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Liberté d'expression

Election présidentielle en Gambie : un espoir de liberté déjà écrasé

Alors que la campagne présidentielle battait son plein, la coupure des services Internet et de SMS met un terme à l’élan démocratique de ces derniers mois dans ce pays.

Les milliers de Gambiens qui ont participé aux meetings des différents candidats ces deux dernières semaines étaient la preuve vivante de l'importance du droit à la liberté d'expression dans un pays où elle est si rare. La brusque coupure des communications le jour du vote met un terme à cet élan démocratique.Cette décision inquiétante laisse présager un retour à la répression et à la censure, qui ont caractérisé les 22 ans de régime du président Jammeh.

Une opposition plus libre pendant la campagne ?

Comme lors des précédentes élections en 2011, la campagne électorale officielle de 2016, d'une durée de deux semaines, avait permis aux partis de l'opposition et à leurs sympathisants de s'exprimer et de se rassembler beaucoup plus librement que le reste de l'année. La plupart des grands meetings ont été autorisés et n'ont dans l'ensemble fait l’objet d’aucune répression. Des milliers de personnes y ont participé.

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Un certain nombre de violations des droits humains ont néanmoins été commises avant et pendant la campagne électorale, qui a officiellement débuté le 16 novembre. Des journalistes ont notamment été arrêtés. Dans les semaines suivant l'élection se tiendront par ailleurs plusieurs procès en lien avec des manifestations pacifiques de l'opposition qui avaient été réprimées en avril et en mai 2016. Le procès de 14 personnes arrêtées pour avoir manifesté pacifiquement en mai doit ainsi reprendre la semaine du 5 décembre.

Signer la pétition : Justice pour Zeynab Jalalian qui a été condamnée injustement à la prison à vie en Iran

Les tribunaux doivent aussi commencer à examiner, la semaine suivante, le recours déposé par des manifestants de l'opposition condamnés à trois ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations pacifiques en avril.

Un espoir de liberté déjà écrasé

Il n'y avait donc pas lieu de verser dans un optimisme béat. Des dizaines de personnes étaient de toute façon toujours derrière les barreaux en Gambie pour avoir simplement exprimé leurs opinions, et des journalistes, des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile continuaient et continuent de risquer des représailles pour avoir osé faire entendre leur voix. La priorité absolue d'Amnesty International est de surveiller et de promouvoir le respect des droits humains, en particulier des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, avant, pendant et après cette élection.