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Oyoub Titiev au tribunal de Grozny © Yelena Afonina\TASS via Getty Images

Oyoub Titiev au tribunal de Grozny © Yelena Afonina\TASS via Getty Images

Liberté d'expression

Un défenseur des droits humains tchétchène encourt 10 ans de prison

En Tchétchénie, le responsable de l’ONG Memorial, une organisation spécialisée dans la défense des droits humains, a été placé en détention. Il est accusé de commerce illégal de stupéfiants, des accusations vraisemblablement montées de toutes pièces. Il risque aujourd’hui jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

Mise à jour du 18/03/2019 : Le 18 mars, le tribunal de la ville de Chali, en Tchétchénie, a condamné Oyoub Titiev à quatre ans de colonie pénitentiaire. Malgré les nombreuses incohérences dans les témoignages et les preuves à charge fabriquées de toute pièce (ce qui a été démontré par les avocats de la défense), Oyoub a été reconnu coupable de «possession de drogue» au titre de l’article 228, deuxième partie du Code pénal russe. Avant la condamnation, il a passé un an et deux mois derrière les barreaux en détention provisoire.

Oyoub Titiev a été arrêté dans sa voiture par la police le 9 janvier 2018 et détenu au secret pendant plusieurs heures. Les autorités tchétchènes ont affirmé par la suite que des stupéfiants avaient été « découverts » dans son véhicule. Oyoub Titiev a nié ces allégations et affirmé que le sac avait été mis dans son véhicule par la police.

Le 11 janvier 2018, le tribunal du district de Chali, en Tchétchénie, a ordonné le placement en détention provisoire d'Oyoub Titiev pour possession de stupéfiants. Il est toujours détenu depuis.

Le 3 mai, la Cour suprême de la république tchétchène a confirmé la décision rendue en première instance de prolonger sa détention jusqu'au 9 juin.

S'il est reconnu coupable, Oyoub Titiev risque jusqu’à 10 ans d'emprisonnement.

Museler les défenseurs des droits humains

La décision de prolonger la détention d'Oyoub Titiev est une grave injustice qui frappe de plein fouet la communauté russe de défense des droits humains. Les autorités russes sont déterminées à réduire au silence quiconque dénonce les atteintes aux droits humains en Tchétchénie et, en tant que responsable du bureau tchétchène de l'organisation de défense des droits humains Memorial, Oyoub Titiev a subi des années de harcèlement et d'intimidation.

Lire aussi : Qu'est-ce qu'un défenseur des droits humains ?

En janvier, la campagne intense de menaces et de diffamation visant les employés de Memorial a culminé par l'arrestation d'Oyoub Titiev pour des chefs d'accusation fictifs. Alors même que ces accusations étaient fabriquées de toutes pièces dans le but de le faire taire, Oyoub Titiev encourt désormais une peine de 10 ans de prison. C'est le prix que doivent payer les défenseurs des droits humains en Russie pour leur courage.

Nous demandons aux autorités russes d’abandonner les charges pesant sur Oyoub Titiev et de le libérer immédiatement et sans condition. La dureté de la décision rendue par la Cour suprême ne fait que renforcer notre détermination à lutter pour la liberté de ce collègue.

Lire aussi : La loi "agent de l'étranger" vise à faire taire les ONG russe

Depuis quelques années, l’organisation de défense des droits humains Memorial est la cible de multiples attaques. Peu après l'arrestation d'Oyoub Titiev, le bureau de Memorial à Nazran, en Ingouchie, a été incendié. Les auteurs de cet acte n’ont toujours pas été identifiés. Le 28 mars, Sirajoudine Datsiev, responsable du bureau de Mémorial au Daghestan, a été roué de coups par un inconnu.

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