La Chronique d'Amnesty International France | Déc.2022 - 10 jours pour signer

Justice aux ordres

La mésaventure de l'activiste russe Arshak Makichyan est la parfaite illustration de l'abus de pouvoir de l'admnistration russe instrumentalisant la justice pour punir celles et ceux qui osent dénoncer l'invasion ukrainienne. On rembobine : ce jeune Russe de 28 ans, inspiré par Greta Thunberg, organise régulièrement des manifestations pour la défense du climat à Moscou. En mars 2022, après s'être fait arrêter à plusieurs reprises, il se réfugie en Allemagne avec sa femme. Depuis Berlin, il continue de manifester contre l'invasion de l'Ukraine, mais cette fois, devant l'ambassade de Russie. Fin octobre, Arshak Makichyan apprend qu'il est apatride. En son absence et sans l'avertir, le tribunal de Moscou lui a retiré sa nationalité, ainsi qu'à son frère et à son père, tous d'origine arménienne. Des représailles qui s'appuient sur une nouvelle disposition législative. Celle-ci permet de modifier le droit à la citoyenneté de personnes d'origine étrangèe, comme Arshak Makichyan, né arménien avant de devenir russe à l'âge de 10 ans. Quand la justice est à la botte du pouvoir, cela porte un nom : dictature.

Ce mois-ci, La Chronique est consacrée à ces personnes, victimes de répression, dont le seul tort est d'avoir manifesté leur opinion.