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Place Carrée aux Halles à Paris le 10 février 2017 © Jan Schmidt-Whitey

Place Carrée aux Halles à Paris le 10 février 2017 © Jan Schmidt-Whitey

Liberté d'expression

Oser dire "non"

Face à l'Etat d'urgence, il est temps d'oser dire non et faire entendre qu’on ne défend pas nos libertés en y renonçant. Un billet de Dominique Curis, responsable plaidoyer à Amnesty International France.

Dans la panique de la nuit du 13 novembre 2015, le président de la République prend la décision exceptionnelle de déclarer l’état d’urgence. Qui aurait alors imaginé que ce régime dérogatoire perdurerait en avril 2017 ? Et pourtant l’exception s’est installée, a infiltré les pratiques et les lois, parfois même jusqu’à notre perception de la normalité, de ce qui est acceptable ou pas.

Depuis plus d’un an nous avons enquêté, débattu, expliqué. Dans les médias, dans des soirées-débats et conférences un peu partout en France, sur les stands et les marchés, lors des repas de famille, la lutte contre le terrorisme a suscité bien des discussions. Mais qu’il est difficile de remettre en question des raccourcis, d’oser dire « non, cet état d’urgence n’est pas la solution ».

Dès janvier 2016, nous étions plusieurs milliers de militants, syndicalistes, juges, avocats, citoyennes et citoyens inquiets dans les rues, à protester contre la prolongation de ce régime. Parce que les dégâts étaient déjà visibles, palpables dans la vie de milliers de personnes mais aussi dans nos perceptions de l’autre et de ses différences.

Les messages souvent simplistes, parfois trompeurs, nous entraînent dans une spirale destructrice. Celle du renoncement à cela même que nous prétendons défendre : une société de droits où toutes et tous puissions vivre en sécurité.

Lire aussi : France, la peur prend les lois en otage

C’est donc encore et plus que jamais à nous, militantes et militants de rebondir, d’aller à la rencontre de ces inquiétudes, de démonter ces raccourcis qui trop souvent nous enferment dans une réflexion binaire : « liberté ou sécurité » ? « État d’urgence ou attentat » ? Non. À chacun de questionner, de déranger aussi parfois : pourquoi renoncer à un contrôle de la justice sur l’administratif ? Quelle sécurité et pour qui ? Quelle société voulons-nous construire ensemble ?

Pour que nous soyons de plus en plus nombreux en mesure d’envoyer un message clair et fort à ceux qui nous gouvernent, à ceux qui légifèrent sur des sujets aussi fondamentaux. Pour qu’ils entendent qu’on ne défend pas nos libertés en y renonçant.

— Dominique Curis, Responsable plaidoyer Libertés pour La Chronique d'Amnesty International

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