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Pornpen Khongkachonkiet, directrice d'Amnesty Thaïlande et deux défenseurs des droits humains © DR

Pornpen Khongkachonkiet, directrice d'Amnesty Thaïlande et deux défenseurs des droits humains © DR

Liberté d'expression

En Thaïlande, les accusations contre Amnesty ont été abandonnées

Le procureur de la province de Pattani met officiellement fin aux poursuites pénales pour diffamation contre la présidente d'Amnesty International Thaïlande et deux autres défenseurs des droits humains.

L’affaire remonte en février 2016, lorsque la Cross-Cultural Foundation et le Duay Jai Group (Groupe de soutien chaleureux) ont publié un rapport conjoint recensant 54 cas de torture et d'autres mauvais traitements imputables à la police et l'armée royales thaïlandaises dans les provinces du sud de la Thaïlande.

Le 17 mai 2016, le Commandement des opérations de sécurité intérieure pour la quatrième région, responsable des opérations de sécurité dans la zone, a lancé des poursuites pénales pour diffamation et infractions dans le domaine informatique contre les trois défenseurs des droits humains, qui ont rédigé le rapport.

En mars 2017, à l'issue d'un important travail de campagne effectué par Amnesty International et des organisations de défense des droits humains, de hauts gradés de l'armée ont déclaré que les charges allaient être abandonnées. Cependant, à ce moment-là, seules les accusations de diffamation au plan pénal ont été abandonnées.

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Une répression continue

Depuis quelques années, les autorités thaïlandaises s'en prennent à de nombreux militants, défenseurs des droits humains, journalistes et autres membres de la société civile, dans le cadre d'une répression systématique contre les détracteurs du gouvernement.

S'il est réconfortant que les accusations portées à l'encontre de trois courageux défenseurs des droits humains soient enfin abandonnées, le fait est qu'ils n'auraient jamais dû être inquiétés. Pornpen Khongkachonkiet, Somchai Homla-or et Anchana Heemmina n'ont rien fait d'autre que de se mobiliser, sans violence, pour les droits de leurs concitoyens et il est scandaleux de penser qu'ils auraient pu se retrouver derrière les barreaux uniquement pour avoir dénoncé la torture imputable à l'armée.

La Thaïlande ne prend toujours pas au sérieux la responsabilité qui lui incombe de créer un environnement dans lequel les défenseurs des droits humains puissent faire leur travail sans craindre de représailles. Elle doit abandonner toutes les accusations visant les personnes emprisonnées ou poursuivies pour avoir exercé leurs droits pacifiquement.

En outre, le gouvernement thaïlandais doit dépénaliser la diffamation, car ces lois sont souvent utilisées pour poursuivre en justice ceux qui dénoncent la torture et d'autres violations. Même si une affaire ne va pas jusqu'au tribunal, le dépôt de plaintes et de poursuites pénales est une forme puissante de harcèlement qui entrave fortement la liberté d'expression.