Aller au contenu
Agir
Faire un don
ou montant libre :
/mois
Grâce à la réduction d'impôts de 66%, votre don ne vous coûtera que : 5,1 €/mois

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Singapour. Il faut annuler l’exécution imminente d’un Nigérian déclaré coupable d’infractions liées aux stupéfiants

Le gouvernement singapourien doit gracier un ressortissant nigérian devant être exécuté pour trafic de stupéfiants dans les jours à venir, a déclaré Amnesty International.
 
Chijioke Stephen Obioha sera pendu vendredi 18 novembre à moins que le président Tony Tan ne commue sa condamnation à la peine de mort, châtiment impérativement prévu par la loi sur le trafic de stupéfiants.
 
« Singapour prévoit de mettre brutalement fin à la vie de Chijioke Stephen Obioha d’ici une semaine, pour une infraction qui ne devrait, en vertu du droit international et des normes internationales, pas être punie par la peine de mort », a déclaré Josef Benedict, directeur du travail de campagne pour l’Asie du Sud-Est à Amnesty International.
 
« Il reste peu de temps au président Tan pour intervenir et empêcher que ce châtiment, le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, ne soit appliqué. Il doit user de ses pouvoirs afin d’octroyer une grâce à cet homme avant qu’il ne soit trop tard. »
 
Chijioke Stephen Obioha a été retrouvé en possession de plus de 2,6 kgs de cannabis en avril 2007, ce qui dépasse la limite de 500 grammes déclenchant la présomption automatique de trafic de stupéfiants en vertu du droit singapourien.

Aux termes du droit singapourien, lorsqu’il existe une présomption de détention et de trafic de stupéfiants, la charge de la preuve incombe à l’accusé et non plus au parquet. C'est là une violation du droit à un procès équitable et un renversement du principe de la présomption d'innocence.
 
Les infractions à la législation sur les stupéfiants n’entrent pas dans la catégorie des « crimes les plus graves » qui sont les seuls, au regard du droit international, à pouvoir emporter la peine capitale. Le droit international interdit par ailleurs l’application obligatoire de la peine de mort. Amnesty International est totalement opposée à la peine capitale en toutes circonstances, quelle que soit la nature du crime pour lequel cette sentence est prononcée.
 
« La peine de mort est inacceptable, quelles que soient les circonstances, mais le fait que le droit de l’accusé à un procès équitable, en particulier son droit à la présomption d’innocence tant que sa culpabilité n’a pas été établie, n’a pas été respecté rend ce cas particulièrement alarmant », a déclaré Josef Benedict.
 
« Ceci est un rappel de l’absolue nécessité pour Singapour de rétablir immédiatement un moratoire officiel sur les exécutions dans l’objectif d’abolir la peine de mort, et de commuer sans délai toutes les peines capitales. »
 
La famille de Chijioke Stephen Obioha, qui vit au Nigeria et au Royaume-Uni, n’a pas été en mesure de lui rendre visite à Singapour et sa capacité à l’aider à été limitée.
 
Tout au long de la procédure, elle a reçu des mises à jour sporadiques et souvent tardives, notamment lorsqu’un représentant légal a été écarté de l’affaire.
 
Anthony, le frère de Chijioke, a qualifié celui-ci de « très travailleur et instruit », et a dit à Amnesty International qu’apprendre son arrestation avait été un « énorme choc pour la famille ».
 
« Notre famille a consenti de gros efforts financiers et physiques pour sa défense, mais comme l’absence de moyens a restreint notre accès à Singapour, il a été difficile de poursuivre ces efforts afin de concrétiser son souhait d’engager un avocat [de son choix] », a déclaré Anthony Chijioke.
 
« Il a eu de nombreux conseillers désignés par le gouvernement mais il n’était pas content de leur travail, et la famille n’était pas satisfaite du degré de communication qu’ils ont établi avec nous. Nous avons été tenus dans l’ignorance pendant très longtemps. »

Complément d’information

Chijioke Stephen Obioha a été débouté de son appel contre sa déclaration de culpabilité et sa condamnation en août 2010.

Après le rejet de son recours en grâce en avril 2015, son exécution a été fixée au 15 mai 2015 mais a été reportée la veille de cette date afin de lui permettre de déposer une demande dans le but de bénéficier d’un nouveau procès.

Ce n’est que le 25 octobre 2016 que sa famille a été informée qu’il avait retiré cette demande plus tôt cette année, après avoir suivi un conseil juridique selon lequel il ne pouvait prétendre à un nouveau procès.

La Cour d’appel a donc annulé le report de l’exécution, qui est désormais prévue pour le 18 novembre.

Chijioke Stephen Obioha a présenté un nouveau recours en grâce auprès du président, la seule personne ayant le pouvoir de commuer sa condamnation à mort.

À l'heure actuelle, 103 pays ont aboli la peine capitale pour toutes les infractions, et 141 sont abolitionnistes en droit ou en pratique.

Espace journalistes

Contact presse

Pour toute demande d'interview ou recevoir nos communiqués de presse :

+33 1 53 38 66 00

+33 6 76 94 37 05 (soir & week-end)

spresse@amnesty.fr

Sur le même pays

Singapour. Illégales et honteuses, les exécutions de personnes dans des affaires de stupéfiants continuent, dont celle d’une femme pour la première fois en 20 ans

Publié le : 28.07.23

En réaction à ce qui semble être la première exécution d’une femme à Singapour depuis deux décennies et à la deuxième exécution de la semaine dans le pays, Chiara Sangiorgio, spécialiste de la peine de...

Singapour. Il faut stopper les exécutions imminentes et illégales pour trafic de stupéfiants

Publié le : 25.07.23

En réaction aux informations selon lesquelles deux exécutions pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants doivent avoir lieu mercredi 26 et vendredi 28 juillet, Chiara Sangiorgio, spécialiste...

Singapour. Exécution arbitraire et illégale d’un homme pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, au mépris des droits humains

Publié le : 26.04.23

Réagissant à l’exécution par pendaison, le 26 avril, du Singapourien Tangaraju Suppiah, qui avait été déclaré coupable d’avoir participé à un trafic portant sur un kilogramme de cannabis à l’issue d’un...

Singapour. Cinquième exécution en moins de quatre mois

Publié le : 22.07.22

En réaction à l’exécution signalée de Nazeri bin Lajim à Singapour le 22 juillet 2022, Chiara Sangorgio, spécialiste de la peine de mort à Amnesty International, a déclaré : « Cinq personnes ont été pendues...

Singapour. Il faut mettre fin à la vague de pendaisons et instaurer sans attendre un moratoire sur les exécutions

Publié le : 07.07.22

En réaction à l’exécution du ressortissant malaisien Kalwant Singh à Singapour, ainsi qu’à celle d’un autre homme, Emerlynne Gil, directrice régionale adjointe pour les recherches à Amnesty International,...