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Nicaragua. Les tactiques utilisées par le gouvernement pour étouffer la critique et les revendications sociales aggravent la crise des droits humains

Depuis le début, en 2018, de la crise des droits humains qui secoue le Nicaragua, le gouvernement ne tolère aucune forme de dissidence ou de critique. Les autorités se sont appliquées à éradiquer, à tout prix, le militantisme et la défense des droits humains, déclare Amnesty International dans un nouveau rapport publié le 15 février 2021.

Dans le rapport intitulé Silencio a cualquier costo: Tácticas del Estado para profundizar la represión en Nicaragua, Amnesty International dénonce les stratégies utilisées par les autorités du Nicaragua tout au long de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire récente du pays, qui a vu toute personne s’opposant aux politiques du gouvernement menacée d’être privée de sa liberté, voire de la vie. 

« Depuis presque trois ans, le gouvernement de Daniel Ortega démontre encore et encore qu’il est prêt à tout pour empêcher la réalisation les droits humains au Nicaragua. Il est essentiel de mettre un terme aux actions des autorités du Nicaragua, qui piétinent de manière constante la dignité des milliers de victimes de la répression », a déclaré Erika Guevara Rosas directrice régionale pour les Amériques à Amnesty International.

« Lorsque les images de la violente répression des manifestations de masse, déclenchées par une série de réformes du système de sécurité sociale, ont fait la une des principaux journaux du monde entier en 2018, il semblait que la crise des droits humains dans le pays était arrivée à son comble. Mais le cauchemar a continué. »

Des organisations locales continuent de dénoncer l’utilisation du système judiciaire par le gouvernement pour emprisonner des militant·e·s à l’issue de procès iniques. Fin novembre 2020, date de la finalisation du rapport, plus de 100 personnes étaient toujours derrière les barreaux pour avoir exercé leurs droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique.

Dans les prisons, les personnes détenues en raison de leur militantisme continuent de signaler de mauvais traitements et des manœuvres de harcèlement comme moyens de sanction supplémentaires. La pandémie de COVID-19 a aggravé les problèmes préexistants liés aux conditions de détention au Nicaragua et a suscité une grande inquiétude pour les familles des personnes emprisonnées et les organisations de défense des droits humains, qui s’inquiètent des conditions imposées aux personnes détenues.

Des organisations locales avec lesquelles Amnesty International s’est entretenue ont déclaré que des dizaines de personnes détenues pour des motifs politiques souffraient de problèmes de santé les rendant particulièrement vulnérables au COVID-19. D’après des témoignages recueillis par Amnesty International, bien que quelques personnes détenues aient manifesté des symptômes qui pourraient correspondre au virus, les tests sont presque inexistants, comme les soins médicaux.

Lorsque les détenu·e·s sont libérés de prison, la situation ne s’améliore pas considérablement. Des militant·e·s qui ont été emprisonnés et leurs proches ont déclaré que le harcèlement qu’ils ont subi à leur retour était tel qu’il les empêchait de mener leurs activités quotidiennes, comme travailler ou étudier, et qu’ils continuaient leur militantisme dans un contexte très dangereux pour leur vie et leur liberté.

Les mesures d’intimidation constatées comprennent des contrôles excessifs des autorités migratoires et de la police aux frontières avec les pays voisins, des mesures de harcèlement policier lors d’événements religieux, une surveillance constante des domiciles par des policiers, des arrestations, des agressions physiques, des menaces verbales directes de policiers, des messages de menaces peints sur le domicile des militant·e·s, des attaques visant leur domicile, et des atteintes à leur patrimoine et à leurs sources de revenus.

En décembre 2020, des organisations locales estimaient que 31 personnes qui avaient été emprisonnées avaient été de nouveau arrêtées et étaient privées de liberté pour avoir exercé leurs droits.

Les journalistes et défenseur·e·s des droits humains vivent dans un contexte de harcèlement permanent de la part des autorités. Bon nombre de ces personnes ont vu leur statut juridique révoqué, leurs biens saisis et, récemment, leurs installations détruites. De plus, depuis octobre 2020, l’État a entamé l’adoption d’un ensemble de lois qui mettent en péril l’exercice des droits humains, notamment les droits aux libertés d’expression et d’association.

« Les lois qui sont en cours d’adoption sont des instruments de répression permettant de légaliser toutes les agressions dont sont depuis longtemps victimes les défenseur·e·s des droits humains », a déclaré à Amnesty International Vilma Nuñez, défenseure des droits humains du Centre nicaraguayen des droits humains.  

En raison des menaces et du harcèlement qu’elles subissent de manière constante, des centaines de milliers de personnes, notamment des journalistes et des défenseur·e·s des droits humains, ont dû fuir vers d’autres pays pour protéger leur liberté et leur vie. « J’avais le choix entre la prison, le cimetière ou l’exil », a expliqué à Amnesty International le défenseur des droits humains Gonzalo Carrión, qui ne vit aujourd’hui plus au Nicaragua.

Les défenseur·e·s des droits humains craignent que le pire soit encore à venir. Ils affirment que, dans le contexte de campagne électorale à l’approche du scrutin présidentiel de novembre 2021, les violations des droits humains, qui ne se sont pas arrêtées, se feront plus nombreuses, le gouvernement essayant de réduire au silence toute forme d’opposition ou de critique.

« Il semble impossible d’obtenir justice au Nicaragua. La communauté internationale doit prendre des mesures décisives pour mettre fin au cauchemar que vit la population et apporter un soutien total à toutes les personnes qui continuent de lutter pour un Nicaragua libre de toute répression. Nous continuerons notre travail de dénonciation jusqu’à ce que le gouvernement du Nicaragua rende des comptes pour ses actions et mette fin aux violations des droits humains », a déclaré Erika Guevara Rosas.

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