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Image en Creative Common : https://www.flickr.com/photos/inmyflippiefloppies/5830255586/

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Botswana : tout ce qu'il faut savoir sur les droits humains

Chaque année, nous publions notre Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Un an d’enquête, 156 pays analysés. Voici ce qu’il faut savoir sur les droits humains au Botswana en 2022.

Une commission présidentielle a recommandé des modifications de la Constitution qui amélioreraient la protection de certains droits mais en affaibliraient d’autres. Des personnes migrantes ou demandeuses d’asile, y compris mineures, ont été placées en détention arbitraire. Une grande partie des homicides commis entre janvier et mars sont survenus à la suite de violences fondées sur le genre. Une augmentation du nombre de personnes disparues a été enregistrée. Les droits des peuples autochtones ont été bafoués. La peine de mort était toujours appliquée dans le pays.

DÉTENTION ARBITRAIRE

En juillet, à la suite de sa visite au Botswana, le Groupe de travail sur la détention arbitraire [ONU] a déclaré avoir constaté que, dans plusieurs cas, les lois et les pratiques du pays ne respectaient pas les normes internationales.

C’était le cas notamment du placement en détention automatique et arbitraire des personnes migrantes sans papiers ou demandeuses d’asile, ainsi que de leurs enfants mineurs, qui n’avaient pas accès à l’éducation au cours de leur détention.

DISCRIMINATION

Violences fondées sur le genre

Le taux d’homicides a continué d’augmenter et une grande partie des cas découlaient de violences liées au genre. En juillet, la police du Botswana a déclaré avoir reçu 349 signalements d’homicides entre janvier et mars ; 164 des victimes étaient des femmes et 133 des cas étaient attribués à des violences fondées sur le genre.

Attaques visant des enfants

En juin, des ONG ont fait part de leur préoccupation concernant le nombre croissant de disparitions dans le pays. Un cas notoire a impliqué un garçon de six ans, disparu en mars à Lobatse. Son corps, incomplet, a été retrouvé en juillet. Le garçon aurait été vendu par son beau-père pour la somme de 200 000 pulas botswanais (environ 15 000 dollars des États-Unis) à des fins rituelles. L’affaire a déclenché une vague d’indignation nationale à propos de la multiplication des disparitions.

DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS

Le président a annoncé en décembre que la Commission d’enquête présidentielle sur la révision de la Constitution du Botswana avait rendu son rapport à l’issue de vastes consultations menées dans tout le pays. Cette Commission a formulé des recommandations positives qui amélioreraient la protection constitutionnelle des droits à la santé, à la terre, à l’éducation et au travail, entre autres, ainsi que la protection des personnes intersexes face à la discrimination. À l’inverse, quelques autres recommandations soulevaient des inquiétudes en matière de droits humains (voir Peine de mort).

Peuples autochtones

Des restrictions continuaient de peser sur les droits des peuples aborigènes. La Cour d’appel a confirmé en décembre la décision d’un juge qui avait refusé que la dépouille d’un vieil homme de l’ethnie bochiman (ou basarwa), un peuple de chasseurs-cueilleurs nomades, soit enterrée sur ses terres ancestrales, dans la réserve du Kalahari central. Après une longue bataille juridique entre les pouvoirs publics et la famille de cet homme, la Cour a rendu un arrêt ordonnant à ses proches de l’enterrer dans un délai de sept jours.

PEINE DE MORT

La justice botswanaise a continué de prononcer des condamnations à mort, mais aucune exécution n’a eu lieu durant l’année.

Le Comité contre la torture [ONU] a examiné la situation du pays en juillet et a recommandé aux autorités d’instaurer un moratoire sur la peine de mort, en vue de son abolition.

Le processus de réforme constitutionnelle (voir Droits économiques, sociaux et culturels) est parvenu à la conclusion que l’opinion publique botswanaise était largement favorable à la peine de mort et souhaitait même un élargissement de son application. La Commission chargée de ce processus a donc recommandé que de nouveaux crimes, tels que des infractions liées aux stupéfiants et le viol sur enfant de moins de 12 ans, deviennent passibles de la peine capitale.

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