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Discriminations

Annie Alfred

Annie Alfred, 10 ans, souffre d’albinisme, une maladie héréditaire congénitale caractérisée par l’absence de pigmentation au niveau de la peau, des yeux et des cheveux et qui entraîne une hypersensibilité à la lumière vive.

Au Malawi, les albinos sont entre 7 000 et 10 000, confrontés, depuis novembre 2014, à une recrudescence de violences, y compris les tout jeunes enfants. Enlèvements, meurtres, mutilations, viols de sépultures autant de crimes alimentés par des croyances traditionnelles et la passivité des autorités.

Entre janvier 2015 et avril 2016, au moins 39 cas d’exhumations illégales de corps de personnes albinos au Malawi

Entre janvier 2015 et avril 2016, au moins 39 cas d’exhumations illégales de corps de personnes albinos ont été enregistrés par les services de police malawite. Seules quatre de ces affaires ont été élucidées. Les os des albinos sont généralement vendus à des guérisseurs du Malawi et du Mozambique pour concocter des potions magiques censées apporter la chance et la richesse. Comme celle de milliers d’albinos, la vie d’Annie se trouve menacée, et pas seulement par les gangs criminels. Dans certains cas relève un rapport d’Amnesty International publié au printemps dernier, ce sont les proches des personnes atteintes de cette maladie qui sont responsables des enlèvements, espérant revendre à prix d’or les membres de leur victime.

- Aurélie Carton pour La Chronique d'Amnesty International

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Signer la pétition : protégez Annie Alfred et les personnes atteintes d’albinisme au Malawi

La misère fait le lit de la superstition

La police manque d’effectifs pour répondre à temps aux attaques. Elle n’a pas non plus les compétences médico-légales pour pratiquer des tests ADN. La misère est un terreau fertile pour ces superstitions macabres, le Malawi est en effet classé au 173e rang sur 188 sur l’échelle du développement humain du PNUD (2015) et le taux de pauvreté s’élève à 50,7 %. La différence condamne aussi les albinos à l’exclusion sociale. La petite Annie devra vraisemblablement faire face aux insultes lancées contre ceux que l'on traite de « fantômes », de mzungu osauka (pauvre blanc), de nzungudala (faux blanc) ou alors de « millions » de « fric » ou « d’affaire » sous-entendant leur valeur marchande. Le 10 avril 2015, le président de la République Peter Mutharika a promulgué la Loi relative à la traite des personnes afin de lutter contre ce trafic ignoble. Mais selon Amnesty International « les enquêteurs de la police, les procureurs et les officiers judiciaires ne prennent pas en compte l’ensemble des dispositions prévues par la loi ». En 2015, les personnes atteintes d’albinisme ont commencé à restreindre leurs déplacements. En ville, elles doivent s’assurer qu’elles connaissent le conducteur lorsqu’elles prennent un vélo taxi. Beaucoup ont dû se résoudre à être accompagnées dans leurs occupations quotidiennes par un proche. Des parents ont retiré leurs enfants de l’école pour garantir leur sécurité.

Les albinos souffrent enfin du manque d’information sur la maladie. Beaucoup meurent de cancer de la peau faute de moyens de prévention comme la crème solaire. © LAWILINK/Amnesty International

Une société civile active

Les albinos souffrent enfin du manque d’information sur la maladie. Beaucoup meurent de cancer de la peau faute de moyens de prévention comme la crème solaire. Un dermatologue enseignant dans une école de médecine du pays a confié à Amnesty qu’il n’existe aucun protocole pour informer les mères alors qu’elles passent de longues heures au soleil avec leur bébé. « Lorsque l’enfant est brûlé par le soleil elles croient souvent que c’est l’œuvre de sorcières qui agissent la nuit ». Pourtant la société civile ne reste pas inactive.

L’Association des personnes atteintes d’albinisme au Malawi et la Fédération des organisations de handicapés publient et distribuent des livrets de sensibilisation sur l’albinisme, des militants récoltent de l’écran scolaire, des voisins attentifs se mobilisent… Reste que c’est à l’État du Malawi de mettre en place un programme pour faire cesser les violences contre les personnes albinos et traduire en justice les auteurs de ces persécutions. Annie a le droit de grandir en paix. Elle a le droit à un futur comme les autres enfants. Annie veut d’ailleurs devenir infirmière.

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Interpeller le Président de la République du Malawi

Il faut protéger Annie Alfred et les personnes atteintes d’albinisme au Malawi

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