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Eswatini. Les parlementaires détenus doivent être libérés immédiatement et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées

Les autorités de l’Eswatini doivent abandonner toutes les charges fallacieuses retenues contre les parlementaires Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube et veiller à leur libération immédiate, a déclaré Amnesty International juste avant que leur procès débute le 20 octobre. Placés en détention dans le contexte d’une vague de manifestations, ces deux hommes ont été inculpés au titre de la Loi relative à la répression du terrorisme et pour avoir enfreint les règles liées à l’épidémie de COVID-19.

Ils ont été placés en détention au poste de police de Mbabane le 25 juillet, environ un mois après le début des manifestations en faveur de la démocratie en Eswatini. Depuis mai, au moins 80 personnes ont été tuées par les forces de sécurité et beaucoup d’autres ont été arrêtées car elles étaient soupçonnées d’avoir participé à des manifestations réclamant des réformes politiques dans la dernière monarchie absolue d’Afrique.

L’arrestation et le placement en détention de Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube sont une parodie de justice. Ils ont été arrêtés pour avoir exercé pacifiquement leur liberté d’expression et de réunion

Deprose Muchena

« L’arrestation et le placement en détention de Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube sont une parodie de justice. Ils ont été arrêtés pour avoir exercé pacifiquement leur liberté d’expression et de réunion, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.

« Ces deux hommes doivent être libérés immédiatement et sans condition, et les charges retenues contre eux doivent être abandonnées. Les autorités de l’Eswatini doivent respecter les droits relatifs à la liberté d’expression et de réunion pacifique et permettre aux personnes de militer politiquement sans crainte de représailles. »

Ces deux hommes doivent être libérés immédiatement et sans condition, et les charges retenues contre eux doivent être abandonnées

Deprose Muchena

Début octobre, un manifestant a été hospitalisé dans un état critique après avoir reçu une balle dans la tête tirée par les forces de sécurité de l’Eswatini devant le Parlement lors d’une manifestation visant à remettre une pétition à l’ambassade des États-Unis pour demander aux autorités américaines d’intervenir après l’arrestation et le placement en détention des deux parlementaires. Les manifestations en faveur de la démocratie et contre les violences policières se sont poursuivies à travers le pays la semaine dernière. Un manifestant, Nhlanhla Kunene, a été tué par les forces de sécurité à Siteki. Cet événement a déclenché une autre vague de manifestations appelant à la libération des manifestant·e·s pacifiques, notamment des deux parlementaires. Plus de 1 000 personnes ont été arrêtées, dont des élèves de l’enseignement primaire et secondaire qui ont depuis rejoint le mouvement en faveur de réformes politiques. Dans certains cas, les forces de sécurité ont également agressé des élèves qui participaient aux manifestations et fermé des établissements scolaires.

Récemment, le roi Mswati III a déclaré qu’il n’était pas disposé à négocier avec les « fumeurs de dagga » et les ivrognes, termes qu’il utilise pour désigner les manifestants prodémocratie.

Tandis que le mouvement continue de prendre de l’ampleur, les autorités ont déployé les forces de sécurité pour réprimer la contestation, fermé des établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre et ordonné à des opérateurs de téléphonie mobile de couper l’accès à Internet et aux plateformes de réseaux sociaux.

« La fermeture d’établissements scolaires et les coupures de l’accès à Internet sont des actes arbitraires qui bafouent clairement des droits fondamentaux. Rien ne sera résolu en privant les personnes de leurs droits humains, notamment à l’éducation et à la liberté d’expression, a déclaré Deprose Muchena.

Les autorités doivent ouvrir de toute urgence le dialogue avec les manifestant·e·s et cesser de réprimer la contestation

Deprose Muchena

« Les autorités doivent ouvrir de toute urgence le dialogue avec les manifestant·e·s et cesser de réprimer la contestation. Elles doivent libérer immédiatement toutes les personnes ayant manifesté pacifiquement, soupçonnées d’avoir organisé les manifestations ou arrêtées uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Si les autorités ont des preuves que des manifestant·e·s ont commis une infraction reconnue par la loi, elles doivent veiller à ce qu’ils soient traduits devant des tribunaux dans le cadre de procès équitables. »

Complément d’information

Les parlementaires Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube ont été arrêtés dans la soirée du 25 juillet 2021 et sont maintenus depuis lors en détention au poste de police de Mbabane. Ils font l’objet d’accusations formulées en termes vagues, au titre de la Loi relative à la répression du terrorisme. Les manifestations en faveur de la démocratie ont débuté en juin dans le royaume d’Eswatini, après la mort dans des circonstances mystérieuses d’un étudiant en droit de 25 ans, Thabani Nkomonye. Selon certaines informations, celui-ci serait mort aux mains de la police.

Depuis le début des manifestations réclamant des réformes politiques, le gouvernement de l’Eswatini exerce une répression sans merci des droits humains. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et de nombreuses autres ont été torturées, arrêtées ou enlevées. Des coupures de l’accès à Internet et aux télécommunications ont en outre été ordonnées, dont une par la fille aînée du roi, la princesse Sikhanyiso, le 15 octobre pendant deux heures pour étouffer la liberté d’expression.

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