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Mohammed ben Salman © REUTERS/Sergio Moraes

Mohammed ben Salman © REUTERS/Sergio Moraes

Peine de mort et torture

Arabie saoudite : les exécutions de masses se poursuivent

Le royaume de Ryiad vient d’exécuter 37 personnes. Une hausse alarmante de l'application de la peine de mort dans un pays où au moins 104 personnes auraient déjà été exécutées depuis le début d'année.

L’exécution collective qui a eu lieu hier témoigne du mépris dont font preuve les autorités saoudiennes à l’égard de la vie humaine. Elle indique de manière choquante que la peine de mort sert d’outil politique pour écraser la dissidence au sein de la minorité chiite du pays.

Une frénésie d’exécutions

Les familles des prisonniers mis à mort n'ont pas été informées à l'avance que ces exécutions allaient avoir lieu et ont été choquées en l’apprenant.

Le recours à la peine de mort est toujours consternant, mais il est encore plus choquant lorsqu’elle est appliquée à l’issue d’un procès inique ou à l’encontre de personnes qui n’étaient pas âgées de 18 ans au moment des faits, en violation flagrante du droit international.

Tous les prisonniers exécutés aujourd’hui étaient des Saoudiens. Depuis le début de l’année 2019, l’Arabie saoudite a mis à mort au moins 104 personnes, dont au moins 44 étrangers, la majorité ayant été déclarés coupables d’infractions liées aux stupéfiants. En 2018, l’Arabie Saoudite a procédé au total à 149 exécutions.

Au lieu d’instaurer un moratoire officiel sur les exécutions, à titre de première mesure vers une abolition totale, l’Arabie saoudite accélère à un rythme alarmant les mises à mort au nom de la lutte contre le terrorisme.

Ali al Nimr, Dawood al Marhoon et Abdullah al Zaher, tous issus de la minorité chiite et âgés de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, sont toujours dans le quartier des condamnés à mort et risquent une exécution imminente.

Lire aussi : 10 choses à savoir sur un royaume cruel

Les chiites en ligne de mire

La majorité des condamnés exécutés était des hommes chiites reconnus coupables à l’issue de simulacres de procès ayant bafoué les normes internationales d’équité, fondés sur des « aveux » extorqués sous la torture.

Il s’agit notamment de 11 hommes reconnus coupables d’espionnage au profit de l’Iran et condamnés à mort à l’issue d’un procès contraire aux normes d’équité les plus élémentaires. Au moins 14 autres ont été déclarés coupables d'actes violents liés à leur participation à des manifestations contre le gouvernement organisées dans la province de l'Est, à majorité chiite, en 2011 et 2012.

Ces 14 hommes ont été maintenus en détention provisoire prolongée et ont déclaré au tribunal qu’ils avaient été soumis à des actes de torture et à d'autres mauvais traitements pendant leurs interrogatoires dans le but de leur extorquer des « aveux ».

Parmi les condamnés exécutés figurait également Abdulkareem al Hawaj, un jeune chiite arrêté à l’âge de 16 ans et déclaré coupable d’infractions liées à sa participation à des manifestations antigouvernementales.

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