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Afghanistan. Les autorités doivent tenir leurs engagements en protégeant les militant·e·s face à la recrudescence des attaques

Alors que les défenseur·e·s afghans des droits humains font l’objet d’une recrudescence de menaces et d'attaques, les autorités doivent de toute urgence tenir l’engagement qu’elles ont pris de créer un organe fonctionnel dédié à la protection des défenseur·e·s des droits humains en danger, a déclaré Amnesty International.

Plus de trois mois après la création officielle par décret présidentiel de la Commission conjointe pour la protection des défenseur·e·s des droits humains, aucune mesure concrète n'a été prise pour en faire un mécanisme de protection efficace, et aucune information n’a été communiquée sur de futurs plans ou stratégies visant à faire face aux menaces croissantes auxquelles les membres de la société civile afghane sont confrontés.

La situation des défenseur·e·s afghans des droits humains, déjà très difficile, s'est considérablement aggravée ces derniers mois. En effet, pas moins de 11 défenseur·e·s des droits humains et professionnels des médias ont été tués lors d’attaques ciblées entre le début des pourparlers de paix, le 12 septembre 2020, et le 31 janvier 2021, selon les chiffres de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA).

« L'annonce de la création de la Commission conjointe a été un premier pas crucial pour apporter aux défenseur·e·s des droits humains, dans tout le pays, le soutien et la sécurité dont ces personnes ont désespérément besoin. Mais c’est un organe qui n’existe actuellement que de nom. En plus de trois mois, au cours desquels nous avons constaté une forte augmentation des meurtres, attaques et menaces visant des militant·e·s, la Commission n'a fait aucun progrès tangible et n’a pris aucune mesure efficace », a déclaré Yamini Mishra, directrice du programme Asie-Pacifique à Amnesty International.

« Ce retard a déjà coûté des vies et on ne perçoit aucun signe de diminution des violences. La Commission conjointe doit accélérer ses travaux de toute urgence et accorder la priorité aux besoins immédiats des défenseur·e·s des droits humains en matière de sécurité, enquêter sur tous les cas de menaces, d'attaques et d’autres formes d'intimidation et demander des comptes aux responsables présumés de ces agissements. »

Amnesty International appelle également la Commission conjointe à veiller à ce que, si nécessaire, les défenseur·e·s des droits humains bénéficient de mesures de protection adéquates, y compris d’une réinstallation, d’une assistance et d’un soutien psychosocial.

Selon les chiffres de la MANUA, 14 défenseur·e·s des droits humains ont été tués en Afghanistan en 2020. Parmi les victimes figure Mohammad Yousuf Rasheed, directeur exécutif du Forum afghan pour des élections libres et équitables, qui a été abattu avec son chauffeur à Kaboul alors qu’ils circulaient aux heures de pointe dans la matinée du 23 décembre 2020, quelques jours après la création de la Commission conjointe.

Le lendemain, Freshta Kohistani, militante des droits des femmes, et son frère ont été tués dans la province de Kapisa par des inconnus armés qui se déplaçaient à moto. Quelques jours avant sa mort, Freshta Kohistani avait indiqué sur Facebook qu'elle avait demandé aux autorités d’assurer sa protection en raison des menaces qu'elle recevait.

Selon son mandat, la Commission conjointe a été créée « dans le but de renforcer la promotion des droits humains et de répondre aux préoccupations nationales et internationales concernant les questions liées aux droits humains en Afghanistan ».

« Pour atteindre ses objectifs et mériter son nom, la Commission conjointe doit être dotée des ressources humaines et financières nécessaires, et être pleinement soutenue tant par le gouvernement afghan que par la communauté internationale », a déclaré Yamini Mishra.

Complément d’information

Selon la MANUA, 32 défenseur·e·s des droits humains ont été tués en Afghanistan entre le 1er janvier 2018 et le 31 janvier 2021.

Voir la réaction d'Amnesty International à l'annonce de la création de la Commission conjointe pour la protection des défenseur·e·s des droits humains ici. Le décret, ainsi qu’une déclaration l’accompagnant, émanant du second vice-président, Sarwar Danish, à la tête de la Commission, sont consultables ici.

Le 19 janvier 2020, en étroite collaboration avec 32 organisations de défense des droits humains, Amnesty International a présenté la « Stratégie de protection des défenseur·e·s des droits humains d’Afghanistan ». Conçue comme une feuille de route destinée à permettre au gouvernement d’adopter un mécanisme indépendant, efficace et réalisable pour protéger les défenseur·e·s des droits humains en danger dans le pays, cette stratégie a été suivie d’un engagement public du gouvernement afghan à mettre en place un mécanisme de protection efficace.

En août 2019, Amnesty International a publié une synthèse intitulée Defenceless defenders: Afghanistan’s human rights community under attack, qui décrit les menaces, les manœuvres de harcèlement, les actes d’intimidation, les violences et mêmes les homicides dont des défenseur·e·s des droits humains ont été victimes pour avoir effectué leur travail. Pour de plus amples informations sur les défenseur·e·s des droits humains en Afghanistan, voir ici.

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