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Vladimir Kara-Mourza lors d’une audience dans un tribunal de Moscou, le 10 octobre 2022 / © NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

Vladimir Kara-Mourza lors d’une audience dans un tribunal de Moscou, le 10 octobre 2022 / © NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

Liberté d'expression

Russie : le militant politique Vladimir Kara-Mourza condamné à 25 ans de prison 

Le 17 avril 2023, un tribunal de Moscou a déclaré Vladimir Kara-Mourza coupable de « haute trahison », diffusion de « fausses informations sur l’armée russe » et « conduite d’activités d’une organisation indésirable ».

Il était l’un des opposants au Kremlin. La condamnation de Vladimir Kara-Mourza est un nouvel exemple de la répression de la société civile exercée par les autorités russes, une répression renforcée depuis la guerre en Ukraine.

Ce fervent militant de 41 ans a été jugé pour s’être opposé publiquement à l’invasion de l’Ukraine et pour avoir plaidé en faveur de victimes d’atteintes aux droits humains.

Cette condamnation qui assimile à tort le militantisme en faveur des droits humains à de la “haute trahison” rappelle la répression imposée sous le régime stalinien.

Natalia Zviaguina, directrice d’Amnesty International Russie. 

Qui est Vladimir Kara-Mourza ?

Militant politique et journaliste, Vladimir Kara-Mourza est connu pour son activisme politique, son travail de défense des droits humains avec des ONGs et sa collaboration avec des médias indépendants. Il était un proche allié du dirigeant de l’opposition Boris Nemtsov, assassiné en 2015 dans le centre de Moscou.

Vladimir Kara-Mourza a survécu à deux tentatives d’empoisonnement, en 2015 et 2017. Aucune enquête n’a été menée par les autorités russes sur ces deux empoisonnements. Le 11 avril 2022, il a été arrêté près de son domicile à Moscou. Pendant sa détention, son état de santé s’est détérioré.

Condamné pour avoir dénoncé l'invasion de l'Ukraine 

Vladimir Kara-Mourza a écopé de 25 ans de prison suite à plusieurs accusations : « haute trahison » (article 275 du Code pénal russe) en raison de sa « coopération avec un pays de l’OTAN » par des discours donnés à Lisbonne, Helsinki et Washington DC, lors desquels il avait condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il a aussi été condamné pour « dissémination délibérée de fausses informations sur les forces armées russes » (article 207.3(2) du Code pénal russe) liées à ses critiques de l’invasion de l’Ukraine lors d’un discours devant la Chambre des représentants aux États-Unis et pour « conduite des activités d’une organisation indésirable » [article 284.1(1) du Code pénal].

Lire aussi : En Russie, des lois pour réduire au silence les voix anti-guerre

Les autorités russes ont de plus en plus recours à ces poursuites pénales pour arrêter, poursuivre en justice et condamner des défenseur·e·s des droits humains, des journalistes et des opposant·e·s politiques critiquant l’invasion de l’Ukraine.

« Tel est le prix à payer quand on refuse de se taire en Russie » 

Dans sa dernière déclaration au tribunal, Vladimir Kara-Mourza a affirmé : « Je sais quel jugement sera rendu. Je le sais depuis que j’ai vu dans mon rétroviseur des hommes en uniformes et masques noirs courir après ma voiture l’année dernière. Tel est le prix à payer lorsque l’on refuse de se taire en Russie aujourd’hui. Mais je sais aussi qu’un jour viendra où les ténèbres dans lesquelles notre pays est plongé se lèveront. Ce jour finira forcément par venir, tout comme le printemps finit forcément par remplacer même le plus froid des hivers. Et notre société ouvrira alors les yeux et sera horrifiée par les terribles crimes que nous avons commis en son nom. » 

Vladimir Kara-Mourza a été déclaré coupable uniquement en raison de ses opinions politiques. Nous le considérons donc comme un prisonnier d’opinion et appelons à sa libération immédiate. 

Agir

Une artiste russe risque dix ans de prison

Tout comme Vladimir Kara-Mourza, Alexandra Skotchilenko, 31 ans, a été condamnée pour avoir critiqué la guerre en Ukraine. En prison depuis un an, elle est dans l'attente de son procès. Elle risque jusqu'à dix ans de prison.

Mobilisons-nous pour sa libération !