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Des manifestants agitent le drapeau national nigérian devant une foule réunie pour protester contre la brutalité de l'unité des forces de police nigériane SARS, le 13 octobre 2020 à Lagos - © Benson Ibeabuchi / AFP

Des manifestants agitent le drapeau national nigérian devant une foule réunie pour protester contre la brutalité de l'unité des forces de police nigériane SARS, le 13 octobre 2020 à Lagos - © Benson Ibeabuchi / AFP

Liberté d'expression

Nigéria : des dizaines de manifestants tués par les forces de sécurité

Depuis le début du mois d'octobre, des milliers de Nigérians manifestent contre les violences policières. Nous dénonçons la répression des forces de l'ordre qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés lors de manifestations pacifiques. Nous demandons l'ouverture immédiate d'enquêtes et appelons les autorités à apporter des réponses claires aux crimes commis.

Ces dernières semaines, un slogan a gagné tout le Nigéria : #EndSars. Ce mouvement massif de protestation réclame la suppression d’une unité de police, la Brigade spéciale de répression des vols (SARS), responsable d’extorsion, violences et meurtres de civils. Ces crimes ont été commis en toute impunité. La jeunesse nigériane demande justice !

Nous avions déjà documenté et dénoncé les pratiques de la SARS et le silence des autorités.

A lire aussi : Nigéria : la torture, pratique courante de cette unité de police

Selon nos informations, depuis le début des manifestations, au moins 56 personnes ont été tuées dans tout le pays. Notre enquête montre que les forces de l’ordre ont clairement tiré dans l'intention de tuer et cela, en toute impunité.

Au moins 12 morts en une journée

D’après notre enquête, l'armée et la police nigérianes ont tiré sur les manifestants pacifiques du mouvement #EndSARS, mardi 20 octobre 2020 à Alausa et Lekki, dans l'État de Lagos.

Au total, au moins 12 personnes ont été tuées. Les éléments que nous avons recueillis auprès de témoins, dans des vidéos et auprès des hôpitaux confirment que l'armée nigériane a ouvert le feu sur les manifestants alors qu’ils réclamaient simplement une bonne gouvernance et la fin des violences policières. Ouvrir le feu sur des manifestants pacifiques est une violation flagrante des droits à la vie, des droits à la dignité et à la liberté de réunion pacifique. Ces tirs s'apparentent clairement à des exécutions extrajudiciaires.

Un massacre au péage de Lekki

Des témoins présents sur les lieux de la manifestation au péage de Lekki nous ont rapporté que des soldats nigérians étaient arrivés vers 18 h 45, et avaient tiré sans sommation sur les manifestants du mouvement #EndSARS.

Nous avons pu rassembler des photos et des images vidéo qui confirment ces informations : les forces de sécurité nigérianes étaient présentes au péage de Lekki lorsque les coups de feu ont été tirés.

Selon nos  informations, des agents de l'État ont cherché à couvrir les crimes commis. Peu avant l'assaut des forces de l'ordre, les caméras de surveillance du péage de Lekki, occupé depuis deux semaines par les manifestants, ont été démontées, et l'électricité a été coupée, dans une volonté évidente d'effacer les preuves.

Les autorités cherchent à couvrir les crimes

Des déclarations honteuses ont été prononcées par les autorités nigérianes, qui sont allées jusqu’à nier les morts et l’implication des militaires dans la fusillade. Les autorités nigérianes doivent cesser de tenter de dissimuler le massacre du péage de Lekki. Une semaine après les faits, elles doivent toujours répondre à de nombreuses questions : qui a ordonné le recours à une force meurtrière contre les manifestants pacifiques ? Pourquoi les caméras de surveillance sur les lieux ont-elles été désactivées ? Qui a ordonné la coupure d’électricité avant que les militaires n’ouvrent le feu sur les manifestants ? Nous attendons des réponses claires.

Ce qui est arrivé au péage de Lekki présente toutes les caractéristiques des méthodes de dissimulation que les autorités nigérianes emploient dès que leurs forces de sécurité commettent des homicides illégaux.

Des manifestants sont rassemblés au péage de Lekki pour protester contre les violences policières, le 20 octobre 2020 dans l’État de Lagos, Nigéria, ©Adetona Omokanye / Getty Images

La chronologie détaillée des événements de Lekki est disponible ici.

Nous demandons à ce que des enquêtes soient immédiatement ouvertes sur la mort des manifestants du mouvement #EndSARS. Les auteurs présumés de ces actes doivent rendre des comptes devant la justice. Pour cela, nous exigeons des autorités nigérianes qu’elles cessent de dissimuler les massacres commis lors des manifestations. Elles doivent impérativement à protéger les personnes exerçant leur droit à la liberté de réunion et garantir aux victimes et à leurs familles l’accès à la justice et à des recours efficaces.

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