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John Shipton, le père de Julian Assange s'exprime devant Tolga Akmen / AFP

John Shipton, le père de Julian Assange s'exprime devant Tolga Akmen / AFP

Liberté d'expression

L’autre affaire Assange

Des discussions confidentielles entre Julian Assange et ses avocats auraient été enregistrées à son insu avant d’être transmises aux États-Unis.

C’est une bombe qui est sur le point d’exploser et qui pourrait bien ruiner la crédibilité de la justice américaine dans le bras de fer qui l’oppose à Julian Assange. Depuis plus d’un an et demi, elle cherche à faire extrader le fondateur de WikiLeaks en promettant qu’il aura droit, sur le sol américain, à un « procès équitable ». Seulement les avocats de Julian Assange ont dans leur manche de quoi discréditer cette promesse. Ils affirment disposer d’enregistrements ainsi que de témoignages d’anciens employés démontrant que leur client a été espionné par une entreprise de sécurité au moment même où celui-ci préparait sa défense avec ses avocats.

L’espionnage porterait sur la période 2015 et 2018, période durant laquelle la société espagnole Undercover Global (UC Global) était chargée de la sécurité de l’ambassade de l’Équateur à Londres. C’est dans cette même ambassade qu’Assange avait trouvé refuge en 2012. Il y resta jusqu’à ce que le nouveau président équatorien, Lenin Moren, change son fusil d’épaule et lui retire l’asile politique, en avril 2019. Selon la défense de Julian Assange, la société UC Global avait installé micros et caméras jusque dans les toilettes pour femmes de l’ambassade ainsi que dans les supports des extincteurs.  Retranscrites, certaines de leurs conversations auraient été transmises aux autorités américaines, probablement à la CIA. Si les faits sont avérés, cela veut dire que les dés sont pipés : le procès intenté par les États-Unis serait, avant même d’avoir commencé, parfaitement inéquitable, en violation manifeste des droits de l’accusé.

La roue pourrait donc tourner en faveur de Julian Assange, et ce, grâce à la justice espagnole. Car en ce moment même, un juge d’instruction de la Haute cour espagnole mène l’enquête suite à la plainte déposée, à Madrid, par Julian Assange contre UC Global et son patron David Morales Guillén. De sa prison, Assange a d’ores et déjà été auditionné, ainsi que l’un de ses avocats, l’ancien juge Baltazar Garzon. Et ils ne sont pas les seuls. Depuis cet été l’affaire prend une tournure inattendue. En juin, une autre plainte, pour le même motif, a été déposée contre UC Global. L’ancien président de l’Équateur, M.Correa, celui-là même qui avait accordé l’asile politique au fondateur de WikiLeaks, assure avoir été également victime d’espionnage. Il accuse la firme de l’avoir suivi et pris en photo lors de rencontres avec Baltasar Garzon, et d'avoir rédigé des rapports en anglais sur d'autres réunions ayant eu lieu en Belgique. Pour l’ancien président équatorien, dont la plainte a été jugée recevable, il ne fait aucun doute que cette opération a été adoubée par son successeur, Lenin Moreno, à l’entendre, le « plus grand traître de l’histoire d’Équateur et d’Amérique latine ».

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