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Manifestation en soutien à Amnesty International Inde, Argentine, 30 novembre 2018. © DR

Manifestation en soutien à Amnesty International Inde, Argentine, 30 novembre 2018. © DR

Liberté d'expression

Inde : Amnesty dans le viseur des autorités

Notre organisation est la dernière victime en date de la répression exercée par le gouvernement indien depuis plus d’un an contre la société civile et les défenseurs des droits humains.

Le 25 octobre, Amnesty Inde a subi pendant 10 heures une perquisition menée par des agents de la Direction de la répression des fraudes, un organe d'investigations financières du ministère des Finances. À la suite de cette opération, les comptes bancaires d'Amnesty Inde ont été gelés, alors que notre organisation respecte la réglementation du pays, ce qui nous a empêché de continuer de travailler.

La perquisition dans les locaux d’Amnesty Inde a eu lieu quelques jours à peine après l’élection de l’Inde au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, dont les membres sont tenus d’« observer les normes les plus strictes en matière de promotion et de défense des droits de l'homme ». La répression orchestrée par les autorités indiennes va à l’encontre des droits à la liberté de parole et d'expression, de réunion et d'association, qui sont garantis par la Constitution indienne et le droit international relatif aux droits humains.

La grosse ficelle des « agents de l’étranger »

Les autorités affirment que notre organisation aurait enfreint la règlementation relative aux financements étrangers. Le ministère de l'Intérieur a également ouvert une enquête sur les fonds reçus par Amnesty Inde.

Souvent, pour entraver le travail des organisations de la société civile, les autorités gouvernementales utilisent la Loi relative à la réglementation des contributions étrangères. Elles invoquent des « irrégularités » financières et des activités contraires à « l'intérêt public » et à « l'intérêt national » afin d’empêcher les ONG de recevoir des financements étrangers.

Parmi les organisations ainsi prises pour cible figurent Lawyers Collective, People’s Watch, Sabrang Trust et Navsarjan Trust, dont les autorisations restent suspendues ou annulées. Une perquisition a également été menée contre Greenpeace Inde début octobre, dont les comptes ont aussi été gélés.

Un an de répression

Depuis plus d’un an à présent, en Inde, on assiste à une diabolisation et à une répression pénale croissantes des organisations et des personnes qui dénoncent ouvertement les violations des droits humains subies par les populations les plus pauvres et les plus marginalisées. Le gouvernement indien a manifestement pris des mesures concertées pour réduire au silence celles et ceux qui le critiquent.

Entre juin et août 2018, dix éminents avocats et défenseurs des droits humains ont été arrêtés en vertu de lois antiterroristes draconiennes, et des descentes ont été opérées dans les locaux d’autres militants.

Portrait : En Inde, Pavitri Manhji défend les droits de la communauté Adivasi.

Solidarité avec la société civile

En réaction à ces initiatives du gouvernement indien, des manifestations ont été organisées dans des villes du monde entier le 30 novembre, premier jour du sommet du G20. À Berlin, à Londres et à Katmandou, des manifestants se sont rassemblés devant les ambassades d’Inde pour condamner la répression de la société civile et des défenseurs des droits humains en Inde, et pour appeler le Premier ministre Narendra Modi à « garder en vie les droits humains ».

Le 23 novembre, une manifestation semblable avait eu lieu devant l’ambassade d’Inde de Buenos Aires, en Argentine.

À Katmandou, la police népalaise a réagi en arrêtant plus de trente militants d’Amnesty International Népal, tentant ainsi honteusement d’étouffer ce mouvement de protestation. Les militants ont été maintenus en détention pendant plus de deux heures, puis ils ont été relâchés.