations contre les révisions constitutionnelles pavant la voie à une 3e candidature consécutive du président Abdoulaye Wade. Interdisant toutes les manifestations à « caractère politique » au centre-ville de Dakar, où sont localisées la majorité des institutions gouvernementales, l’arrêté a été à la base de plusieurs interdictions de manifestations d’organisations de la société civile et de partis politiques, au cours des 11 dernières années. Le 4 septembre 2019, la Cour Suprême du Sénégal avait déclaré irrecevable un recours pour annulation de l’arrêté, soumis par la section Sénégal d’Amnesty International et la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH).

The post Sénégal. La Cour de Justice de la CEDEAO ordonne l’abrogation de l’arrêté interdisant les manifestations politiques au centre-ville de Dakar appeared first on Amnesty International.

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Sur le même pays

Sénégal : L’adoption de la loi d’amnistie serait un affront aux victimes des manifestations meurtrières et renforcerait l’impunité

Publié le : 04.03.24

Le projet de loi d’amnistie soumis au Parlement par le gouvernement sénégalais concernant les manifestations qui ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024 et au cours desquelles plus de 60 personnes...

Sénégal. Il faut enquêter sur les homicides et les violences policières à l’encontre des manifestant·e·s

Publié le : 13.02.24

Les 9 et 10 février, des forces de sécurité sénégalaises ont tué trois personnes, dont un adolescent de 16 ans, et ont procédé à des centaines d’arrestations dans le cadre d’une violente répression contre...

Sénégal : Les autorités doivent respecter le droit de réunion pacifique et la liberté de la presse

Publié le : 06.02.24

©Getty Images The post Sénégal : Les autorités doivent respecter le droit de réunion pacifique et la liberté de la presse appeared first on Amnesty International.

Sénégal : Les nouvelles restrictions entravant les libertés individuelles doivent cesser

Publié le : 03.08.23

Réagissant aux multiples restrictions de l’espace civique, aux arrestations et détentions arbitraires, Habibatou Gologo, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest...

Sénégal : Amnesty International demande une enquête indépendante sur la répression meurtrière lors des manifestations

Publié le : 08.06.23

Les autorités sénégalaises doivent immédiatement enquêter de façon indépendante et transparente sur la mort d’au moins vingt-trois personnes, dont 3 enfants, lors des manifestations violentes du 1er et...