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Peine de mort et torture

Ne laissons pas Guantánamo entre les mains de Donald Trump

Aujourd’hui marque les quinze ans de la prison de la baie de Guantánamo. Une terrible prison que Barack Obama n'a pas réussi à fermer.

Il y a huit ans, le président Obama a démarré son premier mandat avec la promesse de fermer le camp de détention de la baie de Guantánamo. Il devrait marquer la fin de son deuxième et dernier mandat par l'accomplissement de cette promesse.

Aujourd'hui, la prison de Guantánamo reste un symbole vivant des violations des droits humains perpétrées par les États-Unis. La majorité des personnes qui y sont détenues n'ont jamais été accusées, et encore moins jugées, pour un crime.

Le président élu M. Trump a annoncé que, loin de fermer Guantánamo, il souhaitait y placer plus de détenus ou même essayer de revenir à une pratique de la torture systématique et généralisée. La situation est on ne peut plus urgente : le président Obama ne doit pas laisser Guantánamo entre les mains de M. Trump.

Signer la pétition : justice pour Ammar al Baluchi actuellement détenu à Guantánamo

15 ans de tortures et de disparitions forcées

La détention illimitée à Guantánamo et la politique de pratique de la torture en toute impunité ont brisé des vies.

Ce n’est qu’en reconnaissant le fossé qui existe entre l’image qu’ils se font d’eux-mêmes et les violations des normes internationales qu’ils ont pu commettre que les États-Unis pourront recouvrer leur crédibilité en matière de promotion des droits humains au niveau international.

Le centre de détention de Guantánamo restera à tout jamais associé aux violations des droits humains perpétrées par le gouvernement américain : détentions arbitraires, torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants, gavage de force des prisonniers observant une grève de la faim, privation de soins médicaux adaptés et procès iniques.

Un programme de la CIA toujours en cause

L'histoires de plusieurs détenus confirment ce qui a déjà été démontré par le passé : les arrestations arbitraires et secrètes ainsi que la détention illimitée donnent lieu à des actes de torture et à d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Selon le rapport de la commission du Sénat sur le programme de torture de la CIA et d’autres sources, au moins 29 des détenus qui se trouvent toujours à Guantánamo ont subi ce programme de la CIA ce qui signifie qu’ils ont tous été détenus au secret et soumis à des disparitions forcées en violation du droit international relatif aux droits humains.

Après des expériences aussi éprouvantes, la nature illimitée de leur détention risque d’aggraver le désespoir que beaucoup de détenus éprouveraient. Cela fait des années que le gouvernement américain a été informé du désespoir psychologique causé par le régime de détention illimitée en vigueur à Guantánamo.

L’existence même de Guantánamo constitue une violation des normes internationales qui sont aussi contraignantes pour les États-Unis que la législation nationale.

Parmi ces normes internationales figurent le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.et la Convention contre la torture. Personne ne devrait être torturé et toutes les personnes impliquées dans des actes de torture doivent être traduites en justice.

Lire notre dossier : l'investiture de Donald Trump

Amnesty International France se mobilise depuis des années pour la fermeture de cette prison © Pierre-Yves Brunaud

Qui sont les détenus de Guantánamo ?

Certains ont été enlevés chez eux, loin de toute zone de conflit. D’autres ont été capturés en Afghanistan ou au Pakistan et livrés aux forces américaines contre des primes. Guantánamo, tout comme d’autres installations américaines en première ligne de l’interminable « guerre contre le terrorisme », ont été le théâtre de détentions prolongées au secret et de « disparitions » forcées.

Selon le gouvernement américain, il existe trois catégories de détenus à Guantánamo.

Ceux dont le transfert a été approuvé :

Environ la moitié des détenus restants ont vu leur transfert hors de la prison approuvé. C’est par exemple le cas de Toffq al-Bihani. Cela signifie que les hauts fonctionnaires du Département d’État américain, du ministère de la défense, de la justice et du département de la sécurité intérieure ainsi que le directeur du renseignement national et le directeur du Comité des chefs d’état-major interarmées ont statué que les individus ne présentaient pas de menace pour la sécurité nationale américaine.

Ceux dont le jugement devant les commissions militaires est en cours :

La politique anti-terroriste des États-Unis adoptée suite aux attentats du 11 septembre a donné lieu à toute une série de violations des droits humains. Les auteurs de celles-ci n’ont pas été amenés à rendre des comptes. La détention illimitée à Guantánamo et la politique de pratique de la torture en toute impunité perpétrée par un gouvernement qui se targue d’être un champion des droits humains ont brisé des vies. Ce n’est qu’en reconnaissant le fossé qui existe entre l’image qu’ils se font d’eux-mêmes et les violations des normes internationales qu’ils ont pu commettre que les États-Unis pourront recouvrer leur crédibilité en matière de promotion des droits humains au niveau international.

Ceux dont le sort n’a pas encore été décidé.

L'histoire de Shaker Aamer

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Amnesty International s'était mobilisé pour la libération de Shaker Aamer. Il est maintenant libre.

Shaker Aamer faisait partie des premiers détenus transférés à Guantánamo. Pendant 13 ans, il y a été détenu sans inculpation ni procès : 13 ans de torture et mauvais traitements. Son état de santé mentale et physique s’y était gravement détérioré.

Shaker Aamer a été déclaré par deux fois «libérable» par les administrations Bush et Obama. Les demandes réitérées de rapatriement par le gouvernement britannique n'avaient jamais abouti jusqu’à présent. L’annonce du rapatriement de Shaker est un énorme soulagement pour sa famille et ses multiples soutiens qui ont travaillé sans relâche pendant des années pour le faire sortir de Guantanamo.

Le 30 octobre 2015, il a été libéré et renvoyé au Royaume uni.

Loin de la fermeture ?

L'existence de cette prison affaiblit chaque jour un peu plus l’influence et l’autorité morale des États-Unis. L’administration du président Obama n’a pas réussi à honorer sa promesse de fermer Guantánamo. En tardant à autoriser le transfert des détenus, en s’opposant aux requêtes déposées par les avocats des détenus remettant en cause leur détention et en continuant d’avoir recours à des commissions militaires inefficaces et iniques, les actions de l’administration ont été contraires aux objectifs qu’elle s’était pourtant fixés.

Le mal causé par Guantánamo ne pourra jamais être réparé, mais nous pouvons et devons faire ce qui est en notre pouvoir pour mettre définitivement un terme à ces pratiques.

L’objectif de notre action reste le même : d’obtenir la fermeture de Guantánamo, de mettre un terme à la détention illimitée et de s’assurer que les fonctionnaires responsables d’actes de torture et de disparitions forcées soient traduits en justice.

Agir

Justice pour Ammar al Baluchi

Il est actuellement détenu à Guantánamo en toute impunité