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Amériques. Les États peuvent vaincre la pandémie de COVID-19 en menant des campagnes de vaccination conformes à 10 obligations en matière de droits humains

Les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes doivent donner la priorité aux groupes les plus à risque pour la vaccination contre le COVID-19 et assurer une transparence totale en ce qui concerne l’élaboration et la mise en œuvre de leurs campagnes de vaccination ainsi que leurs interactions avec les entreprises pharmaceutiques, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport publié le 25 mars 2021. Intitulé Vaccines in the Americas: Ten Human Rights Musts to ensure health for all, le rapport examine la campagne de vaccination dans 17 pays d’Amérique latine et des Caraïbes et présente 10 recommandations pour les gouvernements et les entreprises.

« Le lancement de la vaccination contre le COVID-19 a donné de l’espoir à une région qui faisait déjà face à de nombreuses crises de droits humains, dont plusieurs sont exacerbées par la pandémie. Un an après le début des confinements en Amérique latine et dans les Caraïbes, les gouvernements doivent profiter de la vaccination pour réduire les inégalités, et non pas pour les aggraver », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International.

Alors que des élections présidentielles ou législatives se tiennent dans plusieurs pays de la région en 2021, le rapport prévient que des pressions politiques et la corruption pourraient affecter l’accès aux vaccins et le droit universel à la santé. Il appelle également les gouvernements à mener des consultations dans le cadre de l’élaboration des campagnes de vaccination et à veiller à ce que les groupes les plus à risque, notamment les professionnel·le·s de la santé et les personnes âgées, ainsi que les groupes marginalisés comme les populations autochtones, les migrant·e·s, les réfugié·e·s, les personnes d’origine africaine et les personnes privées de liberté, entre autres groupes discriminés, ne soient pas laissés pour compte dans le cadre de l’administration des vaccins.

« Alors que 10 pays organisent des élections cette année dans une région où la corruption dans le secteur de la santé est courante, il existe un risque bien réel que les gouvernements utilisent des arguments de vaccination à des fins politiques. Les responsables politiques ne doivent pas se servir des vaccins pour récompenser leurs sympathisant·e·s ou faire pression sur des secteurs de la société qui les critiquent. La santé est un droit humain qui ne doit jamais être entravé par la politique », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Amnesty International appelle les États à assurer l’accès aux informations et la transparence, car ce sont des éléments essentiels à la mise en œuvre de campagnes de vaccination adaptées. Bien que fournissant des vaccins vitaux, les entreprises pharmaceutiques ont également entravé la transparence des négociations avec des pays de la région, ce qui peut affecter l’accès universel aux vaccins. En plus d’avoir mené plus d’une vingtaine d’entretiens, l’organisation a formulé des demandes d’informations à 17 pays, avec notamment des questions sur certains éléments spécifiques des négociations et des contrats entre les gouvernements et les entreprises pharmaceutiques. Si sept gouvernements ont répondu à ces demandes, pas un seul n’a fourni de réponse complète.

« Dans un contexte de pénurie mondiale de vaccins, la transparence et l’obligation de rendre des comptes en ce qui concerne l’élaboration, la production, l’achat et la répartition des vaccins sont essentielles. Les entreprises pharmaceutiques sont tenues de respecter les droits humains au titre du droit international, qui impose aux acteurs privés de prendre des mesures proactives pour empêcher les atteintes aux droits humains, de partager leurs connaissances et la technologie en vue de maximiser le nombre de doses de vaccin disponibles, et de travailler ensemble pour veiller à ce que les personnes les plus exposées au COVID-19 puissent avoir accès à des vaccins vitaux immédiatement. Elles doivent faire partie d’une solution fondée sur les droits humains », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Au moment de la rédaction du rapport, 13 pays avaient rendu publics leurs projets de vaccination. Très peu avaient consulté des expert·e·s, les populations ou la société civile dans le cadre de la phase d’élaboration, et certains avaient négligé des populations à risque. Bien que dans 13 pays, les campagnes donnent la priorité aux professionnel·le·s de la santé pour la vaccination, Amnesty International a reçu des informations du Mexique, du Pérou et du Brésil indiquant que les responsables administratifs ou les membres de la direction de certains hôpitaux pourraient être vaccinés avant les personnes en première ligne traitant les patient·e·s atteints du COVID-19. Seuls six pays tenaient des registres mis à jour avec des données ventilées par genre, profession, lieu, entre autres données, sur le nombre de professionnel·le·s de la santé ayant contracté le COVID-19 au cours de la pandémie. Plusieurs pays font face à de graves pénuries de professionnel·le·s de la santé, avec un nombre de médecins et d’infirmières/infirmiers par habitant inférieur au seuil que l’OMS considère comme minimal pour assurer des soins de santé élémentaires dans les pays les plus pauvres du monde.

« Les insuffisances choquantes en matière de personnel, de registre et de protection du secteur de la santé en Amérique latine montrent une nouvelle fois que la croissance économique dans ces pays ne s’est pas traduite par une meilleure protection des droits sociaux ni par des systèmes de santé plus robustes. Une campagne de vaccination solide n’est pas possible sans des professionnel·le·s de la santé et des systèmes de santé correctement protégés », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Bien que plusieurs pays aient intégré les populations autochtones aux groupes prioritaires pour la vaccination, le Chili, la République dominicaine, le Salvador, le Guatemala, le Honduras et le Mexique n’évoquent aucun protocole concernant ces populations dans leurs projets. Les populations autochtones, qui représentent une grande partie de la population dans plusieurs de ces pays, ont été systématiquement marginalisées et exclues des politiques publiques pendant des siècles.

De plus, le Chili, la Colombie, le Mexique, la République dominicaine, le Guatemala, le Salvador et le Costa Rica ont imposé des obstacles considérables à l’accès aux vaccins pour les migrant·e·s et les réfugié·e·s, ou leur ont même ouvertement bloqué l’accès aux vaccins, bien que le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés ait affirmé que l’intégration de ces groupes à la vaccination est essentielle pour mettre un terme à la pandémie.

Si de nombreux gouvernements se sont publiquement engagés à rendre les vaccins contre le COVID-19 gratuits pour toutes et tous, seuls neuf des 17 pays couverts dans le rapport ont officiellement confirmé cet engagement en l’intégrant à leurs projets officiels ou en adoptant des lois à ces fins. Dans le même temps, des membres du secteur privé dans plusieurs pays ont tenté d’acheter des vaccins directement aux fabricants, ce qui pourrait créer une vaccination parallèle qui risquerait d’entraver l’équité de ces processus.

« Les États doivent respecter leur obligation de veiller à ce que les vaccins restent gratuits là où les soins sont prodigués. Les gouvernements doivent interdire par la loi les achats privés directs et envisager de sanctionner les personnes ou organisations privées qui contournent les campagnes de vaccination nationales ou entravent les mesures mises en place par l’État pour assurer un accès équitable aux vaccins. Les populations les plus à risque ont besoin du vaccin en priorité », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

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