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République Démocratique du Congo. Les autorités doivent arrêter d’asphyxier la liberté de la presse

Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) doivent garantir et protéger les libertés de la presse et de l’information, a déclaré Amnesty International alors que la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée ce 3 mai.

« Les professionnels des médias sont les yeux et les oreilles de la société. En RDC, ils sont régulièrement arrêtés arbitrairement, tabassés, humiliés, leur matériel saisi. Entre 2015 et 2017, Internet a été coupé et filtré dans le pays à au moins deux reprises, et le signal de deux des radios les plus écoutées brouillé ou interrompu, » a déclaré Evie Francq, chercheur sur la RDC à Amnesty International.

 

 

« Nous dénonçons ce musèlement de la presse et la tendance à garder la population dans l’ignorance, en particulier dans le contexte de la crise politique et sécuritaire qui sévit actuellement en RDC.»

Le classement mondial de la liberté de la presse 2017, établi par Reporters Sans Frontières, place la RDC au 154 ème rang sur 180 pays observés ; soit un recul de deux places par rapport à 2016, et son plus mauvais score depuis 2002. Entre 2015 et 2016, les autorités ont multiplié la fermeture des médias et mis en place des mesures administratives restrictives pour la presse dont la Radio-Télévision Jua de l’opposant Jean-Claude Muyambo et Radio-Television Nyota et Télévision Mapendo appartenant à l’ancien gouverneur Moïse Katumbi qui a rejoint l’opposition en 2015.

Les autorités ont justifié ces mesures par le non-respect des obligations fiscales de la part de ces médias. Cependant les mesures de fermeture continuent jusqu’à ce jour alors que certaines de ces médias se sont acquittés de leurs obligations fiscales. Le signal de Radio France Internationale dans la capitale congolaise est aussi coupé depuis le 4 novembre 2016. La plupart du temps, les mesures de fermeture ne sont ni écrites ni notifiées formellement. Les médias concernés se trouvent souvent dans l’impossibilité de se pourvoir en justice.

L’engagement du gouvernement de rouvrir les médias fermés, en application des mesures dites de « décrispation » prévues dans l’accord politique du 31 décembre 2016, n’a été que partiellement tenu. La plupart de ces médias sont toujours fermés à ce jour.

« Les médias jouent un rôle primordial pour informer la population et permettre un débat démocratique, les attaques contre eux et les journalistes doivent cesser. Les autorités devraient comprendre qu’il est dans leur intérêt d’encourager et protéger une presse libre et indépendante qui rapporte les faits, les analyse, et crée des plateformes pour que les citoyens et d’autres acteurs puissent en débattre, » a déclaré Evie Francq.

« Amnesty International dénonce en particulier la coupure arbitraire et prolongée du signal de Radio France Internationale à Kinshasa, qui dure depuis novembre 2016, et demande sa réouverture sans condition. »

Complément d’information

La RDC traverse une situation de crise sérieuse suite à la non-tenue des élections pour, entre autres, permettre l’alternance au sommet de l’Etat, le second et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila ayant expiré en décembre 2016. Sur le plan sécuritaire et humanitaire, les conflits armés persistent dans l’est du pays, et de nouveaux foyers de violence qui ont entrainé des violations et abus des droits humains ont émergé dans plusieurs autres parties du pays.

Dans ce contexte tendu, Amnesty International a, en 2016, documenté plusieurs cas de restriction des libertés publiques et des actes de répression contre les voix critiques, y compris les médias. Reporters Sans Frontière a noté qu’en plus d’un recul inquiétant de la liberté de la presse en RDC ces dernières années, les responsables des attaques et du harcèlement contre les médias et les journalistes, qui sont le plus souvent des agents des forces de sécurité, des services de renseignement, et l’administration publique, restent impunis.

Le 12 novembre 2016, le gouvernement Congolais, à travers le ministère de la communication et des médias, a pris un décret très restreignant pour les médias étrangers. Le décret jugé « préoccupant » par les Nations-Unies, prévoit que « les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère peuvent être autorisées à opérer dans la radiodiffusion sonore et de la télévision en RDC sous réserve de réciprocité et moyennant une participation majoritaire en faveur des Congolais (…) ».

Le 2 janvier 2017, le porte-parole du gouvernement avait annoncé la réouverture de « tous les médias fermés par mesures administratives », à la faveur de la décrispation prévue dans l’accord politique du 31 décembre 2016 entre la majorité au pouvoir et l’opposition politique. Mais cinq mois plus tard, ils sont toujours fermés.

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