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Eren Keskin lisant des lettres de soutien © D.R.

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Liberté d'expression

Eren Keskin

« Je n’ai jamais ressenti un tel désespoir chez les défenseurs des droits humains en Turquie », explique Eren Keskin, interrogée par Amnesty International en octobre dernier.

Cela fait pourtant plus de trente ans que cette avocate prend tous les risques dans sa lutte en faveur des droits fondamentaux, en particulier ceux des Kurdes et des femmes. Née d’un père kurde de Sivas et d’une mère stambouliote, Eren Keskin a grandi dans un milieu progressiste. Choquée par l’exécution de trois jeunes gens quand elle était adolescente, elle s’engage dans des études de droit brièvement interrompues par le coup d’État militaire de 1980. Militante de gauche, elle s’investit au sein de l’association des droits de l’Homme de Turquie (IHD) plutôt que dans les partis d’opposition qui à l’époque lui semblent « trop militaristes et peu ouverts aux femmes ».

Aux côtés de cette organisation pionnière en Turquie, dès les années 1990, elle mènera des enquêtes sur des villages kurdes incendiés, les expéditions punitives meurtrières contre la guérilla et les disparitions. À deux reprises, en 1994 et en 2001, elle est la cible d’attaques armées dont elle se sort de justesse. L’utilisation dans un article du mot « Kurdistan » lui vaut en 1995 un an de prison et d’interdiction d’exercer sa profession d’avocate. Aujourd’hui encore sous le coup de 122 poursuites elle n’accorde aucune confiance en la justice de son pays surtout depuis qu’une chape répressive s’est abattue après la tentative de coup d’État en juillet dernier.

Quand la cour d’Istanbul ferme le journal Özgür Gündem, dont Eren Eskin était la rédactrice en chef bénévole, sa maison est pillée par la police.

Face aux policiers masqués, ma mère de 85 ans a eu si peur qu’elle n’a pu parler pendant quinze jours », raconte l’avocate. « [le président] Tayyip Erdoğan, conscient qu’il n’a plus le soutien des forces internationales tente de renforcer son emprise sur le pays 

Analyse-t-elle tout en déplorant la faiblesse des droits humains dans l’opinion publique turque et sa crédulité dans le discours officiel.

« Il n’y pas de forte pression à l’intérieur pour demander des comptes au gouvernement, c’est pourquoi la solidarité des organisations internationales de défense des droits humains est si importante. En particulier, le suivi des procès ».

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Interpeller le Ministre de la Justice turc

Non à la persécution de cette défenseure de la minorité kurde