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Chine. La peine de prison « scandaleuse » prononcée contre un pasteur engagé bafoue outrageusement les libertés religieuses

Réagissant à la déclaration de culpabilité et à la condamnation du pasteur Wang Yi de l’Église de l’alliance de la pluie d’automne, à Chengdu, en Chine, Patrick Poon, chercheur sur la Chine à Amnesty International, a déclaré :

« La décision rendue le 30 décembre 2019 bafoue outrageusement les libertés religieuses supposées en Chine. Wang Yi ne faisait que pratiquer sa religion et lutter pacifiquement pour les droits humains en Chine.

« Cette condamnation à neuf ans d’emprisonnement est scandaleuse et injuste. Wang Yi est un prisonnier d’opinion et doit donc être libéré immédiatement et sans condition.

« Le fait que Wang Yi ait ressenti le besoin de préparer à l’avance une déclaration réfutant les conclusions du tribunal et tout « aveu » qu’il aurait pu être forcé à faire en dit long. En Chine, les pratiquants religieux vivent sous la menace permanente d’être poursuivis en justice et condamnés pour des accusations motivées par des considérations politiques. »

Complément d’information

Le 30 décembre 2019 au matin, le pasteur Wang Yi de l’Église de l’alliance de la pluie d’automne a été condamné à neuf ans d’emprisonnement par le tribunal populaire intermédiaire de la ville de Chengdu, dans le sud-ouest de la province chinoise du Sichuan. Il était poursuivi pour « opérations commerciales illégales » et « incitation à la subversion de l’État », des chefs d’accusation vagues souvent utilisés contre les dissident·e·s et les militant·e·s qui expriment des critiques à l’égard des autorités.

Début décembre 2018, la police de Chengdu avait effectué une descente dans les locaux de l’Église de l’alliance de la pluie d’automne. Une centaine de membres de l’Église, y compris Wang Yi, avaient été arrêtés et interrogés par la police dans les jours suivants. Certains avaient indiqué qu’on leur avait demandé de signer un document dans lequel ils s’engageaient à ne plus participer aux réunions de l’Église.

Trois jours après la descente de police, le 12 décembre 2018, l’Église avait publié une déclaration écrite rédigée plusieurs mois auparavant par le pasteur Wang Yi, dans laquelle il exprimait sa détermination à défendre la liberté de religion.

Wang Yi avait écrit : « Quelles que soit les accusations dont le gouvernement m’inculpera, quelles que soient les horreurs qu’il dira sur moi, si ces accusations sont liées à ma foi, mes écrits, mes déclarations ou mes enseignements, il ne s’agira que de mensonges et de la tentation de démons. Je les nie catégoriquement. Je purgerai ma peine, mais je ne servirai pas la loi. Je serai exécuté, mais je ne plaiderai pas coupable. »

Fondée en 2005, l’Église de l’alliance de la pluie d’automne est l’une des plus grandes et des plus importantes Églises « domestiques » de Chine. Les dirigeants et les membres de l’Église ne voulaient pas l’enregistrer auprès du Bureau des affaires religieuses ni du Mouvement protestant des trois autonomies, auquel les Églises protestantes doivent être affiliées pour être reconnues par les autorités. Ce type d’Église est communément appelé Église « domestique » car ses membres se réunissent généralement dans leurs maisons pour pratiquer leur foi. Les autorités locales peuvent prononcer des sanctions pénales et administratives contre les pratiquants qui mènent des activités en dehors du cadre des « associations religieuses patriotes » approuvées par l’État.

Nombre de catholiques, de protestants, de bouddhistes tibétains, de musulmans ouïghours et de pratiquants du Fa Lun Gong ont été harcelés et même emprisonnés en raison de leur lutte pour pratiquer librement leur religion ou leur foi, mais de récentes réglementations et modifications législatives ont renforcé le contrôle du gouvernement chinois sur les pratiques religieuses.

Par exemple, depuis l’entrée en vigueur du « Règlement relatif aux affaires religieuses » en février 2018, des Églises « domestiques » ont fait état de nouvelles mesures de répression à leur encontre un peu partout dans le pays, notamment dans les provinces du Henan, du Zhejiang, du Guangdong et de Heilongjiang. Les autorités ont retiré des croix et des inscriptions chrétiennes des lieux de culte, confisqué ou vandalisé des biens ecclésiastiques, ordonné à des Églises de fermer et interrogé des dirigeants et des fidèles.

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