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Abdelfatah al-Sissi à la base aérienne militaire d'Almaza au Caire, le 22 mai 2013.

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Nord du Sinaï : des éléments attestent des exécutions extrajudiciaires par l'armée égyptienne

Dans cette vidéo diffusée par le porte-parole des forces armées égyptiennes le 1er août afin de rendre compte de l’avancée des opérations menées contre les membres de groupes armés, on peut voir un soldat tirer à bout portant sur un homme endormi sous un abri de fortune. Dans une autre séquence, on peut voir un homme non armé se faire tirer dessus depuis les airs alors qu’il court dans le désert, avant de s’écrouler.

Dans cette vidéo, la voix off du narrateur vante le succès des opérations menées par les forces armées égyptiennes dans le Nord-Sinaï et annonce le chiffre de 89 djihadistes tués sur un laps de temps non précisé.

« Les images très troublantes de cette vidéo de propagande de l’armée égyptienne, qui célèbre l’homicide délibéré commis de sang-froid par des soldats de deux personnes non armées ne représentant pas de menace pour la vie d’autrui, offrent un aperçu des crimes perpétrés au nom de la lutte contre le terrorisme en Égypte, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Le procureur général d’Égypte doit immédiatement mener des investigations efficaces, impartiales et indépendantes sur ces exécutions extrajudiciaires manifestes, en vue de traduire les responsables présumés en justice, dans le cadre de procès équitables, devant des juridictions civiles. »

Aux termes du droit international relatif aux droits humains, la compétence pénale des tribunaux militaires doit s’appliquer uniquement aux membres des forces de sécurité jugés pour manquement à la discipline militaire et ne doit pas s’étendre aux atteintes aux droits humains ni aux crimes de droit international.

Le soldat que l’on voit dans la vidéo tirer sur l’homme dans la tente utilise un fusil d’assaut M4 doté d’un viseur laser PEQ et d’une lunette ACOG (viseur optique avancé de combat), tous deux de fabrication américaine. Recevant une aide militaire annuelle qui s’élève à 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros), l’Égypte compte parmi les plus gros bénéficiaires de l’aide militaire fournie par les États-Unis.

« Étant donné la gravité des violations des droits humains commises en toute impunité en Égypte, comme l’atteste cette vidéo choc, les États-Unis doivent veiller à ce que l’octroi de financement militaire étranger alloué à l’Égypte – l’un des plus gros bénéficiaires de l’aide militaire, de longue date – soit soumis à la mise en place par le gouvernement de mesures tangibles visant à mettre un terme aux violations commises dans le pays et à amener les membres des forces de sécurité à rendre des comptes, a déclaré Philip Luther.

« Les scènes horribles de cette vidéo rappellent avec force que les autorités égyptiennes ne font pas grand cas du droit international et que les exportateurs d’armements risquent de se rendre complices de ces violations. La communauté internationale, notamment les États-Unis et les États membres de l’UE, doivent suspendre tout transfert d’armements ou d’équipement militaire lorsqu’il existe un risque avéré qu’ils ne soient utilisés pour commettre des violations des droits humains. »

Amnesty International n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les images présentées dans cette vidéo diffusée par les forces armées ni de confirmer la date ou le lieu des événements. Ces images ont été diffusées à la suite de deux attaques menées par des extrémistes qui ont fait cinq morts et huit blessés parmi les soldats et un mort et quatre blessés parmi les civils. Wilayet Sinaï (Province du Sinaï), groupe armé qui opère dans le Nord-Sinaï, a revendiqué la responsabilité de la première.

Ce n’est pas la première fois que l’armée est accusée de commettre des exécutions extrajudiciaires et aucune n’a fait l’objet d’une enquête indépendante.

Complément d’information

L’Égypte interdit aux médias de couvrir les opérations menées dans le Nord-Sinaï et interdit aux médias, aux organisations de défense des droits humains et aux observateurs indépendants de se rendre dans la région.

Le journaliste Ismail al Iskandarani est détenu depuis novembre 2015 et a été condamné à 10 ans de prison par un tribunal militaire au motif qu’il a couvert la situation dans le Nord-Sinaï.

L’armée et les forces de sécurité égyptiennes combattent les islamistes dans le Nord-Sinaï depuis 2011.

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