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A cyclist reads a sign on a burnt truck calling for violence to stop in the market of Toumodi on November 4, 2020, during a campaign of non-violence and peace awareness by young volunteers after inter-community clashes during the country's presidential election of October 31, 2020. - Ivory Coast is caught in a standoff after Ivorian President Alassane Ouattara won a third term by a landslide in October 31, 2020's vote, which was boycotted by the opposition claiming an "electoral coup" in a nation with a constitutional two-term presidential limit. (Photo by SIA KAMBOU / AFP)
Un jeune ivoirien s’arrête devant un camion incendié lors des affrontements intercommunautaires survenus après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et lit une pancarte, appelant à l’arrêt des violences, Toumodi, Côte d’Ivoire - ©Sia Kambou / AFP

Un jeune ivoirien s’arrête devant un camion incendié lors des affrontements intercommunautaires survenus après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et lit une pancarte, appelant à l’arrêt des violences, Toumodi, Côte d’Ivoire - ©Sia Kambou / AFP

Liberté d'expression

Côte d’Ivoire : l’horreur des violences post-électorales

Depuis l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, la Côte d’Ivoire est le théâtre d’affrontements d’une extrême violence entre des sympathisants de l’opposition et ceux du parti au pouvoir. Des dizaines de personnes ont été tuées, des centaines blessées et des dizaines de membres de l’opposition arrêtés.

Nous demandons aux autorités ivoiriennes d’enquêter sur ces violences sanglantes et de traduire en justice les responsables présumés de ces actes odieux. L’impunité qui règne de longue date en Côte d’Ivoire offre un terreau fertile à ceux qui se livrent à des homicides et bafouent les droits humains sans craindre d’être amenés à rendre des comptes.

Des personnes tuées à coups de fusil

Des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays à l’approche de l’élection présidentielle et se sont prolongées après le scrutin. Selon le Conseil national des droits de l’homme, entre le 31 octobre et le 10 novembre 2020, le bilan s’élève à 55 morts et 282 blessés.

Depuis l’élection présidentielle, des dizaines de personnes ont été tuées à coups de fusils, de pistolets et de machettes lors d’affrontements entre des sympathisants de l’opposition et des sympathisants du parti au pouvoir.

Les autorités doivent de toute urgence enquêter sur ces homicides.

Des violences incontrôlables

Au lendemain des élections, les violences se sont intensifiées dans le centre de la Côte d’Ivoire, notamment dans les villes de Mbatto, Elibou et Daoukro.

Selon des témoins, les sympathisants du parti au pouvoir ont attaqué les manifestants en leur jetant des pierres, ce qui a par la suite déclenché de violents affrontements à coups de machettes et de pistolets. Dans certains cas, les forces de sécurité ont été submergées, incapables de faire barrage aux violences imputables aux deux camps. Un témoin nous a raconté : « (…) Les gendarmes qui se trouvaient au milieu pour disperser la foule avec des gaz lacrymogènes se sont découragés. Nous nous sommes retrouvés livrés à nous-mêmes. »

Nous n’avons jamais vu ça, habituellement les gens prennent des machettes, mais cette fois-ci, ils avaient tous des armes à feu.

Un témoin

Des leaders de l’opposition détenus en secret

En marge de l’élection, nous avons constaté l’arrestation de dizaines de membres de l’opposition. Le leader de l’opposition Pascal Affi N’Guessan a été arrêté dans la nuit du 6 novembre et détenu au secret jusqu’au 9 novembre. Durant ces quelques jours, il n’a pas pu communiquer avec sa famille ni avec son avocat. Pascal Affi N’Guessan a affirmé qu’il n’avait pas vu la lumière du jour pendant soixante heures. Depuis sa comparution devant le juge, ni son avocat ni sa famille n'ont pu entrer en contact avec lui. Il est pour l'instant impossible de confirmer le lieu où il se trouve. Les autorités doivent lui permettre de communiquer avec son avocat.

Une vague d’arrestations d’opposants politiques a eu lieu. Le 3 novembre, vingt et une personnes ont été arrêtées de manière arbitraire au domicile du leader de l’opposition Henri Konan Bédié. Cinq se trouvent toujours en détention.

La répression croissante visant les leaders de l’opposition et les détracteurs du gouvernement constitue une offensive contre les droits humains. Les autorités ivoiriennes doivent libérer immédiatement et sans condition Pascal Affi N’Guessan et toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.

En dix ans, c’est la deuxième fois que des élections en Côte d’Ivoire sont émaillées de violences. Des mesures doivent être prises sans délai afin de protéger la population et faire clairement savoir que ces meurtres ne resteront pas impunis.

Les autorités doivent s’engager à créer un espace où les citoyens peuvent exprimer librement leurs opinions et manifester pacifiquement, sans crainte d’être arrêtés, agressés ou tués.

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