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Hommage à New Delhi après l'assasinat de la journaliste indienne Gauri Lankesh © SAJJAD HUSSAIN/AFP/Getty Images

Hommage à New Delhi après l'assasinat de la journaliste indienne Gauri Lankesh © SAJJAD HUSSAIN/AFP/Getty Images

Liberté d'expression

Défenseurs des droits humains : quand les Etats n’agissent pas

Dans le monde entier, les États négligent de protéger efficacement les personnes qui défendent les droits humains. Conséquence ? Une progression dramatique du nombre d’homicides et de disparitions forcées.

Notre nouvelle enquêtesouligne l’escalade des dangers auxquels font face les défenseur-e-s des droits humains – des personnes de tous les milieux qui œuvrent en faveur de la promotion et de la défense des droits humains.

Des demandes de protection ignorées

Nous avons recuilli les témoignages d’amis, de proches et de collègues de défenseur-e-s des droits humains, y compris d’écologistes, de défenseur-e-s des droits des femmes et des personnes LGBTIQ, de journalistes et d’avocats, qui ont été tués ou ont disparu. Beaucoup ont expliqué comment les demandes répétées de protection des victimes avaient été ignorées par les autorités et comment les agresseurs avaient échappé à la justice, ce qui a alimenté le cercle vicieux de l’impunité.

Nous avons parlé avec les familles de défenseurs des droits humains tués ou victimes de disparitions forcées dans le monde entier, et partout nous avons entendu la même chose : ces personnes savaient que leur vie était en danger.

Leur mort ou leur disparition avait été précédée d’un enchaînement d’agressions préalables, que les autorités ont refusé de voir, quand elles ne les ont pas encouragées. Si les États avaient pris au sérieux leurs obligations en matière de droits humains et étaient intervenus avec diligence lorsque des menaces et autres agissements ont été signalés, des vies auraient pu être sauvées.

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Accélération de la fréquence des agressions

Au moins 281 défenseurs des droits humains ont été tués dans le monde sur la seule année 2016

Lors de l’adoption de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme par l’Assemblée générale des Nations unies, en 1998, la communauté internationale s’est engagée à protéger ces personnes et à reconnaître le caractère indispensable de leur travail. Pourtant la défense des droits humains reste un travail à haut risque, puisque des milliers de défenseurs des droits humains ont subi des homicides ou des disparitions forcées aux mains d’acteurs étatiques et non étatiques au cours des vingt ans qui se sont écoulés depuis.

D’après l’ONG Front Line Defenders, au moins 281 défenseurs des droits humains ont été tués dans le monde sur la seule année 2016, ce qui représente une progression de près d’un tiers par rapport à 2015. Ce chiffre est probablement très en deçà de la réalité, étant donné qu’une grande partie des meurtres et des disparitions forcées de militants sont susceptibles de ne pas être recensés comme tels.

Les motifs de ces attaques sont multiples et traversent différents niveaux

Certaines personnes sont agressées en raison de leur domaine d’activité (journalistes, juristes, syndicalistes, par exemple), parce qu’elles se sont dressées contre de puissants acteurs qui ne respectent pas les droits humains, parce qu’elles ont diffusé des informations ou parce qu’elles ont sensibilisé l’opinion.

Pour d’autres, le risque d’agression est particulièrement élevé en raison de leur activité et de leur identité, qui les exposent à la discrimination et la violence. Il s’agit notamment des personnes qui défendent les droits des femmes, des travailleuses et travailleurs du sexe, des personnes LGBTI, des peuples autochtones et d’autres groupes minoritaires. D’autres encore sont agressées dans des contextes particuliers, pendant des conflits ou lorsque des communautés sont sous la domination du crime organisé et d’une répression violente.

Les motifs de ces attaques peuvent varier, mais toutes ont en commun la volonté de réduire au silence les personnes qui dénoncent une injustice ou remettent en question des intérêts puissants. Cette répression a des répercussions sur l’ensemble de la communauté et engendre une spirale de la peur qui porte atteinte aux droits de tous.

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L’impunité multiplie les risques.

Lorsque les menaces et les agressions n’entraînent pas d’enquêtes en bonne et due forme ni de sanctions, un climat d’impunité s’installe et sape l’état de droit en donnant le sentiment que les défenseurs des droits humains peuvent être agressés sans conséquences pour les responsables.

Trop souvent, les assassinats et disparitions forcées de défenseurs des droits humains auraient pu être évités. Il est donc de la responsabilité des États de tout mettre en œuvre pour protéger ceux qui s’engagent pour défendre les droits de tous, notamment en reconnaissant publiquement leur rôle crucial, en mettant en œuvre des mécanismes de protection efficaces et en traduisant en justice les responsables de ces violations.

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