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Le militant pour l'indépendance Tony Chung dans une rue de Hong Kong, en Chine, le 8 janvier 2019. © James Pomfret / REUTERS

Le militant pour l'indépendance Tony Chung dans une rue de Hong Kong, en Chine, le 8 janvier 2019. © James Pomfret / REUTERS

Liberté d'expression

A Hong Kong, des étudiants risquent la prison à vie pour un post Facebook

Quatre étudiants militants ont été arrêtés à Hong Kong pour « incitation à la sécession » au titre de la nouvelle Loi relative à la sécurité nationale. Ils risquent la prison à perpétuité pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions sur les réseaux sociaux. 

C’est un véritable coup de massue donné à la liberté d’expression à Hong Kong. Après le vote sur la Loi sur la sécurité nationale, la première opération de police pour la faire appliquer à Hong Kong a causé l’arrestation de quatre étudiants, trois hommes et une femme, âgés de 16 à 21 ans. Un tournant important et inquiétant pour le droit à la liberté d’expression dans la ville. 

Les quatre étudiants arrêtés militaient au sein d’une organisation indépendantiste nommée Studentlocalism, dont l’antenne hongkongaise avait été dissoute la veille de l’adoption de la Loi sur la sécurité nationale. Parallèlement, une autre antenne, l’ « Initiative Independence Party », avait été créée aux États-Unis par d’anciens membres de Studentlocalism vivants désormais en dehors de Hong Kong. Mercredi, la police hongkongaise a effectué une décente au domicile de l’ancien dirigeant de Studentlocalism, Tony Chung, et d’au moins un autre étudiant, et saisi leurs documents, ordinateurs et téléphones. 

Arrêtés au titre des articles 20 et 21 de la Loi relative à la sécurité parce qu’ils avaient « récemment fait état de la création (à l’étranger) d’organisation(s) prônant l’indépendance de Hong Kong », les quatre étudiants risquent aujourd’hui d’être condamnés à la prison à perpétuité pour de simples posts Facebook. 

Les normes internationales relatives aux droits humains ne permettent pas aux États de restreindre toutes les formes d’expression pacifique au nom de la sécurité nationale. Nul ne devrait être arrêté uniquement pour avoir exprimé des opinions contraires à celles du gouvernement.

Nicholas Bequelin, notre directeur pour la région Asie et Pacifique.

Ces arrestations mettent directement en évidence le caractère draconien de la Loi relative à la sécurité nationale. 

La liberté d’expression bâillonnée 

Officiellement, la loi relative à la sécurité nationale réprime pénalement les actes de « séparatisme, subversion, terrorisme et collusion avec des forces extérieures étrangères », et prévoit des peines allant de trois ans de prison, au minimum, à l’emprisonnement à perpétuité, au maximum. Dans les faits, la formulation de ce texte est si vague et générale, que n’importe quel acte peut être considéré comme une menace pour la “sécurité nationale” et peut s’appliquer à quiconque sur la planète.  

Aux termes de cette loi, les autorités peuvent également contraindre des personnes en état d’arrestation à répondre à leurs questions, même si les informations en question peuvent conduire les suspects à s’incriminer eux-mêmes. Cela prive en fait les personnes du droit de garder le silence, qui constitue un élément essentiel de la présomption d’innocence et de l’équité de la procédure. 

Désormais, n’importe qui peut être emprisonné à Hong Kong pour avoir simplement exprimé ses opinions sur Facebook ou Instagram. Et comme le cas des quatre étudiants le confirme, les autorités n’hésitent pas à utiliser leurs pouvoirs d’enquête pour cibler des « infractions » commises en dehors de Hong Kong. 

Les autorités de Hong Kong doivent cesser d’utiliser la sécurité nationale comme prétexte pour restreindre de façon excessive la liberté d'expression et d’autres droits humains.

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