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Défenseure de la Peace Valley river © Amnesty International

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Responsabilité des entreprises

Les autochtones de Peace River

La Peace River prend sa source en Colombie-Britannique, se fraie un chemin à travers les Rocheuses, s’écoule en Alberta avant de repiquer vers le Nord et de se déverser dans l’Arctique. Elle creuse ainsi une vallée sauvage que George Desjarlais, un autochtone, décrit comme un « corridor utilisé par mon peuple depuis des années, des années et des années »

Les aînés se souviennent des orignaux, des ombles, des canards, des ours, des aigles et des baies sauvages que l’on trouvait en abondance sur ce territoire. Un espace indissociable du mode de vie propre aux Peuples premiers fondé sur la chasse, la pêche, la cueillette de plantes médicinales… « Tout ce qu’il nous faut est ici », confie Roland Wilson, chef des Premières Nations West Moberly.

Le barrage hydroélectrique sur la Peace River, dont la construction est amorcée sur le « Site C », constitue une menace directe pour ces populations autochtones qui représentent plus de 12 % de la population du Nord-Est de la Colombie-Britannique. Des vestiges archéologiques attestent de leur présence depuis plus de 10 000 ans. Avec ce barrage, plus de 100 km de la Peace River et ses affluents serviront de réservoir, engloutissant des centaines de sites ayant une valeur culturelle ou sacrée pour les Premières Nations.

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« De quoi allons-nous vivre ? »

Lilian Gauthier, une aînée Danezaa âgée de 76 ans, a dès l’enfance, apprit la « trappe ». Aujourd’hui encore, elle fait sécher la viande et fabrique des mocassins en peau d’orignal, une sorte d’élan. Mais l’exploitation du pétrole, du gaz ainsi que la déforestation ont réduit à presque rien les terres où la famille de Lilian s’installait autrefois. Avec la construction du barrage, elle s’inquiète « De quoi allons-nous vivre ? ».

Une évaluation environnementale indépendante pour le gouvernement fédéral et provincial du Canada a montré que le barrage du site C « nuirait gravement » au mode de vie ses Premières Nations : inondation des petites îles où les orignaux mettent bas, menace sur la migration de l’omble à tête plate, contamination liée au méthyle de mercure risquant de rendre la consommation de l’eau impropre pour vingt à trente ans, soit une génération… Le traité historique signé par le gouvernement canadien censé protéger les droits des autochtones est ainsi piétiné par les autorités. Et les recours en justice déposés par les Premières Nations West Moberly et Prophet River n’ont pas empêché les bulldozers de la société publique BC Hydo de commencer à raser la vallée. 5,3 km2 ont été dégagés dont une forêt restée inviolée jusque-là. Les Premières Nations ne restent pas les bras croisés.

Nous n’avons jamais dit non à la production d’énergie. Nous avons dit : protégeons la vallée. C’est la dernière partie de notre jardin encore relativement intacte 

Roland Wilson, chef des Premières Nations West Moberly

Certains ont proposé aux entreprises exploitantes d’utiliser les plantes traditionnelles plutôt que des espèces étrangères invasives ; d’autres ont conclu des ententes avec le gouvernement provincial pour un usage commun de secteurs de haute montagne visant à protéger les caribous… Mais la province exclut toute possibilité de protection des terres à risques. En janvier 2016, à propos du barrage du site C, Christy Clark, Première ministre de Colombie-Britannique, a martelé : « Je vais l’amener au-delà du point de non-retour ». Fermez le ban.

- Aurélie Carton pour La Chronique d'Amnesty International

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