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Attaque à Kabul en mars 2018 © AFP/Getty Images

Attaque à Kabul en mars 2018 © AFP/Getty Images

Liberté d'expression

Violences, menaces et homicides : le quotidien des défenseurs afghans

La communauté des défenseurs des droits humains afghans est harcelée et intimidée par les autorités mais aussi par les groupes armés dans le pays.

Dans un contexte d’escalade de la violence en Afghanistan, alors qu’un nombre record de civils tués a été enregistré l'an dernier et que le mois dernier a été le plus violent de ces deux dernières années, les défenseurs et militants des droits humains sont largement délaissés par le gouvernement afghan et la communauté internationale.

Une période dangereuse

Le gouvernement afghan s’est, de façon répétée, abstenu d’enquêter sur des attaques commises contre des militants des droits humains, les accusant dans certains cas d’avoir « forgé de toutes pièces » leurs plaintes, et leur disant même de prendre les armes pour se défendre.

C’est actuellement l’une des périodes les plus dangereuses pour les militants des droits humains en Afghanistan. Ils travaillent dans l’un des environnements les plus risqués au monde et sont confrontés à des menaces venant à la fois du gouvernement et des groupes armés.

La communauté internationale a un rôle important à jouer dans le cas présent. Elle salue depuis longtemps le courage des militants des droits humains en Afghanistan, mais elle s’abstient de reconnaître leurs réalisations et de les soutenir efficacement en ces temps de plus en plus difficiles.

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Menacés par le gouvernement

En décembre 2016, le président afghan Ashraf Ghani s’est engagé à protéger les droits des militants et défenseurs des droits humains. « La protection des défenseurs est sous l’entière responsabilité de mon gouvernement, et de ses branches législative et judiciaire », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par la CAIDH.

Au lieu de respecter cet engagement, le gouvernement s’est lui-même rendu responsable de manœuvres d’intimidation et de harcèlement et de menaces visant des militants et défenseurs des droits humains.

En juin 2016, les autorités afghanes ont utilisé une force excessive sur la place Zanbaq, à Kaboul, pour disperser une manifestation contre les victimes civiles du conflit.

Lors d’une précédente manifestation, l’un des organisateurs avait confié qu’il avait été contacté par le cabinet présidentiel et qu’on lui avait conseillé d’enlever les tentes des manifestants parce qu’ils risquaient d’être « attaqués » par des groupes armés, ce qu’il a interprété comme étant des menaces.

En mai 2017, le bilan de l’Afghanistan en ce qui concerne l’utilisation de la torture a été examiné par les Nations unies. En amont de l’examen réalisé par le Comité des Nations unies contre la torture, une organisation de la société civile a été forcée d’ôter les noms de hauts responsables du gouvernement mentionnés dans un « contre-rapport », avant de soumettre ce rapport.

« Aucune confiance »

Comme rien n’a été fait pour protéger les militants et défenseurs des droits humains et pour enquêter sur les menaces et les attaques dont ils ont été victimes, plusieurs militants des droits humains nous ont confié qu’ils n’ont aucune confiance dans le gouvernement.

« Il n’y a plus aucune confiance, regrette Ishaqzia (le nom a été modifié), nous avons compris que nous ne serons pas protégés. »

Ce sentiment a été exacerbé par des cas où les autorités ont accusé des militants d’avoir inventé des menaces contre eux, ou refusé de leur offrir une protection.

 Les défenseurs des droits humains en Afghanistan font preuve d'un grand courage en dépit du contexte très difficile dans lequel ils exercent leurs activités. Face aux lourdes menaces qui pèsent sur leur vie et sur leur bien-être, ils continuent de dénoncer les injustices et de se mobiliser pour les droits d'autrui. Il est grand temps que les autorités afghanes et la communauté internationale se mobilisent pour que les droits de ces défenseurs soient eux aussi protégés.

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