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Hong Kong

la politique de la "ligne rouge" de Pékin

Pour les millions de personnes qui manifestent à Hongkong, le projet de loi sur l’extradition n’a représenté que la partie visible de l’iceberg. Depuis 2014, Pékin mène une offensive contre leurs droits humains à jusqu’à fixer une « ligne rouge » dont le franchissement n’est plus toléré.

L’influence croissante de la politique et du discours de Pékin concernant la « sûreté nationale » s’est traduite ces dernières années par une multiplication des cas de militants et de journalistes locaux soumis à la censure, à des poursuites judiciaires et au harcèlement.

La réaction intolérable de la police face aux manifestations contre le projet de loi sur l’extradition a attisé les craintes d’un glissement vers le type de régime répressif observé en Chine continentale. Les autorités de Hongkong n’entendent pas les revendications des millions de manifestants et ne protègent pas leur droit de réunion pacifique. Il faut qu’elles ordonnent une enquête indépendante et efficace sur les agissements de la police.

Le franchissement de la « ligne rouge »

Notre enquête examine la période entre deux mouvements de protestation cruciaux : les manifestations d’« Occupy Central » et du « mouvement des parapluies » en 2014, et les manifestations liées au projet de loi sur l’extradition qui ont débuté en juin 2019. En recourant à une définition imprécise et trop générale de la « sûreté nationale », les autorités chinoises s’en sont pris à des journalistes, des militants et des détracteurs du gouvernement à Hongkong.

En 2017, le président Xi Jinping a fixé « une ligne rouge » pour Hongkong concernant « toute tentative d’atteinte à la souveraineté ou à la sûreté, de contestation du pouvoir du gouvernement chinois, ou d’utilisation de Hongkong à des fins d’infiltration et de sabotage à l’encontre de la Chine continentale ». Dès lors, l’exercice ordinaire des droits a été considéré par les autorités chinoises comme un franchissement de cette « ligne rouge ». Le gouvernement de Hongkong a adopté cette politique, ce qui a conduit à des violations de de la Loi fondamentale de Hongkong ainsi que de ses obligations internationales en matière de droits humain.

Notre rapport est basé sur des entretiens menés auprès de journalistes, de militants, d’universitaires, d’étudiants, d’employés d’ONG et de législateurs. Il montre que les autorités de Hongkong, sous l’impulsion de Pékin, appliquent des politiques de plus en plus répressives depuis les manifestations du « mouvement des parapluies », en 2014.

Les droits à la liberté d'expression et d’association sont attaqués, et plus de 100 personnes ont ainsi été traînées devant la justice depuis 2014 en raison de leurs activités militantes pacifiques. La police utilise des méthodes de plus en plus brutales pour le maintien de l’ordre et ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger les manifestants contre les violences commises par des tiers. En outre, les autorités de Hongkong ont utilisé à mauvais escient la législation et la réglementation pour harceler et poursuivre en justice des personnes et des groupes accusés d’avoir franchi la « ligne rouge » fixée par Pékin.

Lire aussi : Des canons à eau déployés à Hongkong

“Cela ne sert à rien de porter plainte contre la police”

Un grand nombre de personnes interrogées ont expliqué que leurs activités pacifiques de plaidoyer pour les droits humains et la démocratie les ont conduites à être prises pour cible par les autorités de Hongkong et de Pékin.

Un journaliste a déclaré qu’il recevait toutes les semaines des appels de représentants du gouvernement de Pékin l’engageant à atténuer ses critiques concernant le président Xi Jinping et des questions telles que l’indépendance de Taiwan. Des employés d’ONG disent avoir été harcelés de façon répétée par des représentants des autorités de Hongkong et de Pékin. Ils ont été forcés à s’autocensurer pour protéger leur financement.

Autre grave préoccupation des militants interrogés : le fait que la police n’ait pas eu à rendre des comptes pour le recours illégal à la force lors des manifestations.

Cela ne sert à rien de porter plainte contre la police. Les chances d’obtenir gain de cause quand on se plaint de violences policières avoisinent le zéro.

Un militant frappé par un policier lors d’une manifestation en 2014

Les autorités de Hong Kong doivent s’engager à respecter, protéger et mettre en œuvre les droits à la liberté d'expression, d’association et de réunion pacifique en cessant de restreindre indûment ces droits sous prétexte de préserver la « sûreté nationale ».

Pour les millions de personnes qui sont descendues dans la rue cet été à Hongkong, le projet de loi sur l’extradition n’a représenté que la partie visible de l’iceberg par rapport à l’offensive menée par Pékin contre leurs droits humains. Les autorités doivent montrer qu’elles entendent protéger les droits humains à Hongkong même si cela implique de s’opposer à la politique de la "ligne rouge" fixée par Pékin.

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